Le territoire de la Ville était morcelé en fiefs ou censives, enchevêtrés et de tailles très diverses. La hiérarchie de « fiefs mouvants », « fiefs dépendants », et de « fiefs dominants » aux mains de seigneurs suzerains, la présence de plusieurs co-seigneurs détenteurs d'une même censive ajoutaient à cette complexité. Les fiefs des seigneurs laïcs qui évoluaient en fonction des ventes, confiscations et partages successoraux ont perdu progressivement leur importance. Ceux appartenant à des institutions ecclésiastiques étant inaliénables étaient très stables. Outre le domaine royal, les censives les plus importantes étaient celles de l'évêque, du chapitre des chanoinesde Notre-Dame, du chapitre de Sainte-Opportune et de plusieurs abbayes, Sainte-Geneviève, Saint-Germain-des-Prés, Saint-Martin-des-Champs, Temple.
Quelques-uns parmi les plus importants disposaient de droit de justice (24 sur 155 censives en 1300)[1].
Il existait, par ailleurs, quelques alleux indépendants de toute emprise seigneuriale, ne représentant qu'une faible part du territoire.
Surface des principales seigneuries en % dans les limites de la ville en 1638 [2].
Saint-Germain-des-Prés
17,3
Archevêché
11,7
Sainte-Geneviève
10,2
Roi
6,9
Temple
4,7
Saint-Martin
3,8
Saint-Benoît
2,1
Saint-Victor
2
Chapitre Notre-Dame
1,6
Cette liste ne comprend aucune censive laïque en dehors de celle du Roi.
Ce fief également appelé fief d'Albicq, fief d'Hellebick ou fief d'Hellebic était situé au cœur des Halles de Paris. Ce fief de domaine noble correspondait à une halle couverte, située entre le carreau des Halles et la rue de la Fromagerie. C'est à cet endroit que se vendait la Saline, ou poisson de mer.
Ce lieu appelé fief d'Alby, situé entre la rue du Caire et la rue Réaumur, était la grande cour des Miracles de Paris. Pour ce lieu, le nom de fief ne doit pas être pas pris sous la définition de domaine noble mais sous celle de quelqu'un est maître, s’est érigé en maître et règne sur ce domaine.
Maître Guillaume Lepère, avocat au parlement de Paris est l'unique seigneur et propriétaire de ce fief jusqu'à sa mort en 1657 date à laquelle le domaine se trouve partagé entre ses 7 enfants puis à tous leurs descendants jusqu'à la Révolution. Guillaume Lepère était également seigneur des fiefs Popin, de la Butte et de la Péruse tous situés à Paris.
Fief du Bourdon également appelé fief du Crucifix-Saint-Jacques
ce fief distinct de celui de l'évêque comportait le cloître avec les maisons canoniales dont Charles le Simple avait confirmé l'immunité en 911. La justice du chapitre s'exerçait à l'intérieur du cloître, au parvis de Notre-Dame, aux bâtiments de l'hôtel-Dieu et aux maisons entre la rue Neuve-Notre-Dame et la rue Saint-Christophe. Le clos de Garlande entre les rues Saint-Jacques, Garlande, des Anglais et Saint-Yves était entré dans le domaine du chapitre en 1134 et le fief de Tiron en 1214. Le chapitre possédait également l'île aux Vaches qui était au Moyen Âge une prairie, aménagée et lotie au début du XVIIe siècle pour créer l'île Saint-Louis[14].
Le fief de Copeaux était un arrière fief possédé par Jacques de Saint-Benoît, seigneur de Brétigny et qui était situé grande rue du Faubourg Saint-Victor qui le vendit en 1468. Le fief était composé d'un corps de logis, de 2 écuries, de 3 arpents de Marais, en partie clos de murs, et de la Bièvre[19].
Fief du Crucifix-Saint-Jacques également appelé fief du Bourdon
Ce fief possédé par l'évêque de Paris, était très vaste et s'étendait jusque sur l'emplacement des Champs-Élysées. C'était un fief qui comportait la voirie et la haute justice à l'exception du rapt et du meurtre qui étaient du ressort des officiers du Roi. Le , Louis XIV en fit l'acquisition.
