Elle est dépositaire d'une importante collection de photographies, d'ouvrages et d'appareils anciens.
Historique
La SFP a été fondée le par un certain nombre d'éminentes personnalités des sciences, des arts, du gouvernement et de la société - non photographes et praticiens, ainsi que dix-sept anciens membres de la Société héliographique (1851-1853)[1], et en opposition avec elle : le procédé du calotype[Note 1], qu'utilisaient de nombreux membres de cette Société, était considéré comme élitiste et dépassé, même si ses partisans estimaient qu'il avait une grande valeur artistique et que sa mise au point n'était d'ailleurs pas achevée[2]. C'est que la SFP avait des visées beaucoup plus commerciales et plus tournées vers l'avenir, ayant pris l'Académie des sciences pour modèle. Les membres de la SFP, composée d'amateurs ambitieux, d'artistes, d'hommes d'affaires et de scientifiques, tenaient des réunions régulières à un endroit établi, il y avait un ordre du jour et les objectifs étaient publiés selon un programme et dans un bulletin paraissant régulièrement. Tout le reste du XIXe siècle, la SFP se consacra exclusivement à l'établissement et au perfectionnement de ce nouveau moyen qu'était la photographie, elle organisa des expositions régulières des travaux de ses membres, donna des conférences et organisa des séminaires où l'on traitait des problèmes posés par les nouvelles techniques photographiques, de leurs possibilités artistiques et de leurs dernières innovations, en publiant des documents d'explication. La SFP se regardait en même temps comme une Académie de photographie et comme une bibliothèque d'archives. Les tirages des œuvres exposées étaient archivés de façon ordonnée et les archives s'enrichissaient des nombreux commentaires dus aux membres.
En 1888, une scission notable eut lieu quand se forma le Photo-club de Paris.
Au XXe siècle
À partir du XXe siècle, la SFP se fixa surtout une tâche historique avec la conservation des incunables de la photographie.
Elle organise à partir de 1924, le Salon international d'art photographique de Paris, reprenant le concept initié dès 1897 et jusqu'en 1914, par le Photo-club de Paris, qui se tient au siège même de la SFP, 51 rue de Clichy[3].
À partir de 1930, comptant plus de 1 000 adhérents, elle prend le nom de Société française de photographie et de cinématographie, et ce, jusqu'en 1955, avant de redevenir la Société française de photographie. En janvier 1939, elle organise les festivités autour du Centenaire de la photographie dans les locaux de la Sorbonne. Après avoir traversé difficilement la guerre, l'immeuble de la rue de Clichy est vendu en 1952 et le nouveau siège s'installe au 9 rue de Montalembert, où est ouverte en 1955 une galerie d'exposition[4],[5].
Depuis 1994, hébergée par la Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, son activé consiste aujourd’hui à conserver et valoriser ses collections par l'intermédiaire d'expositions et de projet éditoriaux comme par l'accueil de chercheurs et la mise en place et le suivi de projets pédagogiques autour des images historiques. Par le biais de son agence, la SFP diffuse des images pour la presse et l'édition et prête des œuvres en France et à étranger.
En 1996, elle lance la revue Études photographiques, contenant des articles et des essais dus à des photographes connus et des historiens.
Depuis 2000
La SFP possède une collection ouverte aux chercheurs concernant l'histoire de l'art, qui se compose d'environ 10 000 tirages et de 50 000 négatifs (dont 5 000 autochromes), et une bibliothèque spécialisée comptant environ 8 000 livres et plus de 650 journaux[6].
Depuis 2011, la SFP est animée par Luce Lebart, directrice des collections jusqu'à 2016, puis par Marion Perceval, assistée par Vincent Guyot. Auparavant Carole Troufléau et Katia Busch étaient responsables des collections.
Sa mission peut être résumée ainsi :
l'accueil de chercheurs ;
la diffusion d'images pour la presse et édition ;
le prêt d’œuvre originaux et/ou retirages pour exposition ;
la collecte de fonds photographiques ;
le classement, inventaire, récolement, conditionnement, numérisation, mise en ligne de photographies ;
une activité de conseil, conférence, formation et commissariat d'exposition ;
La plupart des membres fondateurs étaient français, mais on note quelques exceptions comme Juan de Alava, pharmacien espagnol, l'Anglais Roger Fenton qui venait de fonder la Royal Photographic Society, le Belge Edmond Fierlants, ou l'architecte Pascal Artin Bilezikdji, sujet ottoman d'origine arménienne. Leurs origines socio-professionnelles sont très variées : artiste peintre, chimiste, écrivain, industriel, physicien, ténor, etc.
↑(en) John Hannavy, « Société française de photographie (SFP) », dans Encyclopedia of Nineteenth-Century Photography, Routledge, , 1736 p. (ISBN9781135873264, lire en ligne), p. 1280
↑Vice-président de la Société photographique de Londres (1855).
↑Société française de photographie, « Bulletin de la Société française de photographie », Bulletin de la Société française de photographie, (lire en ligne)
↑Société française de photographi, « Bulletin de la Société française de photographie », Bulletin de la Société française de photographie, (lire en ligne)
Michel Poivert, André Gunthert et Carole Troufléau, L'utopie photographique : regard sur la collection de la Société française de photographie, Le Rozel, Le Point du jour éditeur, , catalogue d'exposition (ISBN2-912132-41-X)
Musée des arts et métiers (Paris), Le Musée du Conservatoire national des arts et métiers expose les collections de la Société française de photographie, 1961 (Lire en ligne).