H300 : Mortel en cas d'ingestion H330 : Mortel par inhalation H373 : Risque présumé d'effets graves pour les organes (indiquer tous les organes affectés, s'ils sont connus) à la suite d'expositions répétées ou d'une exposition prolongée (indiquer la voie d'exposition s'il est formellement prouvé qu'aucune autre voie d'exposition ne conduit au même danger) H411 : Toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets à long terme
Le pentafluorure d'uranium, ou fluorure d'uranium(V), est un composé chimique de formule UF5. Il se présente sous la forme d'un solide jaune pâle cristallisé dans le système tétragonal selon le groupe d'espaceI42d (no122) avec comme paramètres cristallinsa = 1 150pm et c = 519,8pm[3]. Ce polymorphe, dit β, est stable aux températures inférieures à 130 °C[5], température à laquelle survient une transition de phase vers le polymorphe α, également tétragonal mais de groupe d'espace I4/m (no87) et de paramètres cristallins a = 651,2pm et c = 446,3pm[3].
Le pentafluorure d'uranium peut être sublimé au-dessus de 500 °C, avec dismutation commençant à 150 °C[3]. Il forme des cristaux bleu pâle et fond sous pression d'UF6 à 348 °C. La substance se compose d'unités UF5 et forme des chaînes linéaires à l'aide de ponts fluor[8]. Le monomère a une géométrie fluctuante entre D3h et C4v[9].
Le pentafluorure d'uranium étant associé à l'hexafluorure UF6, il intervient dans l'enrichissement de l'uranium en isotope fissile235U par séparation isotopique par laser sur vapeur atomique, procédé dans lequel une molécule de 235UF6 est excitée sélectivement par un premier laser accordé pour permettre à un second laser de séparer un atome de fluor en formant le pentafluorure 235UF5, qui précipite et peut donc facilement être filtré hors du gaz ; le 238UF6 n'est pas clivé et reste donc dans le gaz, ce qui permet d'en extraire sélectivement l'uranium 235 en y laissant l'uranium 238. Ce procédé conceptuellement élégant s'avère cependant assez difficile à mettre en œuvre à l'échelle industrielle.
↑ a et b(en) David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, 89e éd., CRC Press, 2008, p. 3-17. (ISBN978-1420066791)
↑ abcdefghi et j(de) Georg Brauer, en collaboration avec Marianne Baudler, Handbuch der Präparativen Anorganischen Chemie, 3e éd. révisée, vol. 2, Ferdinand Enke, Stuttgart, 1978, p. 1203-1204. (ISBN3-432-87813-3)
↑Entrée « Uranium compounds » dans la base de données de produits chimiques GESTIS de la IFA (organisme allemand responsable de la sécurité et de la santé au travail) (allemand, anglais), accès le 1 janvier 2022 (JavaScript nécessaire)
↑(en) Gordon W. Halstead, P. Gary Eller et Robert T. Paine, « 35. Uranium(V) Fluorides and Alkoxides », Inorganic Syntheses, vol. 21, (DOI10.1002/9780470132524.ch35, lire en ligne)
↑(en) P. Gary Eller, A. C. Larson, J. R. Peterson, D. D. Ensor et J. P. Young, « Crystal structures of α-UF5 and U2F9 and spectral characterizationof U2F9 », Inorganica Chimica Acta, vol. 37, , p. 129-133 (DOI10.1016/S0020-1693(00)95530-0, lire en ligne)
↑(en) C. J. Howard, J. C. Taylor et A. B. Waugh, « Crystallographic parameters in α-UF5 and U2F9 by multiphase refinement of high-resolution neutron powder data », Journal of Solid State Chemistry, vol. 45, no 3, , p. 396-398 (DOI10.1016/0022-4596(82)90185-2, lire en ligne)
↑(en) J. Onoe, H. Nakamatsu, T. Mukoyama, R. Sekine, H. Adachi et K. Takeuchi, « Structure and Bond Nature of the UF5 Monomer », Inorganic Chemistry, vol. 36, no 9, , p. 1934-1938 (DOI10.1021/ic961237s, lire en ligne)