Située sur le versant sud de la Vallée de l'Ailette, dans le Laonnois, à 15 km au sud-ouest de Laon, Pinon se trouve aux confins du Chemin des Dames, au nord de Laffaux. La commune s'étend sur 948 hectares dont la plus grande partie est composée de forêts, sur une hauteur variant entre 54 m et 158 m.
L'agglomération est bordée sur sa rive gauche par la rivière non navigable de L'Ailette, affluent de l'Oise et elle est séparée de sa voisine, Anizy-le-Château par le canal de l'Oise à l'Aisne. La dénivellation des eaux du canal est de 10 mètres, sur une longueur de 48 km. Elle est régulée par 13 écluses, dont l'écluse no 6 est située sur le territoire de Pinon.
Situé dans la plaine, le bourg est dominé par un plateau par lequel on parvient jusqu'au village d'Allemant en traversant une forêt de feuillus.
Le territoire de la commune est limitrophe de neuf communes.
Pinon est desservie par le chemin de fer, sur la ligne de Paris-Laon. La gare d'Anizy - Pinon est située sur le territoire de Pinon. La ligne est régulièrement fréquentée par les travailleurs à destination de l'ensemble des stations, jusqu'à Laon et Paris.
Pinon comportait 471 maisons d'habitation en 1968. Ce nombre est passé à 734 en 2007 pour une population d'environ 1 800 résidents permanents, dont environ 400 scolarisés.
Hydrographie
La commune est située dans le bassin Seine-Normandie. Elle est drainée par le canal de l'Oise à l'Aisne, l'Ailette, la rigole d'alimentation de l'Ailette, le canal de l'Oise à l'Aisne[1], le cours d'eau 02 de la commune de Pinon[2], le cours d'eau 01 de la Forêt de Pinon[3], le cours d'eau 01 du Pont de Pierre[4], le cours d'eau 02 de la Forêt de Pinon[5], le fossé 01 de la commune de Pinon[6], le fossé 02 de la commune de l'Allemant[7] et le fossé de la commune de Vaudesson[8],[9],[Carte 1].
L'Ailette, d'une longueur de 59 km, prend sa source dans la commune de Sainte-Croix et se jette dans l'Oise (rive gauche) à Quierzy, après avoir traversé 36 communes[11]. Les caractéristiques hydrologiques de l'Ailette sont données par la station hydrologique située sur la commune d'Urcel. Le débit moyen mensuel est de 0,376 m3/s[Note 1]. Le débit moyen journalier maximum est de 6,04 m3/s, atteint lors de la crue du . Le débit instantané maximal est quant à lui de 6,85 m3/s, atteint le même jour[12].
Un plan d'eau complète le réseau hydrographique : l'étang du Nénuphar (0,3 ha)[Carte 1],[13].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 711 mm, avec 12,3 jours de précipitations en janvier et 8,6 jours en juillet[14]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Braine à 17 km à vol d'oiseau[16], est de 11,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 662,7 mm[17],[18]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[19].
Urbanisme
Typologie
Au , Pinon est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[20].
Elle appartient à l'unité urbaine de Pinon, une agglomération intra-départementale dont elle est une commune de la banlieue[21],[22]. La commune est en outre hors attraction des villes[23],[24].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (68,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (68,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (68,4 %), zones urbanisées (13,5 %), terres arables (13,3 %), prairies (4,8 %)[25].
L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Toponymie
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Le nom de la localité est attesté sous les formes Pinun, Pinum (1143) ; Pynum (1207) ; Pynon (1262) ; Pignon (1318) ; Pygnon (1404)[26].
Dérivé de pin, diminutif de pin, « petite trompette d'écorce », « pignon ou noix de pin ».
Histoire
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Moyen Âge
Au début du XIIe siècle, le domaine de Pinon appartenait aux moines de l'abbaye de Saint-Crépin-le Grand de Soissons. Enguerrand II de Coucy leur succède en 1130 et y fait élever un château fort entouré d'eau. Partant pour la Terre Sainte, il lègue la seigneurie à son plus jeune fils, Robert de Coucy, qui prend le titre de seigneur de Pinon. Il est par sa mère, Alix II de Dreux, le petit-fils de Rober Ier de Dreux et l'arrière-petit-fils du roi de France Louis VI.
