Né d'une famille noble, Uberto Crivelli est d'abord nommé cardinal en 1182 puis archevêque en 1185. Il est ensuite élu pape le à la mort de Lucius III et consacré le 1er décembre sous le nom de Urbain III.
Biographie
Formation
Uberto Crivelli naît en 1120 dans la noble famille milanaise Crivelli. Il est le grand-oncle de Célestin IV. Sa famille étant vavasseurs, elle possède de nombreux territoires et fait partie des plus fervents opposants à Frédéric Barberousse. Le , Frédéric Barberousse rase Milan et une partie de la famille Crivelli, dont Uberto, décide de s'exiler en France. Il devient archidiacre de Bourges[1],[2].
Après la reconstruction de Milan, Uberto revient et devient chanoine puis archidiacre de la cathédrale de Milan. En 1170, il fonde le monastère San Pietro all'Olmo(it)[1]. Il soutient Galdino dans sa volonté de retirer les prêtres proches de Frédéric Barberousse[2].
Le , Lucius III meurt et le même jour, Uberto Crivelli est élu pour lui succéder. Il est consacré le [4],[5] à Vérone[1],[3], après la démission de Henri de Marcy[2]. Comme son prédécesseur, il conteste Frédéric Barberousse et hérite d'une situation tendue avec l'empereur.
Lorsque le , Constance, fille de Roger II de Sicile, épouse Henri, fils de Frédéric, Urbain III y voit une tentative de ruiner le pouvoir pontifical[3],[4]. Il suspend de leurs fonctions tous les prélats ayant participé à la cérémonie[5],[6].
Explicitement opposé au pouvoir impérial, Urbain III consacre l'archevêque de TrêvesFolmar de Carden(en) à la place du candidat de Frédéric, le [7]. Frédéric répond en envoyant son fils Henri ravager les États pontificaux[3],[4],[5]. L'épiscopat germanique, contrairement à ce que souhaitait Urbain III, se range du côté de Frédéric[7].
En octobre 1187, Urbain III décide de se rendre à Venise afin de rendre un jugement sur l'excommunication de Frédéric, les véronais n'ayant pas voulu que le jugement se tienne dans leur ville[2],[3],[5]. Pris d'un malaise, Urbain III s'arrête à Ferrare et meurt dans cette ville le [1],[3]. Selon Benoît de Peterborough, la prise de Jérusalem par Saladin le 2 octobre aurait été la raison de sa mort[2], mais William de Newburgh affirme que la nouvelle n'est arrivée qu'après l'élection de Grégoire VIII[4].
↑ a et bJean-Marie Mayeur, Marc Venard, Luce Pietri, André Vauchez, Apogée de la papauté et expansion de la chrétienté (1054-1274) : Histoire du christianisme, vol. 5, Fleurus, , 980 p. (ISBN978-2-7189-0723-9, présentation en ligne)