Fief de l'Évêque (de l'Archevêque à partir de 1622)
La censive de l’évêque est après celle du roi la plus importante de Paris. Elle s’étendait principalement sur la rive droite de la Seine en un arc de cercle de la rue Saint-Honoré à la rue Saint-Denis, au sud de la censive Sainte-Opportune, le grand égout délimitant les deux censives. Le fief de l’évêque comprenait le faubourg du Roule, la ville l’Evêque, le bourg Saint-Germain l’Auxerrois et le clos Bruneau sur la rive gauche. L’évêque en aliéna quelques parties. Le fief de Thérouanne où étaient établies les halles, fief mouvant qui dépendait de la censive de l’évêque, est acquis par le roi en 1331 après plus de 150 ans de tractations. Cet accord donne à l’évêque un tiers des taxes perçues sur les marchés des Halles. Après le rattachement en 1563 de la censive de Saint-Éloy qui s’étendait autour de la rue Saint-Antoine et dans une grande partie des actuels 11ème et 12e arrondissement et en 1564 de la censive Saint-Magloire à l’est de la rue Saint-Denis, la censive de l'Évêque est la plus étendue[20]. L’abbé de La Grive avait été chargé en 1755 par l’archevêque de Paris de dresser le plan des maisons d’une partie de la censive de l’Archevêché (couture Saint-Éloi) : « nous, archevêque de Paris [….], prions nos censitaires de la ville et des faubourgs de vouloir bien donner entrée dans leurs maisons au sieur abbé de la Grive géographe de la Ville, à l’effet des opérations nécessaires pour le plan détaillé qu’il a entrepris de chaque maison, duquel plan nous entendons nous servir pour faciliter la confection de notre papier terrier ». Un Atlas de la censive de l’archevêché plus étendu, en réalité plan cadastral d’environ la moitié de Paris, établi vers 1780 fut imprimé en 1786. Par accord de 1222, l'évêque reconnaît au roi l'exercice de la haute justice sur les terres de l'Évêque. L'évêque conserve les droits de basse justice sur ses terres à l'exception des principales routes les traversant[21].
Il dépendait du Couvent des Filles-Dieu situé entre les actuelles rue du Caire, rue Saint-Denis, rue d'Alexandrie et rue Sainte-Foy. Le domaine primitif des Filles-Dieu tel qu'il était constitué à la fin du XIIIe siècle s'étendait entre la rue des Petits-Carreaux, la rue Poissonnière, et la rue du Faubourg-Poissonnière à l'ouest, le ruisseau de Ménilmontant (emplacement de la rue des Petites-Écuries), la rue du Faubourg-Saint-Denis et la rue Saint-Denis à l'est, approximativement l'emplacement de l'actuelle rue Réaumur au sud, soit environ 18 hectares. La communauté des Filles-Dieu fut expropriée par le roi d'une partie de son domaine, quasiment sans indemnité, par la construction en 1370 de l'enceinte de Charles V autour de l'actuelle rue d'Aboukir, soit environ 1,7 hectare qui entraina le déplacement du couvent à l'intérieur du rempart, puis par celle de l'enceinte des Fossés jaunes (emplacement de l'actuel boulevard de Bonne-Nouvelle). Une fraction de 5 hectares au nord de la censive le long du grand égout dépendait par ailleurs du fief du chapitre Notre-Dame. Le fief a fait l'objet de nombreux et complexes litiges avec ses voisins dépendant du chapitre Notre-Dame, de Saint-Lazare et du Roi. Le quartier de Bonne-Nouvelle fut créé par la communauté au XVIIe siècle. Le quartier du faubourg-Poissonnière entre le boulevard de Bonne-Nouvelle et la rue des Petites-Écuries, « la couture des Filles-Dieu », fut urbanisé à la suite de l'aliénation en 1772 par les Filles-Dieu de cette partie de leur domaine principalement exploitée en jardins maraichers jusqu'à cette époque[22].