Propriété de la princesse de Poix, le château est lourdement endommagé par de violents bombardements en 1917 et 1918. Par succession, le domaine de Pinon est transmis à la famille de Bertrand de la Haye-Jousselin (1920-1995), époux de Laure de Noailles (1924-1979).
Guerre 1914-1918
Pinon est occupée dès le mois de par l'armée allemande qui organise la base arrière du front du Chemin des Dames. Le château de Pinon sert de quartier général au général von Klück, commandant de la première armée allemande, et il reçoit la visite du Kaiser Guillaume II et du Kronprinz.
Au cours de l'hiver 1917, les unités françaises contre-attaquent. Le 62e régiment d'infanterie se distingue par sa bravoure au feu. Puis, dans la forêt de Pinon, au cours des combats des 27 et , le 219e régiment d'infanterie et le 264e régiment d'infanterie, ce dernier étant composé d'une majorité de Bretons, opposent une résistance héroïque aux troupes allemandes qui attaquent par un renfort puissant d'artillerie et l'emploi de gaz ypérite.
Un épisode célèbre de ces combats est celui du détachement breton commandé par Louis Le Cam, futur curé de Brandérion (Morbihan), qui résista à l'ennemi dans la forêt de Pinon le ; il signalait sa position grâce à un pigeon voyageur ; cité à l'ordre de l'armée, mais fait prisonnier par les Allemands, il parvint à s'évader[28].
Le château de Pinon, l'église et la mairie, ainsi que la majorité des maisons de la commune furent entièrement détruits, ce qui témoigne de l'intensité des combats.
Croix de guerre 1914-1918
Pinon reçoit la Croix de guerre 1914-1918 sur décision gouvernementale du .
Chaque année est célébrée une cérémonie du souvenir devant le monument du 7e BCA, en présence d'un détachement des troupes alpines venues de Savoie. Depuis 1970, Pinon est jumelé avec la commune savoyarde de Bourg-Saint-Maurice, en souvenir du 7e BCA qui était stationné dans cette ville jusqu'en 2012.
Croix de guerre 1939-1945
« La localité de Pinon a eu le pourcentage le plus élevé de destruction du département de l'Aisne. Déjà presque entièrement rasé au cours de la guerre 1914-1918, Pinon a été le théâtre de violents combats au cours de l'offensive allemande de , au cours de la traversée de l'Ailette et du canal de l'Oise à l'Aisne. L'agglomération a été bombardée à de nombreuses reprises par l'aviation alliée en 1944. Sur 221 immeubles, 81 ont été complètement détruits. »
Cette citation comporte l'attribution de la Croix de guerre 1939-1945 avec étoile de bronze.
Retraité de l'enseignement Réélu pour le mandat 2020-2026[34],[35]
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[36]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[37].
En 2022, la commune comptait 1 650 habitants[Note 3], en évolution de −6,67 % par rapport à 2016 (Aisne : −1,97 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
La commune de Pinon a connu un essor industriel au XXe siècle dans le domaine de la métallurgie de l'aluminium. Au XXIe siècle, l'agglomération a été touchée par la crise, comme l'ensemble du département de l'Aisne. Il subsistait de nombreuses entreprises industrielles. La majorité ont aujourd'hui disparu mais quelques-unes ont réussi à continuer à exister.
SAS Rinaldi Structural : menuiserie métallique.
La société Duperrier Industrie a été créée en 1963 en tant que garage automobile puis est devenue une société de mécanique générale et mécanique de précision en 1970.
La société SDP est une société spécialisée dans la formulation, la fabrication et la distribution de produits destinés à l'agriculture.
Forest automobiles: construction automobile. Depuis Juin 2022, Forest automobiles construit une automobile inspirée de là Méhari et utilisant des composants Peugeot (moteur TU, boîte de vitesses Peugeot).
