Cet article concerne la géographie de l'Europe de manière détaillée.
L'Europe est la partie occidentale de l'Eurasie, traditionnellement considérée comme un des six ou sept continents. Le continent est bordé à l'ouest par l'océan Atlantique, au nord par l'Arctique et au sud par le détroit de Gibraltar, la mer Méditerranée, la mer Égée, le Détroit des Dardanelles, la mer de Marmara et le Détroit du Bosphore. Les limites de l'Europe à l’est sont moins évidentes parce que sans obstacle naturel majeur. Ainsi, depuis l'Antiquité jusqu'au règne du tsarPierre le Grand (1682 – 1725) la limite orientale est fixée au fleuve Tanaïs, appelé par la suite le Don. Pierre Le Grand mène une politique de réorientation de l'empire russe vers l'Europe, en fondant Saint-Pétersbourg capitale ouverte sur la mer Baltique et en chargeant Vassili Tatichtchev de déplacer vers l'est la frontière de l'Europe. Ce dernier choisit le massif de l'Oural et le fleuve Oural.
Suivant cette logique la frontière sud-est serait devenue le massif du Caucase. Mais l'expansion russe étant désormais bloquée à l'ouest hormis le dépeçage de la Pologne, la Russie se réoriente au XIXe siècle vers l'est, très au-delà de l'Oural, pour ses nouvelles conquêtes, troublant par ce fait le jeu des définitions du continent européen. Et de fait, les responsables politiques gardèrent la liberté d'user tantôt du concept de petite Europe, limitée aux pays de l'Atlantique à la Pologne, à la Roumanie et à la Bulgarie (conception naguère facilitée par l'existence de l'URSS considérée comme un bloc), tantôt l'Europe de l'Atlantique à l'Oural, extension évoquée par le général de Gaulle et préférée par les géographes.
Sont considérées européennes l'Islande (pourtant située géologiquement sur la séparation Europe-Amérique) et les principales îles de la Méditerranée – le cas de Chypre relevant d'une largesse de définition purement politique, liée à la longue appartenance à la Grèce. La Russie a une grande partie de son territoire en Asie ; toutefois c'est la partie européenne qui héberge la quasi-totalité de la population. En revanche, la Turquie a l'essentiel de son territoire en Asie comme la quasi-totalité de sa population.
Les tentatives de l'Europe politique actuelle d'intégrer en son sein ce dernier pays font sortir de la définition purement géographique de l'Europe, pour entrer dans un espace sans limite physique, donc sans limites à son agrandissement. D'ailleurs, la carte des États membres du Conseil de l'Europe n'offre qu'une version politique et diplomatique de l'Europe, sans rapport avec le sujet traité dans cette page.
Quelques îles de l'Atlantique (Madère, Açores) que la géographie ne rattache pas à ce continent sont considérées comme européennes par l'origine de leur peuplement et de leur culture. C'est aussi le cas du Groenland, qui appartient au Danemark. On n'oubliera pas enfin que certains pays d'Europe occidentale possèdent quelques territoires lointains dont les habitants se retrouvent de factoeuropéens, par exemple pour la France les départements et territoires d'outre-mer.
L'Europe a une superficie d'un peu plus de 10 millions de kilomètres carrés, précisément 10 392 855 km2. Cela représente un tiers de l'Afrique ou un quart de l'Asie ou de l'Amérique.
Les frontières orientales de l'Europe sont avant tout politiques : la limite de l'Oural est due aux cartographes du tsar Pierre Ier le Grand au XVIIIe siècle. De même, la frontière fut déplacée des hautes crêtes du Caucase vers la Caspienne au début du XIXe siècle pour justifier l'annexion de la Géorgie et de l'Arménie dans l'empire russe. D'un point de vue plus scientifique, si l'on se réfère à la tectonique des plaques, l'Europe et la partie continentale de l'Asie ne sont qu'un seul et même continent, dénommé Eurasie. Aussi, quelques géographes éminents, tels que Alexander von Humboldt, considéraient-ils l'Europe comme une simple péninsule de l'Asie.
Géographie physique
Préhistoire
Sur le plan géographique, il y a 7 000 ans existait le Doggerland, la Manche et la Mer du Nord étaient alors émergées — c'est ainsi que le paléo-fleuve de la Manche a creusé la fosse des Casquets[1],[2])[3]. Les hommes ont pu voyager dans des territoires encore plus vastes qu'aujourd'hui. L'insularisation nord-ouest-européenne, à la suite de la sortie de l'ère glaciaire, a créé de nouvelles conditions géostratégiques et géopolitiques.
