Horace de Carbuccia est issu d'une ancienne famille de notables originaires de Corse, originaire de Bastia, connue depuis le XVIe siècle[3], issue de Sebastiano de Carbuccia (né en 1515), député à Gênes. Antonio-Pasquale de Carbuccia (1683-1759), est podestat de Bastia. Orazio de Carbuccia (1714-1778), fondateur du Régiment Royal Corse, participe au Siège de Berg-op-Zoom (1747). Il est décoré de la croix de Saint-Louis par le roi Louis XV. Antonio de Carbuccia (1753-1831), est maire et conseiller général de Bastia. Horace de Carbuccia (1804-1863), est président de la cour impériale de Bastia, président du conseil général de Corse. Jean-Luc de Carbuccia (1808-1854) est général et archéologue. Pierre de Carbuccia (1851-1916), est bâtonnier de l'ordre des avocats de Bastia, vice-président du conseil général de Corse. Jean-Luc de Carbuccia (1893-1917), sous-lieutenant au 9e régiment de cuirassiers, est mort pour la France le , à la Bataille du chemin des dames, au Moulin de Laffaux, (Aisne).
Carrière
Horace de Carbuccia, titulaire d'un doctorat en droit de la Faculté de Paris, est mobilisé dans l'infanterie durant la Première Guerre mondiale, blessé et décoré de la médaille militaire[2].
En 1921, il fonde avec son cousin Marcel Prévost, Joseph Bédier et Raymond Recouly la Revue de France chez La Renaissance du livre. En 1923, il lance « Les Éditions de France », au 20 avenue Rapp, toujours avec Prévost[4]. En 1928, il fonde Gringoire, un hebdomadaire dans un premier temps très littéraire, qui atteint le plus fort tirage, jusqu'à 650 000 exemplaires, et la plus forte vente de son époque[2]. Les Éditions de France, lance la collection « À ne pas lire la nuit » dans laquelle sont publiés entre 1932 et 1939, près de 130 titres[5],[4].
À partir des années 1930, le salon des Carbuccia, avenue Foch, est l'un des plus courus de Paris[6]. Les Carbuccia recevaient aussi sur la Côte d'Azur, à Sainte-Maxime dans leur villa du quartier de la Grande Pointe.
Durant les années 1930, son hebdomadaire Gringoire dénonce la menace nazie et appelle au réarmement de la France. Xavier de Hauteclocque, envoyé spécial du journal en Allemagne, signe plusieurs articles retentissants dénonçant le régime hitlérien[7]. En 1938, Gringoire prend nettement un virage xénophobe et antisémite[8]. En 1940, Gringoire et Carbuccia se replient en zone libre. Son livre Corse, terre de fidélité s'oppose à l'annexion de la Corse par l'Italie et lui vaut un mandat d'arrêt de l'occupant italien[2],[4].
Il s'intéresse ensuite à l'édition et au cinéma, tout en rédigeant des mémoires, Le Massacre de la victoire, qu’Alain Decaux décrira comme « tout l’entre-deux-guerres vu de droite et d’un inestimable observatoire »[9].
↑ abcd et eClaude Bellanger, Jacques Godechot, Pierre Guiral et Fernand Terrou (dir.), Histoire générale de la presse française. Tome 3 1871-1940, Paris, Presses universitaires de France, , 688 p., p. 591
↑Gringoire, Marseille, 7 novembre 1941, p. 1 sur Gallica.
Sources
« Horace de Carbuccia », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]