Au début du XXe siècle, le Limbourg, qui était essentiellement rural, s'est progressivement transformé quand on commença à extraire du charbon de son sol. Aujourd'hui, son économie est fort diversifiée, avec des industries de construction d'automobiles, chimiques, et un secteur de services qui se développe.
Après la fin du Premier Empire, en 1815, les puissances européennes victorieuses déclarent les anciens territoires annexés par la France comme étant « vacants ». Afin de déterminer l'attribution de ces territoires et de redessiner les cartes de l'Europe, les vainqueurs (et la France) se réunissent lors du congrès de Vienne. Légitimement, les anciens Pays-Bas autrichiens (y compris le duché de Limbourg) revenaient à la maison de Habsbourg[4], mais ces derniers, peu soucieux de récupérer des terres trop éloignées de leur capitale, Vienne, s’empressent de les négocier contre la Vénétie et la Lombardie, contigus à l’empire d'Autriche sur lequel ils règnent. Les puissances souhaitent alors disposer d'un rempart contre les éventuelles nouvelles ambitions expansionnistes françaises[5] et décident de ce fait de créer un nouvel état, « tampon » entre la France et le royaume de Prusse. C'est ainsi que, le , le royaume uni des Pays-Bas voit le jour avec, comme souverain, Guillaume Ier de la maison d'Orange-Nassau. Celui-ci s'articule en dix-sept provinces, dont la province de Limbourg, alors bien plus grande que le Limbourg belge actuel.
« En exécution de la partie de l'article premier relative à la province de Limbourg, et par suite des cessions indiquées dans l'article 2, il sera assigné à Sa Majesté le roi des Pays-Bas, soit en sa qualité de grand-duc de Luxembourg, soit pour être réunis à la Hollande, les territoires dont les limites sont indiquées ci-dessous.
1° Sur la rive droite de la Meuse, aux anciennes enclaves hollandaises sur ladite rive de la province de Limbourg, seront joints, les districts de cette même province, sur cette rive, qui n'appartenaient pas aux États-Généraux en 1790, de façon que la partie de la province actuelle de Limbourg, située sur la rive droite de la Meuse, et comprise entre ce fleuve à l'ouest, la frontière du territoire prussien à l'est, la frontière actuelle de la province de Liège au midi, et la Gueldre hollandaise au nord, appartiendra désormais tout entière à Sa Majesté le roi des Pays-Bas, soit en sa qualité de grand-duc de Luxembourg, soit pour être réunie à la Hollande.
2° Sur la rive gauche de la Meuse, à partir du point le plus méridional de la province hollandaise du Brabant septentrional, Il sera tiré, d'après la carte ci-jointe, une ligne qui aboutira à la Meuse au-dessous de Wessem, entre cet endroit et Stevensweert, au point où se touchent sur la rive gauche de la Meuse les frontières des arrondissements actuels de Ruremonde et de Maëstricht, de manière que Bergerot, Stamproy, Neer-Itteren, Ittervoord et Thorn, avec leurs banlieues, ainsi que tous les autres endroits situés au nord de cette ligne, feront partie du territoire hollandais.
Les anciennes enclaves hollandaises dans la province de Limbourg sur la rive gauche de la Meuse, appartiendront à la Belgique, à l'exception de Maëstricht, laquelle, avec un rayon de territoire de douze cents toises à partir du glacis extérieur de la place sur ladite rive de ce fleuve, continuera d'être possédée en toute souveraineté et propriété par Sa Majesté le Roi des Pays-Bas. »
La guerre belgo-néerlandaise faisant toujours rage, le traité ne fut pas appliqué tout de suite. Après la nécessité d'une seconde intervention française lors du siège de la citadelle d'Anvers, des négociations reprirent avec, parmi les grands points de discorde, le ravitaillement de la forteresse de Maastricht où résidait une garnison néerlandaise et la circulation fluviale sur la Meuse. Celles-ci aboutirent à la convention de Londres, signée le qui jeta les bases de la paix signée lors de la Convention de Zonhoven, dans la province de Limbourg, le . Guillaume Ier ne reconnut toutefois officiellement l'existence de la Belgique qu'en 1838 et ce ne fut que l'année suivante qu'un traité fut signé entre les puissances européennes, la Belgique et, cette fois, les Pays-Bas, actant la séparation définitive des deux royaumes : le traité des XXIV articles. Ce dernier contraint la Belgique à céder la partie orientale du Limbourg, située à l’est de la Meuse, à la confédération germanique, en guise de compensation pour la perte de la partie occidentale du grand-duché de Luxembourg, qui devenait la neuvième province de Belgique : la province de Luxembourg. Le Limbourg occidental devient alors l'actuelle province belge de Limbourg tandis que le Limbourg oriental reprit le nom de « Duché de Limbourg » jusqu'à la dissolution de la confédération germanique après sa défaite lors de la guerre austro-prussienne en 1866. À ce moment, le Limbourg oriental fut définitivement rattaché aux Pays-Bas en tant que province néerlandaise de Limbourg, telle qu'elle existe aujourd'hui.
