Dans la nuit du 21 au , les troupes françaises du général Montesquiou envahissent par surprise le duché de Savoie, dépendant alors du royaume de Sardaigne[1]. Le roi (de la dynastie des Savoie) est alors en résidence à Chambéry et est contraint de se réfugier côté piémontais avec son armée, de nombreux fonctionnaires et des membres du clergé[1]. Fin octobre, l’Assemblée des Allobroges, réunie dans la cathédrale de Chambéry, déclare la fin du despotisme, la suppression des corvées et de la gabelle, ainsi que la fin de la milice. Le , l'assemblée se dissout après avoir émis le vœu d'un rattachement du duché à la France. Les députés Doppet et Simond sont chargés d'aller porter ce vœu auprès de la Convention nationale à Paris.
Le nouveau département a pour chef-lieu Chambéry, qui accueille le Directoire départemental et le Conseil général. Il est divisé en sept districts, qui correspondent aux anciennes provinces du duché[1], eux-mêmes subdivisés en 83 cantons et en 652 communes :
Au début du Consulat le département du Mont-Blanc comptait 283 106 habitants pour un territoire de 6 404 km2.
Troisième département du Mont-Blanc (1814-1815)
Sous la Première Restauration, le premier traité de Paris du ramène la France à ses frontières du avec quelques gains parmi lesquels la partie occidentale de l'ancien duché de Savoie. En conséquence, le département du Léman est supprimé et le département du Mont-Blanc récupère ceux des territoires qu'il avait perdus en 1798 et qui sont restés français ; mais les communes concernées ne sont pas énumérées par les historiens. Le département du Mont-Blanc conserve son chef-lieu à Chambéry (la deuxième ville en importance étant Annecy) et est administré par son préfet confirmé par Louis XVIII.
Si l'ancienne appellation du département est conservée, le mont Blanc ne se trouve cependant plus en territoire français[1].
Le reste de l'ancien duché, la partie orientale, est rendu au royaume de Sardaigne : les autorités sardes sont privées de la capitale traditionnelle du duché, Chambéry : le Sénat sarde est ainsi contraint de sièger à Conflans (aujourd'hui Albertville). Les « Sardes » doivent aussi renoncer à recouvrer la commune de Carouge au profit de Genève qui rejoint bientôt la Confédération suisse.
Christian Sorrel et Corinne Townley, La Savoie, la France et la Révolution. Repères et échos 1789-1799, Chambéry, Cundéra, , 380 p. (ISBN978-2-86677-053-2)
Article « Savoie » in sous la direction de Jean Tulard, Dictionnaire Napoléon, Arthème Fayard, 1987, 2e édition en 2 tomes 1999
Joseph Dessaix, La Savoie historique, pittoresque, statistique et biographique illustrée de 112 vues, portraits, costumes, plans de villes et cartes géographiques hors-texte, entrepris vers 1854, réédité par Slatkine, Paris, 1995
Jean-Louis Grillet, Dictionnaire historique, littéraire et statistique des départements du Mont-Blanc et du Léman, contenant l'histoire ancienne et moderne de la Savoie, vol. 3, t. 2, Chambéry, J.F. Puthod, .