Les grottes d'Arcy-sur-Cure sont à environ 180 kilomètres au sud-est de Paris à vol d'oiseau, dans le sud du département de l'Yonne entre Auxerre et Avallon, à 1,3 km au sud d'Arcy-sur-Cure (2 km par la route) et à moins de 10 km au nord du parc naturel régional du Morvan. Elles se trouvent dans le dernier grand méandre que fait la Cure juste après que cette rivière sorte du massif du Morvan. À cet endroit, la Cure est à environ 122 m d'altitude[2].
Son entrée est en-dessous de 130 m d'altitude[N 1] et donc à moins de 10 m au-dessus du niveau actuel de la Cure[2]. Son développement[N 2] est de 31 m, pratiquement sans dénivelé[4]. Un simple pan de muraille la sépare de la grotte du Trilobite[5] côté est (à droite en entrant).
Les différents substrats jouent sur la configuration et la structure des grottes. Dans leurs parties nord, les marnes plus dures engendrent des profils tourmentés et les porches qui se trouvent dans cette roche sont restés à peu près intacts (par exemple les grottes des Fées et des Ours). Dans leurs parties sud, les calcaires plus tendres donnent des galeries plutôt régulières et lisses et les porches ont tendance à s'effondrer, avec des éboulements qui les obstruent entièrement. Ainsi des grottes du Bison et du Renne[7] dont les porches sont situés en limite des faciès coralliens et marneux du Rauracien[8].
Durant l'Holocène[N 3] les porches de nombreuses grottes et peut-être de toutes les grottes, ont été scellés par un effondrement important[9].
Historique des fouilles
Les premières fouilles archéologiques sont celles du Dr Ficatier en 1886, puis de l'abbé Parat en 1894[10].
La saïga, seule antilope du continent eurasiatique, est présente jusqu'en Angleterre[12] mais rare passé le nord des Poitou-Charentes[13] ; elle est exceptionnelle à Arcy (et Saint-Moré)[10],[14].
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
(1900) Abbé Parat, « La grotte de l'Ours, le trou de la Hyène et la grotte du Cheval », Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne, vol. 54, no 2, 2e semestre 1900, p. 45-73. Tiré à part en 1901, Imprimerie de la Constitution, Auxerre, 29 p.
(1903) Abbé Parat, Les Grottes de la Cure (côte d'Arcy) : La grotte du Trilobite (p. 1-40), la grotte des Nomades (p. 40-41), l’Égouttoir (p. 41), la grotte-aux-Chats (p. 42), Auxerre, C. Milon, , 42 p. (lire en ligne).
(1964) Arlette Leroi-Gourhan et André Leroi-Gourhan, « Chronologie des grottes d'Arcy-sur-Cure (Yonne) », Gallia Préhistoire, t. 7, , p. 1-64 (DOI10.3406/galip.1964.1238, lire en ligne, consulté le ).
(2005) Francine David, N. Connet, M. Girard, J.-Cl. Miskovsky, C. Mourer-Chauviré et A. Roblin-Jouve, « Les niveaux du Paléolithique supérieur à la grotte du Bison (Arcy-sur-Cure, Yonne) : couches a à d », Revue archéologique de l’Est (RAE), vol. 54, no 176, (lire en ligne, consulté le ). (Les pages citées correspondent aux paragraphes de l'article.)
Liens externes
Liliane Meignen, « Carte des grottes », sur journals.openedition.org, (consulté le ).
↑ a et bPour les schémas et cartes succinctes montrant les emplacements respectifs des différentes grottes, voir :
Meignen 1959 (carte établie par Liliane Meignen en 1959, montrant les emplacements des 14 principales cavités au sud du massif corallien depuis les Goulettes (amont) jusqu'à la Grande grotte (aval) - manquent celles au nord du massif, soit les Nomades, l'Égouttoir, le Moulinot et Barbe Bleue) ;
Liger 2003 [PDF], p. 33 (montre un plan général du massif incluant les emplacements de l'Égouttoir, de Moulinot et de Barbe-Bleue au nord du massif corallien, et quatre grottes au sud du massif) ;
• le Bathonien (noté « J3 », -168,3 ± 1,3 à -166,1 ± 1,2 Ma, troisième des quatre étages du Jurassique moyen). Cependant J3 est également donné pour le Callovien, « chailles litées et calcaires oolithiques » (voir Bluet 2012)
• Le Jurassique supérieur ou Malm (-161,2 à -145,5 Ma, dernière – et la plus courte – des trois époques du Jurassique), incluant pour Arcy :
• l'Argovien (noté « J5b », -158,05 à -156,2 Ma), étage de l'Oxfordien moyen et divisé en trois couches. La couche supérieure est formée de calcaires de récifs riches en fossiles silicifiés ;
• Le Miocène, première des trois époques du Néogène, dure de -23,03 à -5,332 Ma. Durant le Miocène supérieur, les derniers épisodes compressifs de l’orogenèse alpine engendrent entre autres manifestations périphériques la formation du Jura (voir article « Géologie des Alpes »). Formation des grottes.
• La période du Quaternaire, troisième et dernière époque du Cénozoïque, comprend entre autres :
• l'Holocène, dernière époque du Quaternaire (les 10 000 dernières années). Effondrement des porches.
↑ a et b« Grottes d'Arcy-sur-Cure, carte interactive » sur Géoportail. Couches « Cartes IGN classiques », « Limites administratives » et « Hydrographie » activées. Vous pouvez bouger la carte (cliquer et maintenir, bouger), zoomer (molette de souris ou échelle de l'écran), moduler la transparence, désactiver ou supprimer les couches (= cartes) avec leurs échelles d'intensité dans l'onglet de "sélection de couches" en haut à droite, et en ajouter depuis l'onglet "Cartes" en haut à gauche. Les distances et surfaces se mesurent avec les outils dans l'onglet "Accéder aux outils cartographiques" (petite clé à molette) sous l'onglet "sélection de couches".
↑Liliane Meignen, « Carte des grottes », sur journals.openedition.org, (consulté le ).
Cette carte montre les 14 principales cavités au sud du massif corallien depuis les Goulettes (amont) jusqu'à la Grande grotte (aval) - manquent celles au nord du massif, soit les Nomades, l'Égouttoir, le Moulinot et Barbe Bleue (voir article principal Grottes d'Arcy-sur-Cure).
↑Dominique Baffier et Michel Girard, « Le karst d'Arcy-sur-Cure (Yonne) et ses occupations humaines paléolithiques », Quaternaire, vol. 8, nos 2-3, , p. 245-255 (lire en ligne, consulté le ).
↑(1895) Abbé Parat, « La Saïga tartarica aux grottes d'Arcy », Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne, vol. 49, no 2, , p. 45-46.