Elle est ouverte au début du XIIIe siècle sur le clos Mauvoisin et prend immédiatement son nom actuel de « rue de la Bûcherie ».
La « bûcherie » vient de l'ancien français, « port aux Bûches », où les bûches étaient déchargées[1],[2]. Au Moyen Âge, c'était une rue où de la viande avariée était salée et bouillie pour nourrir les habitants les plus misérables de Paris[3].
Du fait de la proximité de l'Hôtel-Dieu de Paris, l'école de médecine ouvre dans la rue en 1472[2]. Vers 1575, Jean Robin créé le premier jardin botanique de Paris, entre la rue et la Seine[4]. En 1606, une annexe de l'Hôtel-Dieu, la salle Saint-Charles, est construite sur la rive gauche. En 1684, Louis XIV fait don du Petit Châtelet à l'Hôtel-Dieu[5]. L'hôpital s'agrandit alors le long de la rue de la Bûcherie.
Au XIXe siècle, cette rue commençait place Maubert et finissait rue du Petit-Pont. Les numéros de la rue étaient rouges[6]. Le dernier numéro impair était le no 41 et le dernier numéro pair était le no 22.
En 1837, le prolongement du quai de la Bûcherie (actuel quai de Montebello) est déclaré d'utilité publique[7]. Pour ce faire, l'ancien Hôtel-Dieu est démoli et une nouvelle annexe est construite par Jean-Jacques-Marie Huvé en 1840 entre le nouveau quai et la rue de la Bûcherie[5].
Jusqu'à la fin des années 1970, cet endroit était une rue parisienne populaire avec divers restaurants modestes (libanais, asiatiques, pakistanais), des magasins d'antiquités et des galeries d'art. Dans les années 1970, la galerie d'art contemporain d'Annick Gendron s'installa au no 1.
No 37 : librairie Shakespeare and Company, ainsi nommée à la mort de Sylvia Beach en 1962, en l'honneur d'une librairie fondée par Beach et qui a joué un grand rôle dans la culture anglo-américaine au XXe siècle. La librairie de la rue de la Bûcherie a elle-même joué un rôle chez les écrivains de la beat Generation.
No 39 : maison datée du XVIe siècle ou est installé le restaurant « Le Petit Châtelet ».
↑Jean de La Tynna, Dictionnaire topographique, étymologique et historique des rues de Paris.
↑Adolphe Alphand (dir.), Adrien Deville et Émile Hochereau, Ville de Paris : recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), , « Ordonnance du 22 mai 1837 », p. 128-129.
↑Adolphe Alphand, « Décret du 19 août 1887 », p. 78-79.