Les travaux de ce dernier, publiés en 1930, sont les plus précis. L’abri est aujourd’hui totalement vidé mais sa séquence comprenait du Moustérien typique, du Moustérien de Tradition Acheuléenne et de l’Aurignacien.
Les premiers travaux concernant l’abri inférieur sont ceux d’Otto Hauser en 1907. Ils permettent la mise au jour d’un squelette de Néandertalien dans des conditions déplorables : les restes humains, désignés par Le Moustier 1, sont plusieurs fois exhumés puis ensevelis devant différents scientifiques croyant à chaque fois être les premiers témoins de la découverte. Le squelette est ensuite vendu au Musée de Berlin. Seul le crâne existe encore, le reste du squelette ayant été détruit à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Abri inférieur du Moustier
Le Moustier 1. Crâne vu de face, conservé au Musée de Préhistoire et de Protohistoire de Berlin
Le Moustier 1. Crâne vu de profil
Denis Peyrony y entreprend également des travaux à partir de 1910. En , il y découvre le squelette d’un jeune enfant néandertalien — Le Moustier 2, entreposé au Musée des Eyzies et oublié jusqu’à sa redécouverte en 1996 et son étude par B. Maureille en 2002[2]. Une reconstruction virtuelle du crâne du nouveau-né a été effectuée, permettant de comparer les formes et volumes endocrâniens à la naissance des Néandertaliens et des Hommes anatomiquement modernes[3].
La séquence de l’abri inférieur comporte du Moustérien typique, du Moustérien de Tradition Acheuléenne, du Moustérien à denticulés, du Châtelperronien et de l’Aurignacien. Les industries moustériennes de ce gisement ont été utilisées par François Bordes et M. Bourgon pour tester leur méthode typologique.
En 1969, à l’occasion du congrès de l’INQUA (International Union for Quaternary Research[4]), H. Laville et J.-Ph. Rigaud procèdent à un rafraîchissement du témoin stratigraphique (dont un moulage est encore visible sur place) et précisent les observations stratigraphiques de Peyrony.
De nombreuses datations radiométriques ont été réalisées sur cette séquence, par thermoluminescence[5] et par ESR[6]. Elles sont comprises environ entre 56 000 et 40 000 ans avant le présent.
↑Maureille, B., « La redécouverte du nouveau-né néandertalien Le Moustier 2 », PALEO 14, pp. 221-238, 2002. En ligne, mis en ligne le 17 août 2010, consulté le 29 juillet 2012.
↑Gunz, P, Neubauer S., Maureille B. et Hublin, J.-J., « Virtual reconstruction of the Le Moustier 2 newborn skull », PALEO 22, pp. 155-172, 2011. En ligne, mis en ligne le 17 avril 2012, consulté le 29 juillet 2012.
[Farizy & Vandermeersch 1988] Catherine Farizy et Bernard Vandermeersch, « Le Moustier », dans André Leroi-Gourhan (dir.), Dictionnaire de la Préhistoire, Paris, Presses universitaires de France, .
[Maureille 2002] (en) Bruno Maureille, « A lost Neanderthal neonate found », Nature, vol. 419, no 6902, , p. 33-34 (DOI10.1038/419033a).
[Mellars & Rainer 1991] (en) Paul Mellars et Rainer Grün, « A Comparison of the Electron Spin Resonance and Thermoluminescence Dating Methods: The Results of ESR Dating at Le Moustier (France) », Cambridge Archaelogical Journal, vol. 1, no 2, (DOI10.1017/S0959774300000408)..
[Pitarch et al. 2019] Àfrica Pitarch, Francesco d'Errico, Alain Turq, Eric Lebraud, Emmanuel Discamps et Bradley Gravina, « Provenance, modification and use of manganese-rich rocks at Le Moustier (Dordogne, France) », PLoS ONE, vol. 14, no 7, , p. 1-34 (lire en ligne [sur researchgate.net], consulté en ).
[Rivière 1908] Émile Rivière, « Le squelette humain chelléo-Moustérien du Moustier-de-Peysac (Dordogne) », Bulletin de la Société Préhistorique de France, t. 5, , p. 441-442 (lire en ligne [sur archive.org]).
[Soressi 1999] Marie Soressi, « Variabilité technologique au Moustérien. Analyse comparée du débitage Levallois MTA type A du Moustier (Dordogne, France) », Paléo, no 11, , p. 111-134 (DOI10.3406/pal.1999.1173).
[Valladas et al. 1986] (en) Hélène Valladas, Jean-Michel Geneste, Jean-Luc Joron et Jean-Pierre Chadelle, « Thermoluminescence dating of Le Moustier (Dordogne, France) », Nature, vol. 322, no 6078, , p. 452-454 (DOI10.1038/322452a0)..