Elle prend ses premières leçons de piano à cinq ans, données par sa sœur Germaine, son aînée de neuf ans. Elle entre au Conservatoire de musique et de déclamation à Paris en 1911, dans la classe de Marguerite Long, puis, peu de temps après, dans celle d'Alfred Cortot, qui l'amène aux premiers prix du Conservatoire dès 1913 : à la fin de son interprétation du concerto de Saint-Saëns, Cortot se précipite sur la scène et l'embrasse. C'est sous le patronage de Ricardo Viñes qu'elle découvre Maurice Ravel[réf. souhaitée].
En 1917, elle épouse le comédien Pierre Bertin, qui fréquente aussi bien les cercles contemporains de la musique que ceux du théâtre. Le , il met en scène et joue la pièce d'Erik Satie, Le Piège de Méduse ; Bertin introduit ainsi sa jeune épouse auprès de Satie, dont, à 20 ans, elle devient l'interprète préférée. Peu avant le décès de Debussy, elle travaille avec lui sur ses Préludes, qu'elle crée salle Gaveau lors du premier récital entièrement consacré au compositeur.
En dehors de la musique de compositeurs contemporains, elle est aussi une des pionnières en France de la redécouverte des partitions de Jean-Sébastien Bach, Jean-Philippe Rameau, François Couperin ou encore Domenico Scarlatti, qu'elle grave pour les Discophiles français, disparaissant l'année même où cette maison de disques cesse son activité. André Tubeuf la présente comme « celle des grandes pianistes françaises du XXe siècle qui fut le plus formidablement polyvalente, et aussi le plus exemplairement et constamment française dans cette polyvalence même »[3].
Elle succombe à un accident cardio-vasculaire à l'hôpital, au 79 rue de la Convention le 17 novembre 1958 à 15 heures, après un visite chez sa soeur Germaine Survage au 26 rue des Plantes dans e 14ème;. À l'invitation du chef d'orchestre Dimitri Mitropoulos[réf. souhaitée], elle projetait à cette époque une tournée en Amérique.
Créations
Comme interprète, Marcelle Meyer est la créatrice de plusieurs partitions, de Milhaud (Printemps en 1920, L'Automne en 1932, Scaramouche en 1937), de Stravinsky (Les Noces en 1923, avec Francis Poulenc, Georges Auric et Hélène Ralli, Sérénade pour piano en 1925), d'Igor Markevitch (Partita)[4].
Elle est aussi la dédicataire des Impromptus pour piano de Poulenc (qu'elle a créés en 1922) et de Trois Françaises d'Henri Sauguet, créées en 1923[4].
Influences
Alexandre Tharaud a dit son admiration pour elle : « Marcelle Meyer, c'était avant tout un jeu qui ne ressemblait à aucun autre, un piano solide, charpenté, mis au service d'un chant d'une constante fluidité. […] à mon sens la plus grande pianiste française »[5] et comme elle, a enregistré Jean-Philippe Rameau ou Maurice Ravel au piano.
Discographie
Marcelle Meyer est « une des rares interprètes de sa génération dont on puisse considérer les enregistrements comme une œuvre à part entière »[6].
Inédits Marcelle Meyer : Chopin, Barcarolle ; Debussy, Images ; Falla, Nuits dans les jardins d'Espagne* - Orchestre de la RAI de Rome, dir. Mario Rossi (, *, RAI/INA / Tahra TAH 564)