Elle porte ce nom car cette route, qui menait à Dieppe et à Rouen, fut utilisée jusqu'en 1850 pour le transport du poisson et des produits de la marée.
Historique
Jusqu'au XVe siècle, le site n'est pas vraiment habité, faisant partie de l'ancien « Clos-aux-Halliers »[1] : le terrain est marécageux, car correspondant à l'ancien bras mort de la Seine.
Un chemin venant de Paris traversait le site, portant les noms de « chemin de la Vallée-aux-Voleurs » (au XIIIe siècle), puis de « chemin du Val-Larroneux » (larron signifie « voleur ») et « du champ-aux-Femmes » (la prostitution n'était surveillée qu'à l'intérieur de l'enceinte, d'où le déménagement de nombre de ces dames en dehors).
Quand une nouvelle muraille est construite au XIVe siècle (la rue d'Aboukir correspond au pied du mur, côté campagne), l'actuelle rue Poissonnière est juste devant les fossés (la rue de Cléry) correspond au chemin de ronde au-devant des fossés entre les portes Montmartre et Saint-Denis.
Lorsqu'une ligne de bastions est aménagée (le boulevard Poissonnière correspond à l'emplacement du fossé) au XVIe siècle un peu plus au nord de l'enceinte médiévale, avec une poterne dite « de la Poissonnerie » la traversant (percée en 1645, rebaptisée en 1685 « porte Sainte-Anne » en l'honneur d'Anne d'Autriche et détruite en 1715), les terrains bordant la rue se retrouvent dans Paris et commencent à se bâtir. La rue est complètement bordée de maisons à la fin du XVIIe siècle.
Le poisson voyageait de nuit, en droiture (sans arrêt), et ce jusqu'en 1848, date de l'inauguration de la ligne ferroviaire reliant Boulogne-sur-Mer à Paris.
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
No 10 : à cette adresse vivait Mayer Szyndelman déporté dans le premier convoi de la déportation des Juifs de France. Il survécut à Auschwitz.
No 18 : à l'angle des rues Poissonnière et Beauregard.
Bibliographie
Jacques Hillairet, Connaissance du Vieux Paris : Rive droite, rive gauche, les îles & les villages, Paris, Éditions Payot & Rivages, (1re éd. 1956), 3 t. en 1 vol. (ISBN978-2-86930-648-6), p. 377, 299 et 255.