La géologie de l'Europe est extrêmement variée et complexe. C'est cette grande variété qui est à l'origine de la multitude de paysages présents à travers le continent.
Les Pennines, la colonne vertébrale de l'Angleterre
Les Pyrénées, frontière naturelle entre la France et l'Espagne
Les Alpes scandinaves, qui s'étendent sur toute la péninsule scandinave.
Climat
L'Europe est caractérisée par un grand nombre de pénétrations de bras de mer entre des péninsules, qui contribuent ainsi à tempérer le climat du continent, par ailleurs réchauffé sur sa façade occidentale par le Gulf Stream.
La majeure partie du continent est située sous des latitudes tempérées et connaît donc quatre saisons bien marquées. Les régions côtières de la façade atlantique connaissent un climat océanique, adouci par le Gulf Stream, tandis que la grande plaine du nord-est est caractérisée par un climat continental. On peut aussi distinguer le climat montagnard des régions d'altitude (Alpes, Pyrénées, Alpes scandinaves) ainsi que le climat méditerranéen particulièrement clément du contour de la mer Méditerranée. Le climat polaire quant à lui est présent en particulier à l'extrême nord de l'Europe dans les pays scandinaves et en Islande.
Le record européen de pluviométrie (621,1 mm) a été enregistré du à 15 h UTC au à 15 h UTC à l'observatoire du Mont Aigoual[4].
Traditionnellement, l'Europe est divisée sur le plan économique en quatre points cardinaux : l'Europe de l'Ouest, l'Europe du Nord, l'Europe du Sud et l'Europe de l'Est. Le concept d'Europe centrale a progressivement émergé après la fin de la guerre froide.
Tout découpage de l'espace et toute preuve d'identité spatiale peuvent s'appuyer sur des faits empiriques, mais il s'agit essentiellement d'une construction sociale et culturelle pouvant varier en fonction du niveau d'éducation, de la situation politique, nationale et locale de son ou de ses auteurs. Certes, les différences culturelles et spatiales peuvent a priori être prouvées empiriquement, mais le choix et la pondération des critères demeurent toujours subjectifs. Ceci est encore plus vrai pour un découpage en grands espaces comme celui de l'Europe[7].
L'Europe de l'Ouest correspond à la partie occidentale de l'Europe. Sa définition est très variable. Le terme correspond généralement encore à l'ensemble des pays situés à l'ouest de l'ancien rideau de fer. Dans sa vision stricte l'Europe de l'Ouest comprend, le Royaume-Uni, la France, l'Irlande, la Suisse, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg.
L'Europe du Sud correspond globalement aux pays donnant sur la mer Méditerranée en sus du Portugal. On ajoute la plupart du temps la Bulgarie qui est située dans les Balkans.
Dans sa définition stricte, l'Europe du Sud correspond aux états situés dans les 3 péninsules méditerranéennes auxquels on ajoute deux États insulaires méditerranéens :
Les États insulaires méditerranéens (Chypre et Malte)
L'Europe centrale
L'Europe centrale représente un centre historique de l'Europe, à ne pas confondre avec son centre strictement géographique. Il s'agit d'un concept géographique, historique et culturel dont la définition est source de controverses. Elle correspond principalement aux bassins culturels de l'Empire austro-hongrois et du Saint-Empire romain germanique. Dans sa vision la plus stricte, les pays d'Europe centrale sont l'Autriche, la Hongrie, la Pologne, la République tchèque, et la Slovaquie.
↑Sanjeev Gupta, Jenny S. Collier, Andy Palmer-Felgate et Graeme Potter, « Catastrophic flooding origin of shelf valley systems in the English Channel », Nature, vol. 448, no 7151, , p. 342–345 (PMID17637667, DOI10.1038/nature06018, Bibcode2007Natur.448..342G)
↑La République turque de Chypre du Nord n'est pas reconnue par la communauté internationale mais uniquement par la Turquie qui est à l'origine de l'invasion de 1974.
↑(de) Peter Jordan, Großgliederung Europas nach kulturräumlichen Kriterien [« L'Europe vue selon des critères spacioculturels »]
↑La répartition des pays ou des groupes en groupes particuliers ne représente qu'une commodité à des fins statistiques et ne présume en aucune manière d'une quelconque affiliation politique ou autre de la part des pays ou des territoires [1]