Le Nain jaune sert de titre à plusieurs journaux politiques ou satiriques en France comme en Angleterre, dont le premier est le journal libéral de Cauchois Lemaire en 1814. Aurélien Scholl tenta de le ressusciter en 1863 en faisant davantage un journal littéraire.
Le Nain jaune de Cauchois-Lemaire (1814-1815)
Le Nain jaune, ou Journal des arts, des sciences et de la littérature, est un journal satirique paru du au .
Ses rédacteurs, Cauchois-Lemaire, Étienne, Étienne de Jouy, Harel, Merle, Dirat[1] s'en prenaient aux tenants de l’Ancien Régime en les désignant sous le terme de Chevaliers de l'Éteignoir. Sous les Cent-Jours, le journal soutient Napoléon et se moque des revirements de carrières en inventant l'Ordre des Girouettes[2].
Le Nain jaune est supprimé sous la seconde Restauration. Cauchois-Lemaire publie Fantaisies politiques pour protester contre cette suppression arbitraire, puis ressuscite en Le Journal des arts, lui aussi supprimé au bout de quelques semaines. Il s'exile alors en Belgique et rédige Le Nain jaune réfugié en 1816. Ouvertement dirigé contre Louis XVIII et Decazes, il doit lui aussi s'interrompre à la fin de l'année.
Au Nain jaune succède Le Nain tricolore en 1816 à Paris. Ses auteurs et éditeurs, Émile Babeuf, Pierre Joseph Spiridon Duféy de l'Yonne, Laurent Beaupré et Georges Zenowietz sont condamnés à la déportation en 1816[3],[4].
Barbey d'Aurevilly y contribue de 1863 à 1865, puis de 1867 à 1869 [6]. Il y publie Le Chevalier Des Touches (1864), Les quarante médaillons de l'Académie (1864, sous le pseudonyme d'Old Noll) et Les Trente-sept Médaillonnets du Parnasse contemporain (1866). C'est aussi dans ce journal qu'il publie la plupart de ses critiques littéraires y éreintant les grands noms du moment : Victor Hugo, Émile Zola…
Le premier numéro paraît le . Le journal subit de nombreuses vicissitudes et change de directeur plusieurs fois : Aurélien Scholl, Théophile Silvestre (qui le mène à la faillite) et Ulysse Pic (1864), Aurélien Scholl (de nouveau), Castagnary et Gregory Ganesco (1866-1869), Gabriel Hugelmann… Il paraît avec quelques éclipses, au moins jusqu'en 1876[5].
↑Sur Le Nain Jaune, les Chevaliers de l'Éteignoir et la contribution de Jouy, voir Michel Faul, Michel Faul (préf. Jean Tulard), Les Aventures militaires, littéraires et autres de Étienne de Jouy, de l’Académie française, Biarritz, Séguier, , 198 p., 19 cm (ISBN978-2-84049-556-7, OCLC318092297, lire en ligne).
↑ a et bJean de Palacio, Isabelle Krzywkowski, Sylvie Thorel-Cailleteau, Anamorphoses décadentes - Recherches actuelles en littérature comparée, Presses Paris Sorbonne, 2002, p. 125
↑Olivier Bivort, Verlaine, notice sur Barbey d'Aurevilly, p. 458