Sur le plan historique et culturel, la commune fait partie du Razès, un pays historiquement très étendu, qui ne se résume aujourd'hui qu'aux collines de la Malepère et au bas Razès au centre et au sud, limité par le pays de Sault. Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par l'Hers-Vif, le Blau, le Chalabreil et par divers autres petits cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable : un site Natura 2000 (« Garonne, Ariège, Hers, Salat, Pique et Neste ») et quatre zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Chalabre est une commune rurale qui compte 1 144 habitants en 2021, après avoir connu un pic de population de 3 529 habitants en 1836. Ses habitants sont appelés les Chalabrois ou Chalabroises.
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La superficie de la commune de Chalabre est de 1549 hectares. Son altitude varie de 357 à 646 mètres.
Chalabre se situe en zone de sismicité 3 (sismicité modérée)[2].
Voies de communication et transports
Voies de communication
Transports
Hydrographie
La commune est dans le bassin de la Garonne, au sein du bassin hydrographiqueAdour-Garonne[3]. Elle est drainée par l'Hers-Vif, le Blau, le Chalabreil, le ruisseau de Baillus, le ruisseau de Limoux, le ruisseau de Rieutort, le ruisseau du Taureau et par divers petits cours d'eau, qui constituent un réseau hydrographique de 26 km de longueur totale[4],[Carte 1].
L'Hers-Vif, d'une longueur totale de 134,9 km, prend sa source dans la commune de Prades et s'écoule du sud vers le nord. Il traverse la commune et se jette dans l'Ariège à Cintegabelle, après avoir traversé 41 communes[5].
Le Blau, d'une longueur totale de 16,18 km, prend sa source dans la commune de Belvis et s'écoule vers le nord. Il traverse la commune et se jette dans l'Hers-Vif sur le territoire communal, après avoir traversé 4 communes[6].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 874 mm, avec 10 jours de précipitations en janvier et 5,7 jours en juillet[7]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Saint-Benoît à 6 km à vol d'oiseau[9], est de 12,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 900,5 mm[10],[11]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[12].
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Deux ZNIEFF de type 1[Note 2] sont recensées sur la commune[16] : le « cours de l'Hers » (891 ha), couvrant 41 communes dont 32 dans l'Ariège, 7 dans l'Aude et 2 dans la Haute-Garonne[17], et le « lac de Montbel et partie orientale du bas pays d'Olmes » (7 201 ha), couvrant 19 communes dont 15 dans l'Ariège et 4 dans l'Aude[18]
et deux ZNIEFF de type 2[Note 3],[16] :
les « coteaux du Palassou » (26 749 ha), couvrant 48 communes dont 43 dans l'Ariège et 5 dans l'Aude[19] ;
« l'Hers et ripisylves » (1 417 ha), couvrant 41 communes dont 32 dans l'Ariège, 7 dans l'Aude et 2 dans la Haute-Garonne[20].
Carte des ZNIEFF de type 1 et 2 à Chalabre.
Carte des ZNIEFF de type 1 sur la commune.
Carte des ZNIEFF de type 2 sur la commune.
Urbanisme
Typologie
Au , Chalabre est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[21].
Elle est située hors unité urbaine[I 1] et hors attraction des villes[22],[23].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (51,3 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (50,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (43,6 %), prairies (27,9 %), zones agricoles hétérogènes (23,3 %), zones urbanisées (4,5 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,6 %), cultures permanentes (0,1 %), eaux continentales[Note 4] (0,1 %)[24]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment le Blau et l'Hers-Vif, ou Grand Hers,. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1992, 1996, 2009, 2014 et 2020[27],[25].
Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux de Chalabre.
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. La totalité de la commune est en aléa moyen ou fort (75,2 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 605 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 605 sont en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 94 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[28],[Carte 3].
Toponyme
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Histoire
Situées au bord du Blau, ces maisons comptent parmi les plus anciennes de la commune.
Le village est fondé avant le XIIe siècle et les terres appartiennent à la maison Trencavel. Après la croisade contre les Albigeois, les terres sont léguées à Pons de Bruyères, d'une famille venue en Languedoc avec Guy de Lévis et Pierre de Voisins, à la suite de Simon de Montfort dont ils étaient alliés et voisins des terres de Montfort-l’Amaury en Isle de France. Ses descendants furent seigneurs, barons puis marquis de Chalabre et sont étudiés en détail dans la page consacrée à cette famille dans l'armorial du Pays d'Oc consultable par ce lien[29]. En 1279, le village connaît d'importantes inondations. En 1350, les remparts sont terminés et forment une fortification complète autour du village. Le centre-ville est une bastide du XIIIe siècle. Chalabre a été, au XIXe siècle, un centre industriel relativement important.
En 1837, les ouvriers du textile détruisent la mule-jenny qui détruit leurs emplois[30].
Le Chalabreil, l'une des trois rivières traversant Chalabre.Les Pyrénées ariégeoises, en partie visibles depuis Chalabre.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[34]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[35].
