Les pièces de monnaie en franc belge sont une des représentations physiques, avec les billets de banque, de la monnaie de la Belgique, émises de 1832 à 2001, par la Monnaie royale de Belgique en franc (ou frank, en néerlandais), centime (ou centiem, en néerlandais, = un centième de franc) et belga (= 5 francs). Les pièces en euro remplacent ces pièces depuis le 1er janvier 2002.
Entre 1832 et 2001, 119 types monétaires différents ont été émis et mis en circulation couvrant 22 valeurs nominales différentes (en ne comptant pas les pièces émises en belga, qui comportaient également la valeur en franc belge), allant de 1 centime à 5000 francs. À partir de 1886, la plupart des types monétaires ont été émis en français et néerlandais. Certaines pièces ont été émises avec une légende en latin ou en allemand.
Le règne du roi Léopold Ier fut marqué par la création du franc belge, par la loi du 5 juin 1832, destiné à remplacer les diverses monnaies qui circulaient dans le jeune Royaume de Belgique (monnaies néerlandaises, françaises ou de la principauté de Liège). La production de pièces est confiée à la Monnaie de Bruxelles, ancêtre de la Monnaie royale de Belgique, qui, à l'époque, était encore un entrepreneur privé. Son directeur était Charles de Brouckère, ancien ministre et futur bourgmestre de Bruxelles. Les premières pièces belges virent donc le jour, en 1832, en s'inspirant du modèle français : des pièces en argent de ¼ de franc à 5 francs portant l'effigie de Léopold Ier portant une couronne de feuilles de chêne et des monnaies de moindre valeur en cuivre, portant le monogramme royal. La Monnaie connaît cependant des débuts difficiles et le florin néerlandais et le franc français continuent à circuler, du fait de la pénurie de pièces, si bien qu'elles gardent une valeur légale jusqu'en 1866.
En 1846, Josse Allard reprend le poste de de Brouckère et redynamise la Monnaie. À partir de 1847, le lien avec le franc français se réduit. Une nouvelle série de pièces voit le jour en 1848 et, pour marquer la différence avec la monnaie française, la Belgique est le premier pays à frapper des pièces en cupro-nickel, à partir de 1860. L'une de ces pièces comportait l'effigie royale, ce qui déplut au grand public à une époque ou l'effigie du roi était destinée aux pièces en métal précieux. À noter d'ailleurs, qu'à cette époque, les pièces en or présentaient le profil droit du roi et les pièces en argent en présentaient le profil gauche[1]. Il faut noter que dans tout ce qui suit, les mentions "tourné à gauche" devraient, en termes héraldiques, se lire "tourné à dextre" (le point de vue étant celui du personnage représenté; et l'orientation à dextre étant la plus traditionnelle) et "tourné à droite" se lire "tourné à sénestre"
Durant le règne de Léopold Ier, toutes les pièces sont émises en français. Ni le néerlandais, ni l'allemand ne sont encore reconnus comme langue nationale.
Lorsque le roi Léopold II succède à son père, le 17 décembre 1865, la Belgique est en passe de rejoindre l'Union latine, une convention monétaire qui l'unit à la France, l'Italie, la Suisse et, plus tard, la Grèce. Cette convention définit les normes et oblige les pays signataires à accepter les pièces en or et argent émises par les autres pays si celles-ci correspondent aux normes édictées. C'est pour cette raison que la Belgique produit désormais des pièces en argent comprenant 83,5 % d'argent et non plus 90 %.
Les pièces de plus petites valeurs sont, quant à elles, toujours frappées dans des métaux ordinaires, le cuivre et le cupro-nickel. Ces dernières ressemblant trop à l'argent se voient dotées d'une perforation centrale, à partir du début du XXe siècle. Cette pratique venue de Chine et du Japon avait d'abord été importée au Congo, sur lequel régnait Léopold II. D'autres pays européens ont ensuite suivi cet exemple.
En 1880, la Belgique fête ses 50 ans d'indépendance. À cette occasion, les deux premières pièces commémoratives sont frappées portant les effigies des deux premiers souverains. Elles n'existent encore qu'en légende française car il faudra attendre 1886 pour voir apparaître des pièces en légende néerlandaise. Cette langue vient en effet d'être reconnue comme langue nationale. À partir de cette date, toutes les pièces seront frappées en légende soit française, soit néerlandaise, soit bilingue, à quelques exceptions près. L'allemand n'apparaîtra que bien plus tard.
C'est durant le règne du roi Albert Ier, qui a succédé à son oncle en 1909, que l'Union latine fut dissoute. L'instabilité du cours de l'or et de l'argent ne permet pas le maintien du système. Au début du règne d'Albert, plus aucune pièce en or n'était encore frappée. La Belgique se retire de l'Union en 1925, deux ans avant sa dissolution.
La Première Guerre mondiale n'avait d'ailleurs pas épargné les habitudes monétaires de la Belgique. La plupart des métaux servant à l'armement, les pièces sont émises en zinc. Elles ne portent d'ailleurs aucun des attributs royaux : ni effigie, ni monogramme, ni même couronne.
Après la guerre, l'inflation galopante mit fin à la production des pièces de 1 et 2 centimes. Pour pallier l'inflation et se différencier de la France, la Belgique invente une nouvelle unité monétaire : le belga, qui vaut 5 francs. Les pièces, tout comme les billets, portent à partir de 1926, la double valeur. Le public continue pourtant à compter en franc et la nouvelle unité est vite abandonnée.
