Historique des garnisons, combats et batailles du 94e RI
Ancien Régime
Il est créé le 1er janvier 1709 par décision de Louis XIV à Phalsbourg , à partir de six compagnies du régiment d’Alsace et de deux compagnies de grenadiers bavarois aux ordres de leur prince, le chevalier de Bavière qui rejoint la France, l’Espagne et Cologne, contre la Grande Alliance (Angleterre, Prusse, Provinces-unies, Autriche, Danemark, Savoie, Portugal) durant la guerre de succession d’Espagne (1702-1713). Royal-Bavière participe aux opérations le long de la Lauter et de la Sarre, puis à la réduction des villes de Landau et de Fribourg en 1713, avant de prendre finalement ses quartiers à Strasbourg au retour de la paix.
Lors de la guerre de succession au trône de Pologne, le régiment participe au siège de Kehl, puis à celui de Philippsbourg de juin à juillet 1734. Dès 1740, les hostilités reprennent à l’occasion de la guerre de succession au trône d’Autriche, la France soutient la candidature du Grand Electeur de Bavière (le frère du colonel). Le régiment défend Prague en 1742, puis occupe Agra en 1743. En 1744, il combat à Ringsaberne durant la campagne du Palatinat, puis à Paffenhofen en 1745, avant de s’installer en défensive sur le Rhin. En 1748, il est envoyé au secours de la Provence attaquée et repousse les Autrichiens à Castellane. Il débarque en libérateur à Gênes, qu’il vient défendre. Il s’illustre à Rivalora et Posleverra, puis à Rossiglione. Il se retranche durant l’hiver à Voltri qu’il défend en 1748, puis à la paix signée quitte Gênes pour la France et assure quelques détachements de troupe en Corse.
Dès 1756, les hostilités reprennent avec la guerre de Sept ans. Royal-Bavière quitte Longwy pour Cologne. Il participe aux batailles d’Haamstembeck, d’Halbentar, puis de Sunderhausen, et enfin à la victoire de Lützelberg. En 1759, il se bat pour le village de Bergen. Le 16 juillet 1760 à Emsdorf, les troupes françaises sont surprises au campement et subissent de lourdes pertes. Le régiment doit rentrer en France pour se réorganiser et surveiller les côtes à Ostende face aux incursions anglaises. Puis Royal-Bavière revient en Allemagne et participe à la protection du Bas-Rhin en 1762 jusqu’à l’arrêt définitif des combats.
En 1780, le régiment prend le nom de « Royal Hesse-Darmstadt » du nom de son nouveau colonel-propriétaire, et occupe les garnisons de Landau puis de Strasbourg. Touché par les troubles révolutionnaires, il prend la cocarde. Le régiment est envoyé à Neuf-Brisach, puis dans les Ardennes[4].
Guerres de la Révolution et de l'Empire
Drapeau du 1er bataillon du 94e régiment d'infanterie de ligne de 1791 à 1793
Drapeau du 2e bataillon du 94e régiment d'infanterie de ligne de 1791 à 1793
Le 1er janvier 1791, lors de la mise en place de la numérotation des régiments, le Royal Hesse Darmstadt est rebaptisé « 94e demi-brigade d’infanterie de ligne » dont voici les principaux faits d'armes après la Révolution Française :
1800 (Bataille de Marengo) : l’actuelle inscription au drapeau de la victoire Marengo 1800 provient des faits d’armes du 19e Léger (dont le 94 hérite plus tard par héritage de filiation en 1855)
En tête de colonne du 1er Corps de Bernadotte, sous les ordres du général de division Drouet d’Erlon, le 94e RIL prend une part importante dans l’attaque du plateau de Pratzen à Austerlitz. Alors que l’assaut principal français menace d’être enfoncé sur son flanc gauche par la contre-attaque des troupes de réserve du Grand-Duc Constantin placées au centre, la division d’Erlon appuie et recueille la cavalerie de la Garde lancée par Napoléon, mitraille à plusieurs reprises les régiments d’élite de la cavalerie russe qui charge à sa suite. La première ligne se forme en carrés pour repousser ces puissants chevaliers gardes, puis se lance à leur poursuite et engage une mêlée avec les grenadiers d’élite russes et autrichiens restés en appui. La contre-attaque brisée, le centre ennemi est enfoncé par le 1er Corps tout entier à la suite de la division d’Erlon.
