L’année suivante, il crée à Lille dans le cadre des facultés catholiques, l’Institut supérieur d'électronique du Nord (ISEN), seule école d’ingénieurs du privé reconnue par l’État. Différents laboratoires sont créés à l’ISEN et plusieurs équipes de chercheurs obtiennent le statut d’équipes de recherches associées au CNRS.
En mars 1973, Norbert Ségard est élu député de la premièrecirconscription du Nord, avant de devenir secrétaire d'État du commerce extérieur en juin 1974. Il assume ensuite le secrétariat d'État aux Postes et Télécommunications dès janvier 1976 où on lui doit le lancement de la télématique et la généralisation du téléphone dans les foyers français : entre 1975 et 1981, on passe de 7 à 16 millions d'abonnés téléphoniques, par le biais de la décision prise en conseil restreint du de retenir le choix des systèmes de commutateurs téléphoniques semi-électroniques spatiaux de type Métaconta 11F et AXE afin de remplacer les commutateurs rotatifs hors d'âge et permettre l'augmentation accélérée du parc de lignes téléphoniques par ces systèmes à commande centralisée pouvant s'insérer sans adaptation particulière dans le réseau de transmission téléphonique alors constitué de jonctions analogiques. Cette expansion massive laisse à Norbert Ségard le surnom de « ministre du téléphone »[2].
En octobre 1980, il est nommé ministre délégué auprès du Premier ministre pour la Recherche et l'application des techniques avancées, poste qu'il occupe jusqu'à ses derniers jours.
Il a témoigné publiquement de son cancer du poumon et a ainsi contribué à la prise de conscience du public sur les méfaits du tabac.
Il sera candidat malheureux aux élections municipales à Lille conduisant une liste d'union de la droite (1977).
Norbert Ségard est un démocrate chrétien, qui fait souvent référence à la figure d'Emmanuel Mounier, et s'inscrit dans la lignée du Sillon, fondé par Marc Sangnier. Maurice Schumann dira de lui : "il a mis la Croix au sommet de sa vie."[2]
Fondation Norbert Ségard
La Fondation Norbert Ségard fut créée en 1990[3] sous l'égide de la Fondation de France, afin de soutenir la formation des ingénieurs, en valorisant les applications concrètes de la recherche, et une vision humaniste de la science et de l'innovation[4],[5].
Aujourd'hui, ce soutien est essentiellement octroyé à travers le prix Norbert-Ségard, prix du jeune ingénieur créateur, d'un montant de 15 000 euros, par lequel la Fondation Norbert Ségard s'attache à soutenir la création d'entreprises technologiques innovantes portées par de jeunes ingénieurs ou docteurs.