Dans les années 1950, la province est marquée par deux catastrophes minières. La première eut lieu le au charbonnage de Zwartberg, emportant 13 mineurs. La seconde fit 18 morts le lors d'un effondrement dans la champignonnière de Roosburg, située dans le village de Sichem-Sussen-et-Bolré (commune de Riemst). Elle est plus connue sous le nom de catastrophe de Roosburg.
Avec la part de plus en plus importante que prit la question communautaire en Belgique, la frontière linguistique fut tracée le , passant entre la province de Limbourg et la province de Liège. Au passage, plusieurs communes changèrent de province, comme ce fut le cas des Fourons qui furent rattachés à la province de Limbourg dès le .
La province possède des armoiries qui lui ont été octroyées le 29 octobre 1996. Jusqu'à cette date, la province utilisait les armoiries de l'ancien Duché de Limbourg mais celles-ci ne furent jamais officiellement octroyées.
Le Comté de Limbourg est connu depuis le Xe siècle. Henry, comte de Limbourg, fut mentionné duc de Limbourg en 1101, mais ce titre lui revint en 1106. Lui et ses successeurs ont néanmoins utilisé le titre de duc de Limbourg depuis lors.
Les premières armoiries sont connues depuis Waléran III de Limbourg en 1214. Les armoiries étaient un lion rouge avec une couronne en or sur un écu blanc. Le lion était le lion du Luxembourg, puisqu'il était marié à Ermesinde Ire de Luxembourg. Quand son père Henri IV de Luxembourg mourut, il changea les armoiries en enlevant la couronne et en ajoutant une autre queue au lion, pour symboliser son règne dans le Limbourg et le Luxembourg. Ces armoiries n’ont pas changé depuis lors, si ce n’est que le lion a été couronné de nouveau au XIVe siècle.
Après l'indépendance des Pays-Bas en 1812, les anciennes armoiries ont été réinstaurées. Après l'indépendance de la Belgique en 1830, la province fut divisée entre les deux pays. Voir aussi les armoiries du Limbourg aux Pays-Bas.
Les nouvelles armoiries montrent toujours le lion du Limbourg, qui porte maintenant un blason avec les armoiries de l'ancien Comté de Looz, comme la plus grande partie de la province appartenant à Looz au Moyen Âge.
Les supports sont le cerf de Hasselt et le cygne de Tongres. Hasselt est la capitale de la province, Tongres est le siège de la plus ancienne Haute Cour du Limbourg. Les supports se tiennent sur des branches de chêne, tirées de l'hymne provincial non officiel, pour le Limbourg néerlandais et belge, « En chêne vert bronze », dans les forêts de chêne vert bronze. La couronne est une couronne ducale.
Blasonnement :D'argent au lion de gueules à la queue fourchée et passée en sautoir, couronné, armé et lampassé d'or ; sur le tout burelé de gueules et d’or de dix pièces. L'écu sommé d'une couronne ducale et soutenu à dextre par un cerf au naturel et à senestre par un cygne aussi au naturel, une couronne d'or autour du cou. Le tout posé sur deux branches de chêne au naturel en pointe en sautoir. (Traduction libre)
Source du blasonnement : Heraldry of the World[8].
Démographie
Évolution démographique
Habitants × 1000
Source : DGS - Remarque : 1806 jusqu'à 1981 = recensement ; depuis 1990 = nombre d'habitants chaque 1er janvier.[1]
La province de Limbourg comprenait 44 communes jusqu'au , 42 à partir du , après la fusion des communes de Neerpelt avec Overpelt et Meeuwen-Gruitrode avec Opglabbeek.
Note : la numérotation des communes ci-dessous correspond à leur codification par l'Institut national de statistiques belge et aux numéros indiqués dans la carte ci-contre.
↑ a et bDécret de l'Autorité flamande du 25 mai 2018 relatif à la fusion volontaire des communes de Meeuwen-Gruitrode et Opglabbeek et modifiant l'annexe au décret du 5 juillet 2002 réglant la dotation et la répartition du Fonds flamand des Communes et l'annexe au Décret portant organisation des élections locales et provinciales du 8 juillet 2011 (Moniteur Belge du (Numac : 2018012631).