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Le cœur du massif, du fait de son altitude et du petit nombre de vallées l'entrecoupant, est inhabité. En effet, les glaciers occupent les dépressions jusque bas dans les vallées, et les torrents qu'ils alimentent ne suffisent pas à éroder le massif. Il est entouré à l'ouest par les vallées de Montjoie, de l'Arve, de Chamonix et de l'Eau Noire en France, au nord par celle du Trient, du Rhône et de la Dranse en Suisse, à l'est par celles du val Ferret suisse, du val Ferret italien et du val Vény également en Italie et au sud par celles des Glaciers et du Beaufortain en France. Plusieurs cols permettent de passer de l'une de ces vallées à l'autre et délimitent ainsi le massif du Mont-Blanc des chaînes de montagnes voisines : le col des Montets entre la vallée de Chamonix et celle de l'Eau Noire qui le sépare des Aiguilles Rouges, le Petit col Ferret entre les vals Ferret suisse et italien qui le sépare des Alpes pennines, le col de la Seigne entre le val Vény et la vallée des Glaciers qui le sépare des Alpes grées, le cormet de Roselend entre la Tarentaise et le Beaufortain qui le sépare du massif du Beaufortain et le col du Bonhomme entre le Beaufortain et le val Montjoie qui le sépare du massif du Beaufortain.
On peut diviser le cœur du massif en plusieurs zones :
Les vallées principales qui l'entourent sont reliées par le tunnel du Mont-Blanc (entre l'Italie et la France) et le col des Montets via Vallorcine (entre la France et la Suisse). De fait, le massif du Mont-Blanc est fortement équipé en installations touristiques, afin d'accueillir les touristes du monde entier : on compte cinq téléphériques pour la seule vallée de Chamonix, le plus célèbre étant celui grimpant à l'aiguille du Midi (3 842 m).
Le massif du Mont-Blanc fait partie des massifs cristallins externes qui sont des socles anté-triassiques de la plaque européenne, affiliés au domaine delphino-helvétique et exhumés lors de l'orogenèse alpine[2]. Il est délimité au nord-ouest par la zone de cisaillement du Mont-Blanc et des couvertures sédimentaires autochtones à parautochtones qui le séparent du massif des Aiguilles Rouges. L'ensemble se prolonge vers l'ouest par la chaîne de Belledonne dont il est séparé par des couvertures sédimentaires dauphinoises (nappes subalpines et paurotochtone). Le socle apparait ponctuellement au milieu de ces couvertures sous la forme de fenêtre autour de Megève. Vers l'est, les socles plongent dans le sous-sol et sont recouverts par les nappes helvétiques du groupe du Wildhorn, puis les massifs de l'Aar-Gothard prennent le relais. Le versant sud-est est délimité par le front pennique et met en contact des couvertures sédimentaires delphino-helvétique (nappe de Roselette) avec celle du Pennique inférieur (zone de Sion-Courmayeur). Une couverture sédimentaire autochtone est aussi présente au pied du versant sud-est mais elle est retreinte à la partie suisse.
Stratigraphie
Les unités de socle comportent deux groupes de lithologies : les roches polymétamorphiques dont le protolithe est d'âge néoprotérozoïque à ordovicien et des roches intrusives permiennes. Les roches polymétamorphiques sont principalement composées de gneiss variés et d'âge indéterminé. Les unités les plus anciennes comprennent des roches ultrabasiques correspondant à d'ancienne croûte océanique que l'on retrouve aujourd'hui sous forme de boudins alignés dans la masse de gneiss. Des roches basiques dérivent d'un arc volcanique associés à des zones de subduction. Enfin une grande partie des roches de socle est constituée par le granite du mont Blanc d'âge carbonifère tardif (303 ± 2 Ma[3]). Le cœur du massif (Vallée Blanche) et l'est (glacier du Tour, glacier du Trient) sont constitués par le granite tandis que la partie occidentale (sommet du mont Blanc lui-même, dôme du Goûter, le secteur de Tré la Tête) est principalement constituée de gneiss. Il est ceinturé en périphérie par une enveloppe de rhyolite qui est préservée sur sa bordure nord-est, sur le versant suisse.
