Le quartier de reconquête républicaine (QRR) est un dispositif de la police de sécurité du quotidien. Il a pour but de lutter contre la délinquance et les trafics en déployant progressivement des moyens de police supplémentaires dans des lieux ciblés.
Ce dispositif, annoncé en par le ministre de l’IntérieurGérard Collomb, entre en vigueur à la rentrée 2018 dans quinze quartiers, puis se poursuit jusqu’à la fin 2020 dans quarante-cinq autres quartiers sélectionnés.
Caractéristiques
Les quartiers de reconquête républicaine découlent de la mise en place de la police de sécurité du quotidien. Ils doivent permettre un renforcement de la présence policière sur le terrain mais aussi des unités chargées de l’action judiciaire de proximité[1].
Ainsi, chaque nouveau QRR bénéficie d’un renfort de quinze à trente agents, composés de jeunes policiers sortis d’école mais également de fonctionnaires expérimentés. Au total, le ministre de l’Intérieur a annoncé le déploiement de 1 300 policiers supplémentaires à terme.
Objectifs
La lutte contre les trafics de drogue est l’un des objectifs majeurs des effectifs supplémentaires déployés, en permettant à la fois d’étendre la présence horaire des policiers, mais également une meilleure connaissance du terrain[2]. À cet égard, le dispositif suit un modèle expérimenté à Marseille[3].
Par ailleurs, une cellule de renseignement opérationnel sur les stupéfiants (CROSS) est créée dans chaque département accueillant un QRR, dont la mission est de décloisonner les renseignements criminels.
Enfin, un autre objectif affiché est le renforcement des contacts avec la population et les partenariats avec les élus et les autres administrations de l'État.
Critiques
En 2020, deux ans après le lancement des QRR, les habitants, élus locaux et certains syndicats policiers des quartiers concernés se disent déçus des effets du dispositif.
Des habitants disent que le nombre de policiers a augmenté mais les techniques utilisées, telles que les contrôles gratuits et fouilles par palpation, ne changent pas.
Des syndicats de police dénoncent un exercice de communication qui ne consisterait qu'à renommer des renforts policiers, ou « juste de nouveaux acronymes » pour désigner une chose existante.
Le maire de Sevran, Stéphane Blanchet, souligne alors que les renforts ne viennent pas équilibrer les pertes d'effectif des deux dernières décennies.
De manière plus générale, les acteurs du terrain regrettent l'absence de changement dans la doctrine policière pour ces quartiers[4].
En 2023, la cour des comptes reproche le manque d'évaluation de la part de la population concernée. En effet, les résultats considérés comme positifs prennent essentiellement en compte les objectifs de moyens sans réellement tenir compte des résultats tels que perçus et évalués par les habitants[5].
Quartiers ciblés
Les QRR sont choisis parmi les territoires où la délinquance et les trafics de stupéfiants en particulier ont significativement augmenté. Ils doivent concerner soixante quartiers à la fin du quinquennat d'Emmanuel Macron.
Lors de l'inauguration du dispositif en , Gérard Collomb a annoncé les quinze premiers quartiers sélectionnés qui accueillent 300 fonctionnaires. Une seconde vague de quartiers est ensuite annoncée un an plus tard, en . Une troisième vague est annoncée en .
Première vague (2018)
15 QRR sont désignés lors de la première vague, en .