En 1809, son bataillon d’élite formé par regroupement des compagnies de grenadiers et de voltigeurs prélevées dans tous les bataillons participe aux combats victorieux de Wagram dans l’attaque décisive. Mais c’est principalement dans la difficile campagne d’Espagne que ses effectifs sont durablement engagés, ce qui l’amène à défendre le front des Pyrénées face à la coalition anglo-espagnole lors du retrait de la péninsule ibérique.
En avril 1814, grâce à sa défense hardie et désespérée de la citadelle de Bayonne, cette garnison stratégique et son port restent aux mains des Français au moment de l’abdication de l’empereur Napoléon. Le régime de la Restauration décide de licencier les régiments sur leur lieu de stationnement pour constituer des milices départementales. S’ensuit une période de reprise en main de l’armée par le nouveau régime durant laquelle le 94 a cessé d’exister.
L’intervention en Espagne démontre le besoin de troupes entraînées, et 75 régiments de ligne et 25 régiments d’infanterie légère numérotés dans l’ordre sont créés en 1821.
En 1869, il est à Rouen sous le commandement du colonel de Geslin.
Au début de la guerre de 1870, le , le 94e régiment d'infanterie fait partie du 6e corps de l'armée du Rhin. Avec le 93e régiment d'infanterie du Cel Gauzin, le 94e forme la 2e Brigade aux ordres du général Colin. Cette 2e Brigade avec la 1re Brigade du général Becquet de Sonnay, trois batteries de 4 et une compagnie du génie constituent la 3e Division d'Infanterie commandée par le général de division Lafont de Villiers. Cette division d'infanterie évolue au sein du 6e Corps d'Armée ayant pour commandant en chef le maréchal Certain-Canrobert. Le 94e arrive à Metz avec 2 510 hommes sur 4 000, le il se bat à Rezonville ; il est brusquement pris à partie par une charge de cavalerie et une mitraille qui sème la panique dans ses rangs.
Le , le régiment est à Sainte-marie-aux-Chênes et s'y installe. La garde prussienne marche sur le village en direction de St-Privat, mais elle est décimée par le feu. Les Allemands appelleront Sainte-Marie « le tombeau de la garde ». Le régiment combattra le 7 octobre à la bataille de Bellevue.
Contre la Prusse, au sein du VIe Corps, le 94 participe à la défense de Metz. Il essuie de lourdes pertes au combat durant la bataille de Rezonville, à Flavigny du 15 au 17 août. « Le 94e de Ligne, spécialiste de la défense des villages » mène à partir des bourgades une série de combats retardateurs particulièrement efficaces et meurtriers face à des forces très supérieures en nombre, en particulier le lendemain entre Sainte-Marie-aux-Chênes et Saint-Privat, où il résiste à trois assauts désastreux de la 1ère division de la Garde prussienne malgré la puissance de son artillerie. Finalement débordés par l’attaque du XIIe Corps saxon, faute de couverture au nord, les survivants se retranchent dans la garnison de Metz sur ordre du maréchal Canrobert jusqu’à sa capitulation le 27 octobre 1870.
Pendant la guerre, le dépôt du régiment, à Rouen puis à Rennes à partir du , forme plusieurs détachements qui rejoignent des régiments de marche[5] :
le IVe bataillon, réduit à quatre compagnies, passé au 4e régiment de marche (août),
la 8e compagnie du IIe bataillon, passée au 39e régiment de marche de Paris (septembre),
Le , son chef de corps est nommé général gouverneur militaire de Paris. Jusqu'en 1872, le régiment reste dans la capitale et rejoint Verdun le .
Le , le 94e reçoit son drapeau où figurent les noms de batailles suivants : Marengo 1800 - Austerlitz 1805 - Friedland 1807 - Anvers 1832.
Dans celui déchiré à Metz figurait Valmy 1792 - Zurich 1799. Il prend garnison à Bar-le-Duc à partir de 1880. Le régiment est envoyé à Ay-Champagne en 1911, lors de la révolte des vignerons.
Le , il est à l'École Normale de Tir et prépare un nouveau terrain d'attaque dans le secteur d'Auberive, au nord de la Suippe. Malgré des bombardements fréquents et sévères, les hommes travaillent avec ardeur au creusent des parallèles de départ en avant des premières lignes. Le , le terrain est prêt pour la bataille.