Dès 1934, année où le roi Léopold III succède à son père, des pièces sont émises à son effigie. En 1938, une nouvelle série de pièces est lancée, réorganisant les monnaies de plus petites valeurs. L'arrêté royal prévoit des pièces de 50 centimes, 1 franc et 5 francs comprenant chacune les écussons de 3 des 9 provinces belges, ainsi que des pièces de 5, 10 et 25 centimes présentant chacune les écussons des chefs-lieux de 3 provinces. L'ensemble très cohérent ne sera pourtant réalisé que partiellement. La Seconde Guerre mondiale empêche, en effet, la réalisation de la pièce de 50 centimes.
Comme durant la Première Guerre mondiale, le zinc remplace également le maillechort pendant les années de conflit. Les pièces gardent cependant les mêmes motifs pour les plus petites valeurs et portent les signes de la monarchie pour les plus grandes valeurs. L'après-guerre est marquée en Belgique par la Question royale et la régence du prince Charles, frère cadet de Léopold III.
Il est à noter que la majorité des pièces de cette époque sont frappées dans les 2 langues principales du Royaume : le français et le néerlandais, dans un sens ou dans l'autre.
Le prince Charles assume donc la régence du Royaume après la Libération, alors que le roi Léopold III reste en exil. Aucune pièce ne sera jamais émise au nom du régent. Dans un premier temps, la production des pièces continue telle qu'elles étaient émises durant la guerre mais de nouveaux types de pièces apparaissent. Une pièce de 100 francs en argent présente les effigies des 4 premiers rois des Belges mais ce sera la seule pièce de la série à porter des attributs royaux, en ces temps troublés par la Question royale, en Belgique. Les autres pièces représentent le commerce sous les traits du dieu Mercure (20 et 50 francs), l'agriculture sous les traits de la déesse Cérès (1 et 5 francs) et l'industrie sous les traits d'un mineur (20 et 50 centimes, prévues sous la régence du prince Charles mais qui ne seront réalisées que sous Baudouin).
Les premières années du règne du roi Baudouin s'inscrivent dans la continuité de celles émises sous la régence de son oncle, le prince Charles. Elles ne portent pas l'effigie du roi.
Il faut attendre 1958 pour voir apparaître l'effigie du roi Baudouin pour la première fois sur une pièce commémorative et 1969 pour que le portrait royal revienne sur une pièce de circulation courante : la nouvelle pièce de 10 francs. Dans les années 1980, le renouvellement des pièces (parfois en remplacement de billets) fait revenir définitivement le roi sur les pièces : de 20 francs (en 1980), de 5 francs (en 1986), de 50 francs (en 1987) et de 1 franc (en 1989). Seule la pièce de 50 centimes ne sera jamais modifiée. Les pièces émises dans les années 1980 circuleront jusque fin 2001, avant le passage à l'euro.
En 1960, la Monnaie royale décide de reprendre une vieille tradition monétaire en plaçant sur les pièces deux différents : la marque de la monnaie royale (la tête de Saint-Michel, patron de la ville de Bruxelles) et la marque du commissaire de monnaie (une tête d'agneau pour Gaston Lamquet de 1960 à 1962, un merle pour Robert Vogeleer de 1963 à 1987 et la balance pour Romain Coenen de 1987 à 2009).
Le règne de Baudouin voit aussi les pièces commémoratives devenir plus courantes, non seulement en franc mais aussi en ECU. En effet, l'idée d'une monnaie unique européenne commence à se répandre et la Belgique est le premier pays à émettre une pièce en ECU, en 1987. Elle est suivie par d'autres pièces jusqu'à la naissance de l'euro en 1999.
Timidement, on voit aussi l'allemand apparaître sur certaines pièces. C'est pourtant sous le règne d'Albert Ier que des territoires allemands ont été intégrés à la Belgique, à la suite du traité de Versailles.
Les pièces suivantes, qui ont commencé à être émises pendant la régence du prince Charles, ont continué à être frappées pendant le règne du roi Baudouin (voir ci-dessus pour la description) :
D'un point de vue numismatique, le roi Albert II est le roi du passage à l'euro. En effet, les dernières pièces en franc belge sont émises sous son règne. La dernière série de pièces courantes, à savoir la série des pièces de 1, 5, 20 et 50 francs, portent son effigie (œuvre de Jan Alfons Keustermans), et est produite de 1994 à 2001. La pièce de 50 centimes (type mineur) en bronze monétaire est toujours frappée mais date, quant à elle, de 1952.
Le 1er janvier 2002, les billets et les pièces en francs belges sont finalement remplacés par l'euro. Depuis le 31 décembre 2004, les pièces en franc belge n'ont plus aucune valeur légale et ne sont plus échangeables.
Son règne est marqué aussi par de nombreuses pièces commémoratives, en franc, en ECU et puis en euro.
La pièce suivante, qui a commencé à être émise pendant le règne du roi Baudouin, a continué à être émise pendant le règne du roi Albert II (voir ci-dessus pour la description) :
Une seule pièce commémorative a été émise avec les mêmes caractéristiques physiques que la pièce ordinaire et destinée à la circulation. Il s'agit de la seule pièce commémorative en métal non-précieux frappée en franc durant le règne d'Albert II.
Dix-sept pièces commémoratives ont été émises en franc, durant le règne d'Albert II. Les pièces de 250 francs sont toutes émises en qualité ordinaire, destinées à la circulation, et en qualité belle épreuve (ou proof), destinées aux collectionneurs.