Le titre du prélude est inspiré d'une illustration d'Arthur Rackham pour Peter Pan de J. M. Barrie (1907)[2]. La gravure était un cadeau de Noël pour Chouchou, la fille de Debussy[3].
Les Fées sont d'exquises danseuses, d'une durée moyenne d'exécution de trois minutes environ[4], est en ré bémol majeur, « rapide et léger », à [5].
La pièce est un scherzo« d'une délicatesse merveilleuse, aux rythmes et aux sonorités aussi insaisissables que les êtres irréels qu'il évoque[5] ».
Dans la même tonalité que le prélude précédent, « mais à couleur majeur cette fois[3] », la partition commence par « un brouillage bi-tonal, reproduisant la technique du premier morceau[3] », puis se déroule « dans une atmosphère harmonique délicieusement indécise, due à l'opposition bitonale des deux mains, — la droite sur les touches noires, la gauche sur les blanches[5] ». Après « la danse de ces créatures de rêve, « filles capricieuses des nymphes de l'Après-midi d'un faune » (Marguerite Long), nous entendons leur chant[6] ». À la fin du morceau, on entend une évocation du cor d'Obéron[3].
Pour Vladimir Jankélévitch, le prélude « s'évanouit dans l'espace aérien : du rubato passionné il ne reste qu'un trille, puis un froufrou soyeux de triples croches bondissant de nuage en nuage ; et pour finir, les quintolets de triples croches s'étant évaporés dans la hauteur, il ne reste plus qu'une seule note, la toniqueRé bémol vibrant à l'infini...[7] ».
Pour Alfred Cortot, le morceau évoque, « suivant le caprice charmant d'une virtuosité aérienne, l'envol léger de visions impalpables, le jeu fugace des reflets, la vie dansante de la flamme, la ronde tourbillonnante d'une fumée, tout ce qui va se dissolvant sous la caresse de l'air et dans la joie de la lumière[8] ».
Guy Sacre, La musique de piano : dictionnaire des compositeurs et des œuvres, vol. I (A-I), Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 2998 p. (ISBN2-221-05017-7).