Le monogramme royal est le monogramme personnel d'un monarque. Composé d'une ou plusieurs lettres initiales du nom[1], il est imprimé sur les documents royaux et documents d'État et est utilisé par les départements du gouvernement. Dans le cas d'un empereur ou d'une impératrice, le monogramme s'appelle monogramme impérial.
Le but du monogramme semble être la simple identification du souverain. Comme un souverain utilise souvent les armes de son prédécesseur, un souverain particulier ne peut donc pas toujours être identifié uniquement par ses armes.
Il existe aussi des monogrammes similaires utilisés par les membres d'une famille royale (les consorts, les héritiers, etc.).
Le monogramme du roi Philippe est « FP », représentant Filip, son nom en néerlandais, et Philippe, son nom en français, deux des langues officielles de la Belgique.
Au Danemark, la tradition du monogramme royal remonte au moins au règne du roi Christian Ier[2]. Depuis 1448, tous les monarques danois ont eu leur propre monogramme royal.
L'utilisation publique des initiales du souverainfrançais date au moins au XVIe siècle. Il y a beaucoup de variation selon chaque monarque : Henri II, par exemple, n'utilise pas seulement une lettre « H » avec la couronne royale de France, mais aussi « HDB », pour Henri de Bourbon, se référant à sa dynastie. Louis XIV utilise deux lettres « L », une à l'endroit et l'autre à l'envers.
Sur les façades du musée du Louvre, le palais historique des rois de France, on trouve leurs monogrammes[5].
L'utilisation publique des initiales du souverain du Royaume-Uni (en anglais : Royal Cypher) date au moins du début de la période Tudor. Au début, il était simplement constitué de l'initiale du souverain avec, après le règne de Henri VIII, l'addition de la lettre R pour Rex ou Regina (mots latins pour roi et reine). La lettre I, pour Imperatrix, a été ajoutée au monogramme de la reine Victoria après qu'elle fut devenue impératrice des Indes en 1877.
Les initiales — qui n'ont aucune forme ou police particulières — étaient d'ordinaire accompagnées des armes royales ou de la Couronne, comme sur les manoirs et palais du roi. À titre d'exemple, on peut citer le monogramme de Henri VIII sur le portail du palais Saint James.
Les initiales ont été utilisées principalement sur les documents du gouvernement, les timbres-poste et autres objets similaires. Elles peuvent être surmontées d'une version stylisée de la couronne de saint Édouard ou de la couronne Tudor. En Écosse, la couronne d'Écosse apparaît en lieu et place de la couronne impériale. Deux usages notables du monogramme aujourd'hui sont sur les boîtes aux lettres au Royaume-Uni et sur les emblèmes de la Metropolitan Police et quelques autres corps de police anglais, avec les initiales au centre, et la couronne sur le point en haut, de leurs « étoiles ».
Le chiffre de la reine Élisabeth II était « E II R », comprenant l'initiale de Regina, signifiant reine. De même le chiffre de Charles III est « C III R » (R pour Rex, signifiant roi).
Les monogrammes des autres membres de la famille royale sont dessinés par le College of Arms ou la Cour du Lord Lyon et doivent ensuite être approuvés par le souverain.
Monogramme du roi Edouard VII, surmonté de la couronne Tudor.
Monogramme du roi George V, surmonté de la couronne Tudor.
Monogramme du roi Édouard VIII, surmonté de la couronne Tudor.
Monogramme du roi George VI, surmonté de la couronne Tudor.
Monogramme de la reine Élisabeth II, surmonté de la couronne de saint Édouard.
Le monogramme royal du roi Charles III du Royaume-Uni est dévoilé le , premier jour après la période de deuil royal (qui a pris fin à minuit), à la suite de la mort de la reine Élisabeth II. Il est écrit « C III R » (Carolus III Rex), le C et le R étant entrelacés. Les différents dessins (dix au total) du monogramme royal ont été produits par Timothy Noad.
Parmi une série de dessins proposée par le College of Arms, le roi lui-même a choisi son monogramme royal. Celui-ci est orné de la couronne des Tudor[6]. La version écossaise du monogramme royal a également été approuvée par le Lord Lyon King of Arms.
L'identité monétaire ne changera que courant 2024. La banque d'Angleterre avait annoncé son intention de changer la face nationale dès le , jour de la mort de la reine Élisabeth II. Cependant, les nouveaux billets seront injectés pour remplacer les billets usés et si la demande se fait plus grande[7]. La tête de Charles III sera du côté gauche, la tête de sa mère étant du côté droit, et, comme le veut la tradition du XVIIe siècle, la tête du nouveau souverain devra être à l'opposé de son prédécesseur[8]. Quant aux pièces, elles ont déjà été dévoilées.
Le monogramme royal de Camilla, reine consort du Royaume-Uni, est dévoilé le , quelques jours avant le Remembrance Day, le premier depuis le décès d'Élisabeth II. Le monogramme comprend deux lettres, « CR » (Camilla Regina, regina étant le latin pour « reine »), surmontées de la couronne des Tudor.
Son dessin a été conçu par le professeur Ewan Clayton, calligraphe de la Faculty and Academic Board of The Royal Drawing School (faculté et conseil académique de la Royal Drawing School). Il a travaillé en collaboration avec Timothy Noad (designer du monogramme royal de Charles III[9]) et Herald Painter au College of Arms[10].
Monogramme de Charles III au Royaume-Uni, coiffé de la couronne des Tudor.
Monogramme de Charles III en Écosse, coiffé de la couronne d'Écosse.
Monogramme de Charles III au Canada, coiffé de la couronne royale canadienne.
Monogramme royal de la reine Camilla, coiffé de la couronne des Tudor.
↑« Au Royaume-Uni, les premiers billets à l’effigie de Charles III entreront en circulation à la mi-2024 », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).