Les unités de la couverture sédimentaire se répartissent entre unités autochtones à parautochtones et celles charriées sous forme de nappe. Les premières demeurent associées à leur socle (autochtnone) voire sont légèrement déplacées (parautochtone) sous l'effet de la déformation tandis que les secondes se distinguent par leur charriage sous forme de nappe ce qui impliquent une origine plus méridionale. L'ensemble de ces couvertures sédimentaires se distinguent des nappes helvétiques situées au nord des massifs cristallins externes par leur stratigraphie restreinte au Mésozoïque et incomplète. Elle débute au Trias et s'étend au mieux jusqu'au Crétacé inférieur (Urgonien). Elle est par contre dépourvu de sédimentation cénozoïque de bassin d'avant-pays (des calcaires à algues rouges jusqu'aux flyschs helvétiques). Elles présentent aussi d'importantes déformations internes regroupées en trois phases de déformations successives[4] et les séries calcaires sont parfois marmorisées.
La région nord-ouest des Alpes fait des parties des régions les actives sur le plan sismique en France métropolitaine et en Suisse. Du côté français, le tremblement de terre du à Chamonix est le plus important séisme mesuré avec une magnitude comprise entre 5,1 et 5,6[7]. D'autres séismes de magnitude supérieure à 4 ont été mesurés autour du massif du mont-Blanc à Vallorcine, dans le Valais et la vallée d'Aoste. L'ensemble de ces séismes a mis en évidence un faisceau de failles séismogéniques dénommé faille vallée du Rhône - Salvan ou zone de cisaillement Vallorcine - Valais. Ces failles présentent un mécanisme décrochantdextre.
Activités
Alpinisme
Le massif est un des endroits les plus prisés en France et en Europe pour la pratique de l'alpinisme grâce aux courses de tous niveaux.
Encouragé par la création de plusieurs réserves naturelles dans les massifs alentour (par exemple la réserve naturelle nationale des Aiguilles Rouges) afin de préserver la montagne, un parc naturel couvrant l'ensemble du massif est à l'étude depuis plusieurs années[8],[9]. Mais le projet se heurte à des difficultés juridiques en raison de la situation géographique de ce massif frontalier[10],[11].
L'Espace Mont-Blanc
L'Espace Mont-Blanc (EMB) est le regroupement multinational des collectivités locales intéressées par la gestion du massif. Il couvre 2 800 km2 et concerne 100 000 habitants, répartis dans 35 communes : quinze en France, dans les départements de Savoie et Haute-Savoie, quinze en Suisse, dans le canton du Valais, et cinq en Italie, dans la région autonome Vallée d'Aoste. L'Espace Mont-Blanc est géré par la Conférence Transfrontalière Mont-Blanc (CTMB), dans un but de protection et de valorisation[12].
L'Espace Mont-Blanc est créé, en 1991, par les ministres de l'environnement de France, d'Italie et de Suisse. En 2005, l'Espace Mont-Blanc élabore un Schéma de développement durable (SDD), qui définit les stratégies de développement local et régional. En 2010, un Plan intégré transfrontalier (PIT), comportant six projets, est adopté. Sa coordination est assurée, en France, par le Syndicat mixte Pays du Mont-Blanc, à Passy (Haute-Savoie), en Italie, par la Direction de l'environnement de l'Assessorat du territoire et de l'environnement de la Région autonome Vallée d'Aoste, à Saint-Christophe, et, en Suisse, par le Service du développement territorial de la République et canton du Valais, à Sion. Il associe 27 partenaires officiels, publics ou privés[12].
↑(en) François Bussy, Jean Hernandez et Jurgen Von Raumer, « Bimodal magmatism as a consequence of the post-collisional readjustment of the thickened Variscan continental lithosphere (Aiguilles Rouges-Mont Blanc Massifs, Western Alps) », Earth and Environmental Science Transactions of The Royal Society of Edinburgh, vol. 91, nos 1-2, , p. 221-233 (DOI10.1017/S0263593300007392).
↑Stephen Ayrton, « Déformations des séries autochtone et helvétique au SE du massif du Mont Blanc », Eclogae Geologicae Helvetiae, vol. 62, no 1, , p. 95-104 (DOI10.5169/seals-163691).
↑L. Ravanel, « Modélisation statistique de la distribution du permafrost de paroi : application au massif du Mont-Blanc », Géomorphologie : relief, processus, environnement, Vol. 21, avril-juin 2015 résumé et plan avec Cairn info
↑(en) Michel Cara, Jérôme Van der Woerd, Pierre-Alain Alasset, Juan Benjumea et Anne-Sophie Mériaux, « The 1905 Chamonix earthquakes: active tectonics in the Mont Blanc and Aiguilles Rouges massifs », Swiss Journal of Geosciences, vol. 110, no 2, , p. 631–651 (DOI10.1007/s00015-017-0262-7).