Minstrels

Minstrels
L 125 (117) no 12
Genre Prélude pour piano
Musique Claude Debussy
Durée approximative min 30 s
Dates de composition
Création
Paris, salle des Agriculteurs
Interprètes Ricardo Viñes

Minstrels est le douzième et dernier prélude du premier livre des Préludes pour piano de Claude Debussy.

Présentation

Minstrels est composé le [1], et créé à Paris le , salle des Agriculteurs, par Ricardo Viñes[2]. L'œuvre est également donnée le lors d'un Concert Durand, salle Érard, par le compositeur au piano, puis au sein du cycle complet du premier livre des Préludes, le à la salle Pleyel, par Jane Mortier[2].

Le prélude peint « une esquisse dans le style du music-hall américain de l'époque[3] ».

Analyse et commentaires

Minstrels, d'une durée moyenne d'exécution de deux minutes trente environ[4], est en sol majeur, Modéré (nerveux et avec humour), à
[3].

Pour Alfred Cortot, le morceau est une « évocation humoristique et géniale de l'atmosphère de music-hall. Des pîtres anglais se livrent flegmatiquement sur la scène à des évolutions trépidantes, pendant qu'une bouffée de musique sensuelle suggère le charme facile du lieu de plaisir[5] ».

Pour Éric Lebrun, l'évocation est celle d'un ensemble de jazz américain[6]. Quoi qu'il en soit, « c'est une de ces pochades dans la manière pince-sans-rire d'un Toulouse-Lautrec, d'une grâce enjouée et railleuse, qui révèle l'humour très anglo-saxon d'un certain Debussy[3] ».

Musicalement, le prélude est un assemblage d'éléments contrastés, « répétés dans le désordre [...] : le motif de l'introduction, où gruppettos et basses staccato suggèrent banjos et tambours [...] ; une ritournelle claironnante, reprise huit fois dans le morceau, avec des accentuations variées, précédée ou non de secondes hoquetantes ; un intermède « quasi tambouro » [...] ; et quelques lambeaux de thèmes, toujours ironiques , soit de danse raide (mes. 13, 23), soit de marche moqueuse (mes. 37), soit de rengaine sentimentale (mes. 64), avec çà et là quelques cuivres glapissants et désaccordés[7] ».

Pour Guy Sacre, c'est « une réussite incomparable, d'un goût suprême, conquis sur ce « mauvais goût », qu'il frôle à chaque instant ; ce premier livre de Préludes, gorgé de merveilles, n'a pas à rougir de finir sur un pied de nez...[7] ».

Dans le catalogue des œuvres du compositeur établi par le musicologue François Lesure, Minstrels porte le numéro L 125 (117) no 12[8].

À l'intention de son ami le violoniste Arthur Hartmann, Claude Debussy a réalisé en 1914 une transcription du prélude pour violon et piano, publiée la même année par Durand[2]. Nicolas Slonimsky relève l'humour « caractéristique » du compositeur, qui donne comme sous-titre de cette transcription « pour piano et Hartmann[9] ».

Discographie sélective

Fichier audio
Claude Debussy, Minstrels
noicon
interprété au piano par Marcelle Meyer (1956)

Références

  1. Robert Orledge, « Debussy's Piano Music: Some Second Thoughts and Sources of Inspiration », The Musical Times, vol. 122, no 1655,‎ , p. 24 (ISSN 0027-4666, DOI 10.2307/961516, lire en ligne)
  2. a b et c Lesure 2003, p. 547.
  3. a b et c Halbreich 1987, p. 311.
  4. (en) Rovi Staff, « Minstrels, prelude for piano, CD ... | Details », sur AllMusic (consulté le )
  5. Cortot 1981, p. 36.
  6. Lebrun 2018, p. 127.
  7. a et b Sacre 1998, p. 925.
  8. Lesure 2003, p. 546.
  9. Slonimsky 1948, p. 172.
  10. Christopher Howell, « Debussy 4 Thiollier 8553293 [CH]: Classical CD Reviews - April 2007 MusicWeb-International », sur www.musicweb-international.com (consulté le )
  11. Jed Distler, « Debussy: Preludes Books 1 & 2 - Classics Today », sur www.classicstoday.com,
  12. Julian Sykes, « Classique. Le Debussy sanguin de Jean-Efflam Bavouzet », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne)
  13. Pierre-Jean Tribot, « Le beau Debussy de Noriko Ogawa », sur ResMusica,
  14. Pierre Gervasoni, « Coffret : la trajectoire novatrice de Claude Debussy », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)

Bibliographie

Liens externes

Strategi Solo vs Squad di Free Fire: Cara Menang Mudah!