Le 25 septembre dans le cadre de la seconde bataille de Champagne le 2e Corps d'Armée Colonial, aile droite de la IVe Armée commandée par le général de Langle de Carry, avait la redoutable mission, en partant de part et d'autre du village de Souain de faire tomber la première position allemande sur un front de 5 kilomètres et sur une profondeur de plus de 3 kilomètres. Le 2e Corps Colonial devait ensuite percer la deuxième position ennemie au nord de Navarin, afin de permettre aux unités du 6e Corps d'Armée (127e DI, 12e DI, 56e DI) d'exploiter en direction de Sommepy -Vouziers.
Le , à 9 h 15, les premières vagues s'élancent hors de la parallèle de départ, baïonnette au canon. Les mitrailleuses allemandes crépitent. Malgré des pertes sévères, la première ligne allemande est enlevée. Le barrage opposé à nos troupes par le feu s’intensifie ; la deuxième ligne est atteinte par le 2eBataillon (Commandant de Sélancy), qui se cramponne aux tranchées conquises avec des éléments du 1er Bataillon (Commandant Darthos) et du 3e Bataillon (Commandant Méalin). Le fameux saillant F est en notre pouvoir. Les Lieutenants Ragot et d'Ancezune tentent de continuer la progression, mais il n'y a plus de brèches et ils tombent dans les fils de fer, le corps criblé de balles. Le soldat Gérard, qui les accompagnait, se maintient seul sur son emplacement, fait le coup de feu malgré deux blessures et rejoint sa Compagnie à la nuit, après avoir tenté de se créer un abri. Chacun avait fait preuve de courage et d'entrain. Le Lieutenant Méchaussie, voyant sa Compagnie gênée pour circuler dans un boyau, la fait sortir par un autre itinéraire en disant: « Le Régiment voisin commence à déboucher, s'il passe en avant du 94e, nous sommes déshonorés ». Le sous-lieutenant Gérard se manifeste à la droite de sa section, se dresse pour rendre compte pour crier à ses hommes : « Ceux du neuf-quatre, ne reculez pas ! » avant d'être mortellement touché, Mais il est impossible de continuer à progresser : des réseaux de fils de fer à contrepente sont intacts et Auberive, solide point d'appui, n'a pu être enlevé.
Le 26, la position subit un bombardement intense, mais le terrain est conservé, malgré des pertes très élevées. Le 27, l'ennemi essaye de contre-attaquer, mais sans succès : l'avance est maintenue. Le Commandant Méalin prend le commandement du 8e Bataillon de Chasseurs et est remplacé à la tête du 3e Bataillon par le Capitaine Gerde, de la 10e Compagnie, nommé Chef de bataillon en récompense de son indomptable bravoure.
Le Commandantde Sélancy est tué le devant son PC du Bois Vauban en Champagne, par un obus de 380 mm alors qu'il a convoqué ses hommes de liaisons comme chaque matin à 8h00 (Louis Mauffrais : j'étais médecin dans les tranchées). Alors qu'il transmettait ses ordres, la chute de cet obus de fort calibre fait au moins dix morts dont la plupart ne seront pas identifiables (Louis Mauffrais), réduits à l'état de simples fragments. Le Commandant de Sélancy sera retrouvé intact, tué par au moins un éclat d'obus reçu dans la région du cœur.
Le , le Régiment va en réserve à Mourmelon. Alerté le 6, il remonte en ligne le 11 sur le terrain conquis, le , et où la 84e Brigade vient à son tour d'arrêter avec peine des tentatives adverses.
, Le 94e RI relève le 103e et le 142e au saillant T et dans les tranchées à l’est d’Auberive (7e et 8e Compagnies sous le commandement du Capitaine Florentin en réserve au bois de Vauban). Le P.C. du Lieutenant Colonel est sur la rive droite de la Suippe[8].
, violente attaque allemande. Le , le saillant F est occupé par le 1er Bataillon, une Compagnie de mitrailleuses et les 5e et 6e Compagnies, le tout sous les ordres du Commandant Darthos. Les travaux n'ont pu encore être poussés et il n'existe aucune liaison, ni latérale, ni avec l'arrière. À 4 h 30, un tir extraordinairement violent d'artillerie de tous calibres s'abat sur tout le saillant F et ses abords, c'est le plus formidable ouragan de mitraille qui ait été tiré sur le Régiment depuis le début de la campagne. Les boyaux sont bouchés, les tranchées démolies, nivelées, les abris de mitrailleuses bouleversés. De nombreux blessés et des morts gisent dans ce dédale dévasté. À 5 heures, les Allemands s'élancent et débordent le saillant F par les flancs. Les agents de liaison envoyés vers l'arrière ne peuvent atteindre le poste de commandement. Les hommes se battent jusqu'à épuisement des cartouches et des grenades. Ainsi isolé, le saillant tombe au pouvoir de l'ennemi, mais sur les sept Compagnies, les Allemands n'avaient pu prendre que 300 vivants. Le Commandant Darthos, le Capitaine Lecaplain, le Lieutenant Toussaint et une vingtaine d'hommes se précipitent sur l'ennemi et arrivent à rentrer dans nos lignes.