En 2021, la commune comptait 1 144 habitants[Note 5], en augmentation de 2,97 % par rapport à 2015 (Aude : +2,47 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 548 personnes, parmi lesquelles on compte 69,2 % d'actifs (55,7 % ayant un emploi et 13,5 % de chômeurs) et 30,8 % d'inactifs[Note 7],[I 4]. En 2018, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est supérieur à celui de la France et du département, alors qu'il était inférieur à celui du département en 2008.
La commune est hors attraction des villes[Carte 4],[I 7]. Elle compte 446 emplois en 2018, contre 509 en 2013 et 501 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 315, soit un indicateur de concentration d'emploi de 141,7 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 39,6 %[I 8].
Sur ces 315 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 177 travaillent dans la commune, soit 56 % des habitants[I 9]. Pour se rendre au travail, 77,8 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 0,3 % les transports en commun, 14,9 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 7 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 10].
Activités hors agriculture
Secteurs d'activités
90 établissements[Note 8] sont implantés à Chalabre au . Le tableau ci-dessous en détaille le nombre par secteur d'activité et compare les ratios avec ceux du département[Note 9],[I 11].
Secteur d'activité
Commune
Département
Nombre
%
%
Ensemble
90
Industrie manufacturière, industries extractives et autres
8
8,9 %
(8,8 %)
Construction
7
7,8 %
(14 %)
Commerce de gros et de détail, transports, hébergement et restauration
35
38,9 %
(32,3 %)
Activités financières et d'assurance
4
4,4 %
(2,7 %)
Activités immobilières
1
1,1 %
(5,2 %)
Activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien
9
10 %
(13,3 %)
Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale
16
17,8 %
(13,2 %)
Autres activités de services
10
11,1 %
(8,8 %)
Le secteur du commerce de gros et de détail, des transports, de l'hébergement et de la restauration est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 38,9 % du nombre total d'établissements de la commune (35 sur les 90 entreprises implantées à Chalabre), contre 32,3 % au niveau départemental[I 12].
Entreprises
L' entreprise ayant son siège social sur le territoire communal qui génère le plus de chiffre d'affaires en 2020 est[38] :
Emballages Cartofrance, fabrication de carton ondulé (1 644 k€)
Le château de Chalabre est un château composé de trois parties (XIIIe siècle, XVe et XVIIIe siècles). Le château est inscrit au titre des sites naturels depuis 1944[42].
Le calvaire de Chalabre est situé sur une colline au-dessus de Chalabre et est constitué d'une chapelle. On peut y observer un magnifique panorama sur les Pyrénées.
Paul Manaut (1882-1959) peintre et sculpteur, décédé à Chalabre ;
Charles Amouroux (1843-1885) né à Chalabre, personnalité de la Commune de Paris ;
Le capitaine Jean Danjou (1828-1863) dont Chalabre est la ville natale. Le à la bataille de Camerone (Mexique), à la tête de deux autres officiers et 62 légionnaires du 2e régiment étranger d'infanterie, il résista jusqu'à la mort aux assauts furieux de 2 000 Mexicains. Tous les ans, autour du , la ville commémore cette bataille avec la participation d'une escouade du régiment de Légion étrangère de Castelnaudary ;
Antoine Alexandre Dejean (1765-1848) né à Chalabre, général des armées de la République et de l'Empire (nom gravé sous l'Arc de Triomphe de l'Étoile) ;
D’azur aux deux clés renversées d’or passées en sautoir, les pannetons affrontés et liées par un anneau du même en abîme.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
Voir aussi
Bibliographie
Bruno Dusan (dir.), Églises et châteaux du midi de la France. Notice sur les deux baronnies de Kercorbez, Puivert et Chalabre et sur les deux châteaux de ce nom, Toulouse, 1858 (lire en ligne)
Daniel Fabre et Charles Camberoque, « Fêtes d'hiver à Chalabre », Connaissance du Pays d'Oc, 1978, no 29, p. 51-57
Claude-Marie Robion et Marc Trille, Archives communales de Chalabre, 1401-1940 : répertoire numérique, Mairie de Chalabre, 1994, 48 p.
Société académique d'architecture, Les bastides du Lauragais et du pays de Foix : Carcassonne, Chalabre, Mazères, Mirepoix, Montgeard, Revel, Roquefixade, Saint-Félix-Lauragais, Villefranche-de-Lauragais, Diagram, Toulouse, 1991, 32 p.
Marie-Louise Saddier-Serrus, Chalabre en Thermidor, 2003, 262
↑Dans les sites Natura 2000, les États membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles[13].
↑Les ZNIEFF de type 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Un ménage fiscal est constitué par le regroupement des foyers fiscaux répertoriés dans un même logement. Son existence, une année donnée, tient au fait que coïncident au moins une déclaration indépendante de revenus et l’occupation d’un logement connu à la taxe d’habitation.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑L'établissement, au sens de l’Insee, est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
↑Le champ de ce tableau couvre les activités marchandes hors agriculture.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[41].
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Docteur Paul Courrent, « Excursion des 22 et 23 mai 1904 au Pays de Kercorb-Chalabre (château de Chalabre, église Saint-Pierre, usines), Léran (Ariège), Lagarde et Sibra, Mirepoix (Ariège) », dans Bulletin de la Société d'études scientifiques de l'Aude, 1904, p. 85-104, Notes(lire en lignee')