Il se consacre ensuite à la littérature. Son premier roman, Les Gommes, parait en 1953 aux Éditions de Minuit et Roland Barthes lui consacre un article dans Critique. Se liant d'amitié avec Jérôme Lindon, directeur des éditions de Minuit, il en devient conseiller littéraire entre 1955 et 1985[2]. On considère parfois Les Gommes comme le premier « nouveau roman », mais l'expression n'apparaît que quelques années plus tard, sous la plume d'Emile Henriot[4]. En 1963 paraît Pour un Nouveau Roman, recueil d'articles de Robbe-Grillet publiés notamment dans L'Express. Il se fait ainsi en quelque sorte le théoricien de ce mouvement littéraire, malgré sa résistance explicite vis-à-vis d'une telle dénomination (la première phrase de Pour un Nouveau Roman est « Je ne suis pas un théoricien du roman »). Néanmoins, on le qualifia souvent de « pape du nouveau roman ».
Peu à peu, ses romans se sont tournés vers l'érotisme, et vers l'« autobiographie fantasmatique[5] », romans qui ont parfois été plus appréciés à l'étranger (notamment aux États-Unis) qu'en France, au moins du point de vue des universitaires. Il participe pourtant au Haut comité pour la défense et l’expansion de la langue française entre 1966 et 1968[2].
Élu à l'Académie française au 32e fauteuil, succédant à Maurice Rheims, le , il n'a jamais prononcé son discours de réception, refusant le port de l'habit vert et une tradition qu'il considérait comme dépassée, provoquant ainsi l'impatience des autres immortels[6]. Finalement, il n'a jamais siégé à l'Académie française[7].
Installé dans le Calvados au Mesnil-au-Grain, à partir de 1963, il y écrit la plupart de ses livres et consacre sa formation d'agronome au parc du château du XVIIe siècle. Plus tard, il travaille avec l'Institut mémoires de l'édition contemporaine ouvert en 2003 à Caen, où il dépose ses archives et dont il a fait du directeur son légataire universel.
Alain Robbe-Grillet meurt à Caen dans la nuit du 17 au d'une crise cardiaque[8].
Le Voyageur, textes, causeries et entretiens (1947-2001), Bourgois (2001)
Entretiens avec Alain Robbe-Grillet, par Benoît Peeters, DVD vidéo, Les Impressions Nouvelles, 2001. Ces entretiens sont retranscrits dans : Réinventer le roman, Entretiens inédits, Flammarion, coll. Champs essais (2022)
Dominique Chateau et François Jost, Nouveau cinéma, nouvelle sémiologie. Essai d'analyse des films de Robbe-Grillet, UGE, 10/18, 1979, repris par éditions de Minuit, 1983
André Gardies, "Approche du récit filmique, sur 'L'Homme qui ment' d'Alain Robbe-Grillet", ed. Albatros, collection ça cinéma, 1980.
André Gardies, "Le cinéma de Robbe-Grillet, essai sémiocritique", ed. Albatros, collection ça cinéma,1983.
Jean Ricardou, Le Nouveau Roman, Seuil, collection Écrivains de toujours, 1973 ; version récrite, précédée d'une préface inédite suivie de l'étude 'Les raisons de l'ensemble', Seuil, collection 'Points', 1990.
Roger-Michel Allemand, Alain Robbe-Grillet, éd. du Seuil, 2002.
Roger-Michel Allemand, Le Nouveau Roman, éd. Ellipses, 1996.
↑Lors d'une interview donnée dans l'émission Ce soir (ou jamais !) du 24 octobre 2007, Alain Robbe-Grillet a déclaré à propos de « conte de fées pour adultes », ne pas le considérer comme faisant partie de son œuvre littéraire.
↑Enregistrement sur CD et transcription de vingt-cinq émissions diffusées sur France-Culture en 2003.
↑Michel Sirvent, « Robbe-Grillet : le Nouveau Roman et après », Acta Fabula, vol. 19, no 6, (ISSN2115-8037, lire en ligne, consulté le )
Édition vidéographique critique d'œuvres de Robbe-Grillet, Dominique Chateau et François Jost, Cellule d'animation culturelle du ministère des Relations extérieures
Une étrange familiarité, réal. François Jost, 52 min
Un auteur peut en cacher un autre, réal. François Jost, 52 min