Plaque dans le monument ossuaire de la ferme de Navarin à Souain (Champagne)
Le Régiment avait à déplorer la perte de quatorze officiers tués ou disparus - 778 hommes tués, blessés ou disparus[8]. Parmi ceux capturés par l'ennemi, le Caporal Chevalier, après un séjour dans un camp de représailles, réussit, le à s'évader et à atteindre la frontière hollandaise. Ayant reconquis la liberté, le Caporal Chevalier vint reprendre sa place dans les rangs.
, Le 94e est relevé par le 151e sans perte entre 14 et 17 h. Les 2e et 3e bataillons cantonnent au bâtiment du Quartier Fleurus à Mourmelon[8].
Le , le Régiment est relevé, puis reprend le secteur du au .
, Le 94e relève le 151e. Les 7e et 8e Cies sont à droite et en première ligne[8].
, Le 94e est relevé par le 151e. Les 2e et 3e bataillons viennent en repos au Quartier Fleurus à Mourmelon[8].
Le Peloton de Sapeurs est cité à l'ordre du jour pour son labeur infatigable (Citation du Peloton de Sapeurs Pionniers : « Tous les jours sur la brèche, avec son chef le Sous-Lieutenant Prott, depuis le et constamment aux postes les plus avancés et les, plus périlleux, a fait preuve, malgré des pertes quotidiennes très sensibles, d'un entrain, d'un dévouement et d'un mépris du danger qui méritent d’être donnés en exemple au Régiment auquel cette unité, de formation récente, animée de l'esprit d'un véritable peloton d'élite, a rendu les services les plus précieux par son labeur infatigable »).
De nouveau au repos du 2 au à Mourmelon, il reprend du 12 au les mêmes tranchées, où règne un calme relatif. Il se repose encore jusqu'au
, Le 94e est relevé par le 151e. Le 2e bataillon vient en repos au Quartier Fleurus à Mourmelon[8].
, Le 94e prend en charge les bâtiments construits pour un bataillon au camp Berthelot Quartier Deville. Les bâtiments sont inaugurés par le Général Berthelot Commandant le corps d’armée[8].
, Le 2e bataillon monte aux abris du PC2 comme bataillon de travailleurs. Le lieutenant-colonel rentrant de sa tournée d’inspection reprend le commandement du régiment[8], puis se rend à la ferme Piémont et la ferme des Wacques, d'où chaque jour il va exécuter des travaux dans le secteur au nord-ouest de Suippes, jusqu'au .
, Le 94e relève le 151e. Le 2e bataillon reste bataillon de travailleurs[8].
, Les 1er et 2e bataillons envoient chacun 450 travailleurs dans le secteur du 2e Corps de Cavalerie et 150 à disposition du Génie pour la construction du Camp Berthelot[8].
, Les bataillons se rendent aux cantonnements fixés dans le secteur du 6e Corps d’Armées (56e Division). Deux Compagnies du 2e bataillon sont à St Hilaire-le-Grand[8].
Le , le régiment est déployé avec sa division entre Bouzonville et Téterchen[12]. Il ne lui reste que 200 hommes sur 3 000 à la fin de la bataille de France, notamment après les combats dans la région de Troyes[13].
Guerre d'Algérie
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Pendant la Guerre d'Algérie, le régiment est recréé le sur le camp de Sissonne, il sera déployé dans les Aurès et Nemenchta. Le PC est à Khenchela, il est composé de quatre bataillons. Le 1er octobre, le 4e bataillon est intégré au 3e à Batna. Il devient commando de chasse, face à un ennemi bien armé et déterminé.
Selon les Accords d'Évian du , le 94e RI crée trois unités de la Force locale de l'ordre Algérienne, les 431e, 432e et 433e UFL-UFO, composés de 10 % de militaires métropolitains et de 90 % de militaires musulmans, qui pendant la période transitoire devaient être au service de l'exécutif provisoire algérien, jusqu'à l'indépendance de l'Algérie[réf. nécessaire].