Comprenant des terres et maisons rue Saint-Ancré-des-Arts, rue de la Sorbonne et au faubourg Saint-Jacques, il était la propriété de la Sorbonne[23][9],
Fief de Fromentel :
Ce fief était une propriété particulière au commencement du XIIIe siècle, qui fut transformée, en 1223, en prébende puis en fief de la collégiale Saint-Honoré en 1570. C'était un fief mouvant du roi, qui était enclavé dans le fief de Ville-l'Évêque et qui était traversé par la rue Fromentel. Ce fief ne comportait que la censive, la saisine, les lots et amendes. Ce fief occupait la moitié de la largeur de chacun des îlots que la rue séparait : les murs mitoyens entre les maisons des rues Pierre-Lescot et Fromenteau ont fourni la preuve de ce fait. L'îlot compris entre les rues Fromenteau et Saint-Thomas-du-Louvre présentait aussi beaucoup de traces de l'ancien lotissement.
il était situé entre la rue pavée (actuelle rue Tiquetonne) et la rue Beaurepaire (emplacement de l'actuelle rue Greneta) et figure sur l'Atlas de la censive de l'archevêché de 1786.
Fief de la Gloriette
Le territoire de la Gloriette était un fief où les bouchers et les poissonniers furent autorisés à établir leurs étaux d'abord en plein vent ou sous des échoppes puis dans des maisons construite ad hoc avec ouvertures et passages pour le transport des denrées. Ces 5 maisons s'étendaient de la, ruelle des Étuves à la rue de la Bûcherie jusqu'à la Seine et au Petit Châtelet.
Ce fief était la possession de Nicolas Clapisson d'Ullin, conseiller à la cour des Aides, et de Marie de Voudy, veuve du contrôleur général de l'artillerie, Pierre Clapisson d'Ullin. Il est acheté en 1671, 10 000 livres par l'Hôtel-Dieu de Paris.
Fief d'Hellebick ou fief d'Hellebic
Ce fief également appelé fief d'Alby était situé au cœur des Halles de Paris. Ce fief de domaine noble correspondait à une halle couverte, située entre le carreau des Halles et la rue de la Fromagerie. C'est à cet endroit que se vendait la Saline, ou poisson de mer.
La communauté des religieuses hospitalières de Saint-Gervais installée rue Saint-Antoine puis à partir de 1656 dans l'hôtel d'O rue Vieille-du-Temple possédait un domaine en cultures maraichères, « la couture Saint-Gervais » délimité par les rues du Parc-Royal, de Thorigny, Debelleyme et de Turenne qui fut loti à partir de 1620 avec ouverture de nouvelles voies, rue du Roi Doré, rue Sainte-Anastase, rue de Thorigny et une partie de la rue Debelleyme. Des marques gravées dans le mur indiquant la limite de la censive sont visibles à l'angle de la rue Thorigny et de la rue Thorigny et à l'angle de cette rue et de la rue Debelleyme : F signifie « fief », C « couture », S « saint », G « Gervais »[28].
Rue des Coutures St-Gervais limite du fief des hospitalières Saint-Gervais
Connu dès le XIIIe siècle, ce fief appartenait, en 1720-1729, à la famille Prime ou Prisme.
Fief Marcoignet
Ce fief est mentionné dès 1293, et propriété d'Antoine Marcoignet, écuyer. Ce fief mouvant, appartenait à la famille Gilbert de Rezay en 1776. Situé rue de la Harpe, il comprenait vers 17 009 maisons[34].
En 1632, ce fief consistait en un jardin, une galerie et un corps de logis. Après avoir appartenu à l'hôtel de ville de Paris, à l'abbé et aux religieux du Bec il appartint à monsieur du Tillet, greffier du parlement, et à son frère.
Maître Guillaume Lepère, avocat au parlement de Paris en est l'unique seigneur et propriétaire jusqu'à sa mort en 1657 ou le domaine se trouve partagé entre ses 7 enfants puis à tous leurs descendants jusqu'à la Révolution. Guillaume Lepère était également seigneur des fiefs Popin, de la Butte et de Blondefontaine tous situés à Paris.
