La littérature dada comprend l'ensemble des textes publiés au cours du mouvement dada, qui fut particulièrement actif entre 1917 et 1924. Cet ensemble comprend des poèmes, des récits, des textes théâtraux et des propositions théoriques. Cette littérature s'est surtout développée dans les mondes germanophones et francophones, mais a aussi eu une influence dans d'autres sphères linguistiques et culturelles.
Elle s'organise autour de revues, comme la revue Dada créée en 1917 par Tristan Tzara, publiée à Zurich puis à Paris, ou encore la revue Littérature, dirigée par André Breton de 1919 à 1924. La forme livre n'est pas celle qui est privilégiée dans un premier temps, les auteurs préférant souvent les interventions publiques, les textes publiés dans de petites revues d'avant-garde, souvent à petits tirages.
En France
Les dadaïstes français écrivent tout d'abord dans des revues d'avant-garde comme SIC ou Nord-Sud, mais cherchent rapidement à fonder leur propre revue[1]. Louis Aragon, André Breton et Philippe Soupault fondent ainsi la revue Littérature en 1919[2]. Une première série, de vingt numéros, est publiée de à . Une nouvelle série, de treize numéros, est publiée de à . Les trois premiers numéros sont dirigés par Breton et Soupault ; les dix suivants, par Breton seul.
Malgré des positions parfois diverses, qui deviennent criantes lors de la scission entre dada et surréalisme en 1924, les membres d'alors se réunissent autour d'une volonté de table-rase de la littérature traditionnelle, et l'attrait pour les trois figures que sont Lautréamont, Alfred Jarry et Arthur Rimbaud[3].
Dans le monde germanophone
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Esthétique et pratiques d'écriture
Les membres du mouvement dada s'inscrivent dans une rupture avec la littérature et la culture classiques. Selon André Breton, il s'agit avant tout de régler son compte au « bourrage de crâne » qui avait eu lieu à l'arrière lors de la Première guerre mondiale[4].
Au moment même où Marcel Duchamp remet en cause la forme de l'oeuvre d'art, les écrivains du mouvement dada remettent en cause la forme-livre comme fondement de la littérature.
Marc Dachy, Journal du mouvement dada 1915-1923, Genève, Albert Skira, 1989 (grand Prix du Livre d'art, 1990).
Marc Dachy, Tristan Tzara. Dompteur des acrobates, Dada Zurich. Textes de Richard Huelsenbeck et Emil Szittya. Lettres de Guillaume Apollinaire et Hugo Ball, Paris, L'Échoppe, 1992.
Marc Dachy, Dada et les dadaïsmes, Paris, Gallimard, 1994 ; réédité dans la collection « Folio essais » en 2011.
Marc Dachy, Dada au Japon, Paris, PUF, coll. « Perspectives critiques », 2002, 225 p. (ISBN978-2130519782).