Belleville s'étend, de son point le plus bas, à l'ancienne barrière de Ménilmontant rencontre de la rue Oberkampf avec la rue de Ménilmontant à 34 mètres d'altitude, sur le versant ouest du plateau de Romainville jusqu'au deuxième point le plus haut de la capitale, à une altitude de 128 mètres, rue du Télégraphe près de l'entrée du cimetière de Belleville, juste après Montmartre.
Le mur des Fermiers généraux construit en 1788 forme la limite de la Ville de Paris avec la commune de Belleville constituée en 1790. Les entrées à Paris étaient, du nord au sud, les barrières du Combat, de la Chopinette, de Belleville, de Riom, des Trois-Couronnes, de Ménilmontant et des Amandiers.
Ce mur divise la Courtille en Basse Courtille soumise aux droits sur le vin à l'intérieur de la Ville de Paris et Haute Courtille exonérés de ces taxes perçues à la barrière de la Courtille ou de Belleville (à l'emplacement du croisement des rues de Belleville et du Faubourg du Temple, des boulevards de Belleville et de La Villette).
En 1860, son territoire annexé par la Ville de Paris est scindé en deux pour former, avec La Villette, le 19e arrondissement actuel, et, avec Charonne, le 20e arrondissement.
Belleville s’appelait au VIIe siècle « Savies », ce nom en langue franque signifiant « montagne sauvage[1] » est un hydronyme signifiant écoulement. Les rois mérovingiens y avaient une villa. Les premiers Capétiens, notamment Henri Ier y donnèrent des terres aux monastères parisiens ; le prieuré Saint-Martin-des-Champs notamment y possédait un territoire assez étendu[1]. La montagne de Savies est appelée « Portronville[2] » pendant le Moyen Âge, puis « Belleville-sur-Sablon[1] ». Une chapelle est créée en 1543 à l'emplacement de l'actuelle église Saint-Jean-Baptiste.
Des moulins à vent sont construits sur les hauteurs (butte Chaumont et butte de Beauregard).
De 1790 aux années 1830
Le mur des Fermiers généraux construit en 1788 forme la limite de la Ville de Paris avec la commune de Belleville constituée en 1790
En 1792, le hameau de Ménilmontant comprenant le parc Saint-Fargeau qui dépendait de la commune de Bagnolet est rattaché à Belleville.
Au cours de la Révolution française, la commune porte provisoirement le nom de « Mont-Chalier[4] ».
Le cimetière de la commune qui était situé à proximité de l'église est transféré en 1808 au nord de l'ancien parc de Saint-Fargeau.
Au début du siècle, la population de Belleville comprenait principalement des agriculteurs, des vignerons, des ouvriers des carrières et quelques bourgeois résidant dans des maisons de campagne, le site sur les hauteurs étant apprécié.
La haute Courtille ou Bas Belleville où les bals, guinguettes et autres débits de boisson situés au pied de la colline, près des barrières de Paris, étaient très prisés des Parisiens. En effet, située en dehors des limites fiscales de Paris, Belleville pouvait proposer des vins moins chers puisqu'ils n'avaient pas à supporter l'octroi pesant sur les denrées entrant dans la capitale. En 1817, un parc d'attractions éphémère, « les montagnes russes de Belleville », y est créé sur une ancienne carrière à l'emplacement de l'actuelle rue Bisson (ancienne rue des Montagnes).
Les vignes et des carrières, les plus vastes étant celles des buttes Chaumont à emplacement de l'actuel parc des Buttes-Chaumont et de la butte de Beauregard (carrières d'Amérique à l'emplacement de l'actuel quartier de la Mouzaïa) s'étendaient sur le reste du territoire quasiment vide de constructions. Au nord-ouest, entre la rue de Meaux et les carrières des Buttes-Chaumont, l'emplacement de l'ancien gibet de Montfaucon était un dépotoir et un lieu d'équarrissage. À l'est de la commune, l'ancien parc de Saint-Fargeau loti en 1802 comprenait essentiellement des terres agricoles et des carrières de sable.
Développement de la commune à partir des années 1830
Après la construction de l'enceinte de Thiers au début des années 1840, la commune se retrouve intégralement compris dans l'espace intra-muros.
De commune rurale sous la Restauration, Belleville, devient au milieu du siècle, une ville champignon dont la population s'élève à 65 000 habitants en 1857 ce qui en fait la 13e ville de France et la deuxième du département de la Seine après Paris.
Cependant, l'ouest de la commune reste encore peu construit et au nord les carrières des Buttes Chaumont et d'Amérique restent en exploitation jusque vers 1850.
Les constructions se répandent principalement à l'ouest sur le versant du coteau entre le mur des fermiers généraux et les anciens noyaux villageois de Belleville et de Ménilmontant dans un lacis d'étroites ruelles et d'impasses ouvertes par les propriétaires de parcelles d'anciens vignobles. Ces voies, la plupart non viabilisées, sont bordées de maisons basses hâtivement bâties habitées en majorité par des ouvriers, immigrants venant d'autres régions de France et habitants pauvres chassés des quartiers centraux de Paris par les travaux d'urbanisme.
L'ancienne mairie est démolie en 1846 ce qui permet d'ouvrir la rue du Jourdain qui dégage la perspective devant la nouvelle église construite de 1854 à 1859[5] .
Après l'annexion en 1860, elle abrite la mairie du nouveau 20e arrondissement de Paris jusqu'en 1874 et la construction de la nouvelle mairie d'arrondissement sur l'actuelle place Gambetta.
La loi du étend les limites de Paris jusqu'à l'enceinte annexant la commune de Belleville à la capitale et la partageant entre les 19e et 20e arrondissements, de part et d'autre de la rue principale de l'ancien village.
Philippe Dally, Belleville. Histoire d'une localité parisienne pendant la Révolution, préface de Frantz Funck-Brentano, Paris, Librairie Jean Schemit, 1912.
Emmanuel Jacomin et Clément Lepidis, Belleville, Paris, Éd. Henri Veyrier, 1975, 350 p.
↑« L'Île d'amour », plateauhassard.blogspot.fr (consulté le ).
↑Victor Contamin(en), « Discours prononcé sur la tombe de M. Lavezzari décédé à Berck-sur-Mer le 13 juillet 1887 », Mémoires et compte rendu des travaux de la Société des ingénieurs civils, vol. 48, 1887 (2e semestre), p. 251-253 (lire en ligne, consulté le ).