Ce fief mouvant de l'archevêché de Paris, qui était une censive, s'étendait sur plusieurs centaines de maisons en partie à l'intérieur de l'enceinte de Charles V et en totalité à l'intérieur de celle des Fossés Jaunes. Délimité par les rues Thibault-aux-Dez[39], Bertin-Poirée, Jean-le-Goulier et portes Richelieu et Saint-Honoré il comportait 200 maisons en 1754. Il tirerait son nom de Popinus qui aurait possédé ce fief vers 1185. Devenu Popin c'étaient une famille très-connue au XIIIe siècle dont le plus illustre est Jean Popin qui fut prévôt des marchands de Paris, de 1293 à 1296, sous Philippe le Bel. Au XIVe siècle il était possédé par Étienne Marcel le prévôt des marchands, en 1414 par Jean de Motreux un marchand parisien puis par la bourgeoisie locale. En 1620 il appartient à maître Jehan Legrand clerc au greffe civil du Châtelet de Paris par sa femme, Anne Givoreau et Claude Givoreau sa belle-sœur qui était séparée de maître Tristan Balthazar huissier à Paris et qui demeuraient ensemble rue des Prouvairesparoisse Saint-Eustache. En 1646 maître Guillaume Lepère, avocat au parlement de Paris en est l'unique seigneur et propriétaire jusqu'à sa mort en 1657 ou le domaine se trouve partagé entre ses 7 enfants puis à tous leurs descendants jusqu'à la Révolution. Guillaume Lepère était également seigneur des fiefs de la Butte, de la Péruse et de Blondefontaine tous situés à Paris. En 1724 il appartient à M. Mazuier, président au parlement de Toulouse.
Situé dans le quartier des Porcherons, ce fief s'étendait un peu au nord de la rue Saint-Lazare jusqu'au ruisseau de Ménilmontant au sud (actuelle rue de Provence) et d'ouest en est entre les actuelles rues du Havre et Cadet et dépendait de la censive Sainte-Opportune, Philippe-Auguste ayant accordé aux chanoines Sainte-Opportune le droit de concéder en baux à rentes à certains seigneurs, les terres qui leur avaient été cédées vers 866 par Louis le Bègue correspondant à une partie de la zone alluviale marécageuse du cours préhistorique de la Seine[40]. Il appartenait en 1682 à Jean Lecoq, sous-doyen du Parlement de Paris.
C'était une immunitélaïque située au cœur des Halles de Paris qui comportait 3 grands corps d'hôtels dont l'un contenait l'unique four banal des Halles de Paris.
Dès le XIIIe siècle, le Roi est le principal seigneur foncier par héritage des comtes de Paris, achats et empiètements. Sa censive s'étend sur tout ou partie de 500 rues. Son domaine comprend la partie ouest de l'île de la Cité, le vaste territoire compris entre les rues Saint-Honoré, du Faubourg-Saint-Honoré au nord, le Louvre à l'est, la Seine au sud et la colline de Chaillot à l'ouest et de multiples enclaves dans les quartiers du centre de la rive droite. Son fief ne s'étend pas sur la rive gauche qui est partagée dans sa majorité entre fiefs ecclésiastiques. Il établit sa suzeraineté sur l'évêque en 1331[1].
Le prieuré Sainte-Catherine fondé en 1229 était situé à l’emplacement de l’actuelle place du Marché Sainte-Catherine. Son fief s’étendait, de part et d’autre, de l’enceinte de Philippe-Auguste, de la rue Saint-Antoine au sud, à l’actuelle rue Elzévir et rue Pavée à l’ouest, la rue du Parc des Tournelles, actuelle rue du Parc Royal au nord, jusqu’à l’emplacement de l’actuelle place des Vosges à l’est. Ce domaine s’est constitué à la place de la censive de Saint-Victor et de celle du Temple qui aurait renoncé à son droit de cens au profit de Sainte-Catherine. La partie au nord-ouest de ce fief Auguste restée en culture jusqu’au milieu du XVIe siècle entre la rue de la culture du parc (actuelle rue du Parc-Royal au nord, l’actuelle rue de Sévigné, la rue de Turenne et l’ancien mur de Philippe-Auguste (entre les actuelles rues des Rosiers et des Francs-Bourgeois) au sud, fut lotie entre 1645 et 1660[43].
