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Le Parti social-démocrate (社会民主党, Shakai Minshutō?) est un parti politique du Japon situé à la gauche de l'échiquier politique. Abrégé traditionnellement en Shamintō (社民党?), ou PSD en français, et officiellement appelé en anglais Social Democratic Party (SDP), il est issu d'une transformation du Parti socialiste japonais en janvier 1996, et a connu depuis lors une profonde désaffection de son électorat au profit du Parti démocrate du Japon. Il est allié électoral traditionnel de ce dernier, et son partenaire au sein de la coalition gouvernementale formée par Yukio Hatoyama après les élections législatives du 30 août 2009 jusqu'au 30 mai 2010.
Formé lors de la convention du Parti socialiste japonais le 19 janvier 1996, ce nouveau parti, présenté par les observateurs politiques comme « un vieux vin dans une bouteille neuve », est à l'origine une structure de transition en vue de la réforme idéologique de la famille socialiste et social-démocrate japonaise alors en crise. Tout d'abord, l'alliance avec le Parti libéral-démocrate (PLD, conservateur et adversaire de longue date des socialistes) dans une grande coalition gouvernementale à partir de 1994 qui soutient l'accession au poste de Premier ministre du président du PSJ Tomiichi Murayama oblige ce dernier à reconnaître de fait le traité de coopération mutuelle et de sécurité entre les États-Unis et le Japon de 1960, mettant le mouvement en contradiction avec sa tradition pacifiste et anti-militariste. De plus, se développe à partir de 1994 à l'aile droite du parti, derrière son secrétaire général et no 2 Wataru Kubo, un mouvement réformateur appelant à sa transformation en une grande force « libérale et démocrate » sur le modèle du New Labour britannique de Tony Blair et qui unirait la gauche non communiste aux formations centristes. Enfin, le renouvellement de la moitié de la Chambre des conseillers le 23 juillet 1995 voit le groupe socialiste réduit pratiquement de moitié (passant de 73 à 38 conseillers). Affaibli politiquement, Tomiichi Murayama a d'ailleurs abandonné la tête du gouvernement le 11 janvier 1996 au profit du nouveau président du PLD Ryūtarō Hashimoto[3].
Mais cette transformation se solde rapidement par un échec, Murayama ne réussissant pas à trancher et à réconcilier les partisans du maintien d'une ligne résolument socialiste et les tenants du social-libéralisme. Le 3 mars 1996, le Nouveau parti socialiste (新社会党, Shin Shakai-tō?) est formé par cinq parlementaires de l'aile gauche intransigeants sur la question du pacifisme dont le conseiller Osamu Yatabe ; ce parti peine toutefois à se faire une place entre le PCJ et le PSD et perdra rapidement ses quelques sièges à la Diète. Mais surtout, lorsque deux députés dissidents du Nouveau parti pionnier (parti centriste allié au PSD et au PLD dans la coalition gouvernementale), Yukio Hatoyama et Naoto Kan, décident de former le 11 septembre 1996 une nouvelle force politique d'opposition, le Parti démocrate du Japon (PDJ), selon les principes de la Troisième voie, il est rejoint par plus de la moitié des représentants du PSD (31 sur 61) et 4 conseillers sur 39 (rejoints, entre novembre 1996 et juin 1997, par 12 autres sociaux-démocrates de la chambre haute), issus de son aile droite (Hirotaka Akamatsu, Nobuyuki Sekiyama, Hisamitsu Sugano et finalement, en janvier 1997, Wataru Kubo). L'ancien gouverneur socialiste de Hokkaidō (entre 1983 et 1995) Takahiro Yokomichi provoque également le ralliement à ce nouveau parti de l'une des plus importantes fédérations de l'ancien PSJ. Face à cette hémorragie, Tomiichi Murayama quitte la tête du parti le 28 septembre 1996 et est remplacé par la présidente de la Chambre des représentants Takako Doi. Aux élections législatives du 20 octobre 1996, le PSJ ne se positionne ainsi que comme la cinquième force politique du pays derrière le PLD, le Shinshintō, le PDJ et même le PCJ. Il n'obtient au scrutin uninominal majoritaire à un tour dans le cadre des circonscriptions locales que 1,2 million de voix, soit 2,19 % des suffrages exprimés et 4 districts électoraux remportés, et à la proportionnelle 3,55 millions de votes (6,38 %) et 11 sièges. Le groupe social-démocrate à la Chambre des représentants est donc réduit de moitié, passant de 30 députés avant le scrutin à 15 après.
Takako Doi tente d'enrayer le déclin du PSD en le modernisant, augmentant le nombre de femmes et de jeunes dans son équipe dirigeante et cherchant à puiser dans le milieu associatif et militant. Elle attire ainsi dans les rangs sociaux-démocrates la pacifiste et fondatrice du Peace Boat Kiyomi Tsujimoto, l'activiste Tomoko Nakagawa ou encore l'avocate féministe Mizuho Fukushima. Pour clarifier la position du mouvement, elle le fait quitter également la grande coalition avec le PLD le 2 juin 1998[4]. La chute se confirme toutefois d'élections en élections (et cela malgré quelques surprises ponctuelles, comme l'élection comme gouverneur de la préfecture de Shiga en 2006 de la candidate sociale-démocrate Yukiko Kada qui réussit à vaincre le sortant Yoshitsugu Kunimatsu), plus particulièrement après la transformation du PDJ en nouveau grand parti d'opposition après l'explosion du Shinshintō en 1998 :
Le PSD est membre de l'Internationale socialiste, dont Mizuho Fukushima est vice-présidente[9]. Il entretient notamment des relations privilégiées avec le Parti socialiste français (PS) et le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD)[10], et se revendique en règle générale du modèle ouest et nord-européen de la social-démocratie.
Les principales positions du parti sont résumées derrière la devise « Paix - Liberté - Égalité - Symbiose » (「平和・自由・平等・共生」, Heiwa - Jiyū - Byōdō - Kyōsei?) et concernent[11] :
Le Chef du parti (党首, Tōshu?) est élu pour un mandat de deux ans lors de conventions du parti. Voici la liste des chefs successifs du PSD :
Au 2 mars 2011, la direction du parti est ainsi constituée :