Commerces
Des supermarchés (Carrefour Market et Aldi)
Une boulangerie pâtisserie
Des salons de coiffure / esthétique / UV
Une entreprise de pompes funèbres
Une pépinière
Des fleuristes
Un kebab
Des bars tabac brasserie
Santé
Un cabinet d'infirmiers libéraux
Une pharmacie
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Le château de Pinon. Un château fort a été construit à Pinon au Moyen Âge, vers 1130, pour le sire de Coucy, Enguerrand II de Coucy, (1110-1147), mort à la Deuxième croisade. Démantelé au XVIIe siècle, il est remplacé par un vaste château classique entouré de douves, édifié sur les plans de l'architecte du roi Louis XIV, Jules Hardouin-Mansart, pour la famille Dubois de Courval, qui achète la seigneurie de Pinon en 1719. Cet édifice est bâti tout en pierre sur un terre-plein entouré d'eau, La façade d'arrivée était pourvue de deux ailes en retour. La façade postérieure, rectiligne, dominait un parterre à la française, prolongé par un miroir d'eau. L'ensemble était cerné par un vaste parc dessiné à l'anglaise, avec pièce d'eau, jeux d'eau, avenues... Les combats de la Première Guerre mondiale laissent le château et son parc à l'état de ruines. À la fin des années 1920, la princesse de Poix, née Dubois de Courval, le fait remplacer par un vaste édifice bâti sur un plan incurvé, au style cubiste et fonctionnel proche de celui de la Villa Noailles, que son fils, Charles de Noailles, fait construire à Hyères de 1923 à 1925.
L'église Saint-Martin de Pinon, une belle église gothique, édifiée en 1114 par le 14e abbé de l'abbaye de Saint-Crépin-le-Grand. Entièrement ruinée par la guerre 1914-1918, elle est reconstruite en 1927 et restaurée après les destructions de la guerre 1939-1945.
Monument aux 7e et 47e bataillons de chasseurs alpins.
Ernest Dubois de Courval, vicomte d'Anizy (fils d'Alexis) (1795-1872), archéologue et sylviculteur, né au château de Pinon. Il est l'auteur de trois ouvrages :
Taille et conduite des arbres forestiers de grandes dimensions. Exposé comparatif en deux tableaux, 1859 ;
Les conifères indigènes et exotiques, en collaboration avec Charles de Kirwan, 1868 ;
L'Album du Paysagiste pour l'arrangement des parcs et des jardins, 25 planches contenant 300 croquis, publié posthume en 1875 par la vicomtesse de Courval aux éditions J. Rothschild.
Victor Petit (1817-1871), membre de plusieurs sociétés archéologiques, auteur d'Une matinée au château de Pinon, Ed. Fleury, rue Serurier, 26, à Laon, 1856, in 8°, 3 planches [lire en ligne].
François Flameng, peintre officiel des armées, dont les nombreux croquis et dessins des combats qui eurent lieu ici pendant la Grande Guerre, parurent dans la revue L'Illustration.
Écartelé : aux 1er et 4e de gueules à la pomme de pin d'argent, aux 2e et 3e de sinople au créquier de cinq branches d'or ; sur le tout, fascé de vair et de gueules et au franc-canton d'argent plain[40].
Montis vires vallisque lenitas (Force de la montagne, douceur de la vallée)
Détails
Blason officiel.
Notes et références
Notes
↑Les moyennes interannuelles (écoulements mensuels) ont été calculées le 28/07/2024 à 02:06 TU à partir des 604 QmM (débits moyens mensuels) les plus valides du 01/03/1974 au 01/06/2024.
↑Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Auguste Matton, Dictionnaire topographique de l'Aisne, Paris, (lire en ligne), p. 215.
↑Famille de Lameth: Propriétaires successifs et seigneurs de Pinon :
Antoine II de Lameth, conseiller et maître d'hôtel du roi François Ier, général de ses Finances aux provinces de Picardie et de Champagne, son ambassadeur en Suisse, épouse le Michelle de Biche, dame de Pinon, Bussy et Anizy, vicomtesse de Laon, fille de Jean de Biche de Cléry et de Jeanne de Crèvecœur, dont :
Christophe de Lameth, seigneur de Pinon, vicomte de Laon (+1572), qui épouse Isabeau de Bayencourt, dont :
Charles de Lameth, seigneur de Pinon et de Bussy, vicomte de Laon qui épouse Louise de Lannoy, fille de Louis de Lannoy, gouverneur de Boulogne et d'Aude de Viejuille, dont :
Louis de Lameth, seigneur de Pinon, vicomte de Laon, bailli et gouverneur de Coucy qui épouse Madeleine de Faudoas-Averton, dont :
François de Lameth, seigneur de Pinon, vers 1620, qui épouse Françoise de Lameth-Bussy, sa cousine.
↑« Le Cam Louis », sur patrimoine.lorient.bzh (consulté le ).
↑« Accueil », sur picardiedeschateaux.fr (consulté le ).