Marque SC limite de la censive Sainte-Catherine 7 rue Sévigné
Limite de la censive Sainte-Catherine à l'angle de la rue des Francs-Bourgeois et de la rue Pavée
Le prieuré situé à l'emplacement de l'angle du quai de la Corse et de la rue de la Cité (côté de l'Hôtel-Dieu) possédait une petite censive autour de son cloître[44]
Le roi Dagobert avait doté l’abbaye de femmes Saint-Martial fondée vers 635 par Saint-Eloi dans l'île de la Cité (à l'emplacement de l'actuelle Préfecture de Police) d'une grande ferme, la Grange Saint-Éloi, près du cimetière abbatial de Saint-Paul aux environs de la rue Saint-Antoine. Dans des lettres patentes de Philippe le Hardi, datées de 1280, on lit que ce fief s'étendait juxta venditores piscium, prope portam Bauderii, a domo Johannis des Carniaux, qu'est de dicto territorio sancii Eligii, per quem muri veteres Parisienses ire solebant c'est-à-dire Au poissonniers de la porte Baudoier, à la meson Jehan des Creniaus, laquelle meson est de saint Éloy, par laquelle les viez murs de Paris alerent. Son territoire très morcelé comprenait des ilots dans l'île de la Cité et autour de la rue Saint-Antoine. Ce fief s'étendait également sur un vaste territoire extérieur à l'enceinte de Charles V sur une partie des actuels 11ème et 12e arrondissement[45]. Ce fief échut aux religieux de Saint-Maur-des-Fossés en 1134 et fut rattaché en 1533 au domaine de l'évêque de Paris qui était à cette date abbé commendataire de l'abbaye de Saint-Maur[46].
Le fief de l'abbaye Sainte-Geneviève lui fut peut-être donné à 'origine par Clovis, certainement principalement par les premiers capétiens. Il s'étendait sur une grande partie de l'actuel 5ème arrondissement de Paris jusqu'au fief de Lourcine au sud-est limité par l'ancienne rue des Marionnettes (en bordure de l'actuel hôpital du Val-de-Grâce) et jusqu'au fief de Saint-Marcel au sud limité par la rue du Fer-à-Moulin et la rue Poliveau. Plusieurs enclaves à l'intérieur de ce territoire appartenaient à d'autres censives, le fief de l'abbaye de Saint-Victor à l'emplacement de l'actuelle université de Jussieu et le clos Tiron autour de l'actuelle rue des Boulangers et d'autres plus limitées très enchevêtrées sur la Montagne Sainte-Geneviève de Saint-Jean-de- Latran, de Saint-Benoît-le-Bétourné, de l'évêque (clos Bruneau), de Saint-Marcel[47]. Ce fief s'étendait au sud sur une partie de l'actuel 14e arrondissement et du territoire de la commune de Vanves.
Contrairement à sa paroisse très étendue, le fief de Saint-Germain-L'auxerrois était limité aux alentours du cloitre et jusqu'à la rue d'Autriche et la rue des Poulies. Il comportait le droit de haute justice[49].
Au sud de l'enclos du cloître entre la rue Saint-Jacques et la rue Jean-de-Beauvais au sud de la rue de Latran, le fief de la commanderie de Saint-Jean-de-Latran axé sur la rue Saint-Jacques s'étendait entre les fiefs de Sainte-Geneviève et de Saint-Germain-des-Prés[51]. Un vaste territoire aux environs de l’actuel boulevard de Port-Royal, « fief de Lourcines », et entre l’actuelle rue de la Tombe-Issoire et l’actuelle avenue du Général-Leclerc « fief de la Tombe-Issoire » faisait également partie de ce fief sur lequel le Commandeur exerçait son droit de justice[52]
La fondation de l'église Saint-Marcel est l'une des plus anciennes. La communauté des clercs attachée à ce centre de pèlerinage est attestée en 811. Elle fut dotée par une charte de 918 de Charles le Simple de terres qui s'étendaient autour de la collégiale qui était située à l'angle du boulevard Saint-Marcel et de la rue de la Collégiale. Ce domaine était au sud d'une boucle de la Bièvre, à l'emplacement de la rue du Fer à Moulin et de la rue Poliveau jusqu'à la Seine qui était la limite du fief de l'abbaye de Sainte-Geneviève, à l'est du fief de Lourcine approximativement rue de Valence, rue Pascal et rue des Cordelières. Le fief s'étendait au sud jusqu'aux territoires d'Ivry, Villejuif et Gentilly. La censive de Saint-Marcel comprenait, de plus, un écart en enclave dans le domaine de l'abbaye de Sainte-Geneviève, autour de l'ancienne église Saint-Hilaire au sud du clos Bruneau à l'angle de l'actuelle rue Valette et de l'actuelle rue de Lanneau[56].