Le le 1er bataillon est dissous, le le 2e bataillon devient le 1er bataillon du 39e R.I, le 15 c'est au tour du 3e bataillon. La garde du drapeau est confiée au CISS 6 occupant le quartier Exelmans à Bar le Duc.
Porté pour la première fois par les commandos de chasse en Algérie, il est devenu par la suite l'insigne de tradition du 94e RI.
Insigne de la 8e division d'infanterie.
Recréation au CENZUB
Le 1erseptembre 2005, le 94e Régiment d'infanterie devient régiment de tradition du Centre d'entraînement au combat en zone urbaine (CENZUB) de Sissonne[réf. souhaitée]. Le CENZUB a la garde de son drapeau et de ses traditions. Le , le CENZUB reprendra officiellement son nom en devenant CENZUB-94e régiment d'infanterie[13].
Centre d’excellence du combat interarmes, le CENZUB – 94e RI a pour mission d’entrainer les sous-groupements tactiques interarmes (SGTIA) aux fondamentaux du combat interarmes en zone urbaine et espaces confinés afin de leur permettre d’atteindre un niveau opérationnel adapté aux combats contemporains.
La ville est aujourd’hui le théâtre principal des conflits. Lieu de pouvoirs : politique et économique, lieu de concentration des populations, celui qui la contrôle dispose de l’ensemble des leviers qui permettront d’imposer sa volonté à l’adversaire et conduiront à son effondrement moral. C’est, par nature, un milieu complexe, dans lequel le combattant doit développer des savoir-faire spécifiques qui insuffleront la victoire[3].
L'entraînement à la manœuvre en zone urbaine
Une période d’entraînement AZUR au CENZUB – 94e RI dure deux semaines dans les villes de combat de Jeoffrecourt et Beauséjour et se décompose en deux périodes. La préparation matérielle et tactique, suivi d’un exercice en continu d’une durée de 96 heures. Ces séquences s’inscrivent dans la programmation annuelle des forces terrestres. Le centre a la capacité d’entraîner jusqu’à 20 000 soldats par an.
« La mission d'instruction » se traduit en amont de l’exercice par des actions de formation et de préparation tactique et technique portant sur les méthodes et processus de réflexion tactique spécifiques à la zone urbaine et à l’intégration interarmes (en semaine S -1) et pendant l’exercice de synthèse, la dispension d’une action permanente de conseil tactique, délivrée par les instructeurs du centre ou lors des analyses après action journalières.
« La mission de contrôle » consiste à apprécier la maîtrise des techniques de combat et des méthodes de réflexion et de commandement. En s'appuyant sur un outil de mesure éprouvé développé par le centre et mis en œuvre par les instructeurs dédiés et les analystes, le contrôle donne lieu à plusieurs notes chiffrées. Leur synthèse ainsi qu’un bilan détaillé (bilan de fin de rotation) reflètent le niveau atteint par chaque SGTIA et permettent au commandement des unités entraînées de les évaluer.
Le CENZUB – 94e RI décline sa mission d'entraînement au combat en zone urbaine selon les directives du général commandant les forces terrestres : l'entraînement générique aux actions de combat consiste à mettre en situation les unités en période de préparation opérationnelle inter arme (POIA)[3].
L'entraînement au tir réel en zone urbaine
Les unités entraînées effectuent des tirs spécifiques à balles réelles allant du niveau individuel au niveau section de combat sur une rotation d’une semaine au complexe de tir en zone urbaine, dit CT ZUB[3].
Sources et bibliographie
Paul Martin, « Le Régiment Royal Hesse-Darmstadt », L'Essor, no 77
A. E. Lafont, "La Garde" - 94e régiment d'infanterie : Historique succinct du 94e régiment d'infanterie : campagne contre l'Allemagne du au , Oberthur (lire en ligne)
↑Aristide Martinien, La mobilisation de l'armée, mouvement des dépôts (armée active) du 15 juillet 1870 au : guerre de 1870-1871, Paris, L. Fournier, , 463 p. (lire en ligne), « 94e régiment - dépôt », p. 180-182
↑Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
↑Arrêté relatif à l'attribution de l'inscription AFN 1952-1962 sur les drapeaux et étendards des formations des armées et services, du 19 novembre 2004 (A) NORDEF0452926A Michèle Alliot-Marie