Ne doit pas être confondu avec Pierre Véron (avocat).
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Pierre-Louis Véron né à Paris le 19 avril 1831 et mort dans cette même ville le 3 novembre 1900 est un journaliste et écrivain français.
Né le 19 avril 1831 au 5, rue des Vignes (actuelle rue Vernet) à Paris, Pierre-Louis Véron est le fils de Louise-Aimée Véron (née en 1809) et d'un père inconnu[1].
À l'issue de brillantes études et après avoir envisagé d'entrer à l’École normale, Pierre Véron se tourne très tôt vers la littérature et le journalisme. Après avoir débuté en 1854, il collabore jusqu'en 1858 à la Revue de Paris et à La Chronique et publie en 1857 un recueil de poésies, Réalités humaines. Au début des années 1860, il est le secrétaire de l'homme de lettres Philarète Chasles[2].
En 1859, Véron est entré au Charivari, célèbre revue satirique, dont il devient le rédacteur en chef et le directeur après la mort de Louis Huart en décembre 1865. Il succède également à Huart en tant que rédacteur en chef du Journal amusant.
Chroniqueur attitré du Monde illustré, il collabore à de nombreux journaux tels que Le Courrier de Paris, L'Illustration, Le Petit Journal, Le Journal illustré, L'Avenir national, L'Opinion nationale, Le Nain jaune et La Petite Presse. Fondateur du Paris-Journal, il y a pour collaborateur le jeune Alphonse Daudet[3]. Signant le plus souvent ses articles de son véritable nom, il utilise également des pseudonymes tels que « Jean de Paris », « Neuter », « Paul Ralph », « Fantasio » ou encore « Paul Girard »[4].
Pierre Véron est aussi l'auteur de très nombreuses œuvres d'esprit boulevardier, recueils d'articles et récits humoristiques de mœurs parisiennes.
Membre de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques[5], il a écrit quelques pièces de théâtre, telles que Sauvé, mon Dieu ! (vaudeville en un acte, avec Henri Rochefort) en 1865 ou Les Affolés (comédie en quatre actes, avec Edmond Gondinet) en 1883, toutes deux créées au Théâtre du Vaudeville. Il a également mis des paroles sur des compositions de Charles Gounod et de Paul Henrion et a servi de librettiste à Robert Planquette.
Par décret du 7 février 1878, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur.
Marié depuis 1856 à Nathalie-Laure Angerant, Pierre Véron divorce en 1885[6] et se remarie quatre ans plus tard avec Euphémie-Marie-Augustine Heuse[7],[8].
Entre mars et juillet 1899, Pierre Véron met fin, pour raison de santé, à ses collaborations au Charivari et au Journal amusant. Mort subitement l'année suivante à son domicile du 182, rue de Rivoli[9], il est inhumé au cimetière du Montparnasse (3e division)[10]. Sa tombe est surmontée d'un buste en bronze sculpté par Jean Gautherin.
Entre la fin du Second Empire et celle des années 1880, les salons de Pierre Véron, rue des Pyramides puis rue de Rivoli, accueillent de prestigieux dîners et de brillantes soirées musicales et théâtrales où se produisent notamment Sarah Bernhardt, Anna Judic, Coquelin aîné et Marcella Sembrich[11], qui y fait sa première apparition parisienne[12].
On y croise des journalistes, dramaturges et autres hommes de lettres (Altaroche, Augier, Banville, Bapst, Bornier, Blum, Claretie, Crémieux, Daudet, Deslandes, Déroulède, Doucet, Droz, Fouquier, Gondinet, Hepp, Houssaye, d'Hubert, Jollivet, Labiche, Leroy, Mayer, Meyer, Ney, Pailleron, Pittié, Rivet, Second, Ulbach, Vacquerie, Vitu, Wolff, Yriarte), des peintres et sculpteurs (Appian, Bartholdi, Béraud, Breton, Detaille, Duez, Duran, Étex, Falguière, Grévin, Guillemet, Harpignies, Heilbuth, Jundt, Lalanne, Lansyer, Lix, Mars, Millet, Neuville, Stop) ainsi que des personnalités du monde musical (Delibes, Gounod, Grisart, Heugel, Massenet, Tamberlick) et même quelques hommes politiques (Andrieux, Bardoux, Camescasse, Cazot, Choiseul, Girot-Pouzol, Guyot-Lavaline, Hébrard, Lefranc, Marcère, Proust, Sée, Tirard)[13],[14],[15],[16],[17],[18].
Les nombreux convives sont accueillis dans une salle à manger décorée par Detaille et Harpignies[19], où l'on peut admirer des panneaux décoratifs de Feyen-Perrin, Guillemet, Lansyer, Monginot, Appian, Doré, Mouillon, Grévin, Cham et Jundt[20].