il s'étendait entre la rue du Temple et la rue Saint-Martin du boulevard Saint-Martin jusqu'à l'actuel Centre Pompidou à limite de la censive de Saint-Merry et comprenait en outre 2 écarts peu importants, le long de la rue Saint-Denis entre l'hôpital de la Trinité et la rue de Tracy et autour de la rue Quincampoix[57]. Le territoire agricole « les champs » entre le prieuré Saint-Marin et Beaubourg fut urbanisé dès le début du XIIe siècle par lotissement du Bourg Saint-Martin. Il comprenait également hors de Paris un territoire s'étendant à Bercy et Charenton (approximativement de l'actuel parc de Bercy jusqu'au pont de Charenton) en vertu d'un don de l'évêque de Paris en 1088 confirmé par plusieurs bulles papales au XIIe siècle[58]
Ce fief épiscopal s'étendait situé au sud de l'église
Ce territoire qui s'étendait sur une partie du cours préhistorique de la Seine était fréquemment inondé. Il fut drainé par le creusement de fossés d'écoulement, celui au nord formant limite du fief qui disparaitra avant le XVIe siècle, celui au centre, limite sud du fief des environs de l'actuelle place de la République à l'actuel pont de l'Alma qui deviendra le grand égout recouvert à partir de 1760 et ceux de l'enceinte de Charles V plus au sud. Ce drainage permit la mise en culture des prairies à partir du XIIe siècle : céréales puis jardins maraichers, vergers et vignes. Ce territoire ne fut urbanisé pour l'essentiel qu'au cours de la deuxième moitié du XVIIIe siècle.
- à la fin du XVIIe siècle, au nord de l'enclos (autour de l'actuelle rue Béranger) lors de la création dans les années 1680 du boulevard du Temple et du boulevard des Filles-du-Calvaire à l'emplacement du rempart supprimé en 1670,
C'était un fief mouvant de l'archevêché de Paris qui s'étendait sur une vingtaine de maisons. Situé entre les rues Saint-Honoré et Saint-Germain-l'Auxerrois il fut rendu à l'archevêché de Paris, en 1641, par maître Pierre Pithou, « conseilleur du Roy en sa cour de Parlement », qui en était l'unique seigneur.
Fief de Tiron
Ce fief limité au sud-est par celui de l'abbaye Sainte-Geneviève, au nord par celui de Saint-Victor était compris entre la rue Saint-Victor la rue des Boulangers et un peu au nord de la rue Clovis. Il appartenait depuis 1214 au Chapitrede Notre-Dame[65].
C'était un fief du président de Saint-André puis de ses descendants, qui passa à l'archevêché de Paris puis qui fut par la suite divisé. Il était situé faubourg Saint-Jacques.
Fief des Tumbes 2
Un autre fief des Tumbes ou fief des Tombes qui était disputé entre l'évêque et les religieuses de la Visitation était situé faubourg Saint-Jacques près de la porte Saint-Jacques, délimité par la rue Saint-Jacques, puis le long des fossés de la Ville, jusqu'à la place de l'Estrapade au-delà du jeu de paume de l'Huis de fer[66]. Une de ses limites était indiquée par l'inscription "FDT" actuellement visible sur la façade de la maison à l'angle des rues des Fossés-Saint-Jacques et Saint-Jacques.
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