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Le musée d'Art de Toulon est un musée municipal dédié aux collections artistiques de la Ville de Toulon. Inauguré en 1888 il a été le premier musée de Beaux-arts du département du Var labellisé Musée de France en 2002. D'importants travaux de rénovation réalisés entre 2018 et 2021 lui ont permis de tripler ses surfaces d'exposition, de proposer de bonnes conditions de conservation des collections permanentes et d'accueillir le public dans des conditions optimales. Il dispose d'un fonds de près de 3 000 pièces comportant des objets archéologiques, des peintures du XVe au XXe siècle, des œuvres contemporaines d’après les années 1960, et plusieurs centaines de photographies.
Un premier musée est aménagé dans l'ancien hôpital civil du Saint-Esprit. Rapidement, le bâtiment devient trop exigu et son état de délabrement fait craindre un effondrement. En 1852, un décret impérial ordonne l'agrandissement de la ville. Cela se traduit par la construction de nouveaux équipements dans la "Haute Ville" de Toulon. La destruction du rempart nord, transformé en boulevard (le boulevard Napoléon, actuel boulevard de Strasbourg), permet l’amorce de nombreux chantiers : quartiers d’habitation au nord, entre le nouveau boulevard et la nouvelle gare (l’actuelle « Haute Ville », dans le plus pur style haussmannien). Des édifices civils et culturels modernes sont bâtis : l'hôpital Chalucet en 1854, la gare ferroviaire en 1858, le Théâtre-Opéra en 1862, le lycée impérial (actuel Collège Peiresc) en 1867 ou l'Ecole Rouvière construite par Gaudensi Allar.
Le projet de construction d'un musée des beaux-arts est à l’ordre du jour depuis des années au sein des différentes municipalités, mais il est sans cesse repoussé. Pourtant, la ville dispose d’un important patrimoine (103 tableaux et 116 sculptures recensés en 1846) qui n’est exposé que dans quelques salles de l'hôtel de ville.
La décision de création d'un musée-bibliothèque est portée par le nouveau maire Henri-Armand Dutasta. Ce dernier, qui initie un grand nombre de grands travaux à Toulon — tout-à-l'égout, approvisionnement en eau potable, logements populaires, nouveaux faubourgs, percement de nouvelles et larges avenues, installation d'un tramway en 1886 décide en 1878, la création de ce musée - bibliothèque et de son implantation dans le nouveau quartier.
Le projet monumental est confié à l’architecte toulonnais Stanislas Gaudensi Allar (1841-1904), formé auprès d'Henri Espérandieu à Marseille. Ce dernier dessine un plan en U permettant de mettre en scène les façades du musée, et d'offrir à la vue des promeneurs du nouveau boulevard un petit jardin à la française et une fontaine. L'architecte opte pour un style néo-Renaissance, avec deux remarquables loggias au rez-de-chaussée et au premier étage du corps principal. Percées de cinq grands arcs en plein-cintre, elles inondent de lumière les galeries de circulation et l’immense escalier à double-impériale desservant les étages. Ces espaces de circulation et d’observation offrent un terrain de jeu favorable aux joutes sociales alors très à la mode. Allar puise de nombreux détails du Palais Longchamp de Marseille, notamment l'escalier monumental et les façades sur rues. La polychromie du bâtiment s'inspire de l'Opéra Garnier. Les deux ailes latérales du bâtiment, plus massives, s'ornent de chaînages d’angles, et s’ouvrent, sur leurs trois côtés, de larges fenêtres en plein-cintre. Leurs avant-corps sont coiffés d’un étage attique percé de petites fenêtres carrées autour desquelles sont disposés des médaillons en émail polychrome.
La modernité de cet édifice réside dans la polychromie et la céramique des médaillons placés sur les façades, qui rappelle la double vocation du bâtiment : Le Savoir et l'Art. Les deux pavillons bordant les loggias s'ornent de quatre cariatides de pierre sculptées par André Allar (1845-1926), frère de l’architecte. Le pavillon occidental (côté musée) est orné par des allégories de La Peinture et La Sculpture, tandis que le pavillon oriental (côté bibliothèque) accueille celles de La Poésie et L'Histoire.
Le bâtiment est orné de douze médaillons en céramique émaillée par Jules Paul Loebnitz. Sur l'aile nord, côté musée, six médaillons sculptés par Émile Hugoulin représentent les artistes Jean-Honoré Fragonard, Jean Nicolas Laugier, Simon Julien, Christophe Veyrier, Bernard Turreau, dit Toro, et Joseph Louis Hubac qui sont tous toulonnais à l'exception de Fragonard. Sur l'aile sud, côté bibliothèque, six médaillons sculptés par Victorien Bastet représentent les écrivains Honoré-Gabriel Riquetti de Mirabeau, Jean-Baptiste Massillon, Pierre Gassendi, Jean-Jacques Barthélemy, Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues et Louis Moréri. Dans la cour d'entrée, à l'intérieur du U, se trouvent deux bustes sculptés par Benoît Lucien Hercule représentant sur l'aile nord le célèbre sculpteur et peintre Pierre Puget à qui la ville de Toulon doit ses célèbres Atlantes qui se trouvent à l'entrée de l'Hôtel de ville historique côté port. Face à lui se tient le buste de Nicolas-Claude Fabri de Peiresc (1580-1637), « prince de la république des lettres », astronome et humaniste, incarnation de l'esprit scientifique [MT 1]. Les cinq arcades de la galerie sont surmontées d'agrafes représentant la Sculpture, l'Astronomie, Minerve, le Commerce maritime et la Prospérité. En haut de la façade, un groupe sculpté par Lange Guglielmo figure une paysanne et un pêcheur soutenant les armoiries révolutionnaires de Toulon. A l'intérieur, les escaliers ont aussi été agrémentés de sculptures placées dans des niches , mais aussi de grandes peintures décoratives illustrant des scènes agrestes (La moisson par Octave Gallian, La cueillette des olives par Frédéric Montenard, Le port marchand à Toulon par Eugène Dauphin) et des portraits d'artistes (Portrait de Félix Brun par Auguste Laugier).
En 1939, la partie la plus précieuse des collections est déposée au musée de Nice. Toutefois, les conditions de conservation des œuvres et le bâtiment se dégradent durant la guerre. Des travaux entamés dès la fin de la guerre permettent une réouverture partielle du musée en 1948. Des travaux de réfection de la toiture et des vitrages sont réalisés en 1953. Le départ des collections du musée naval dans les années 1950 permet une nouvelle présentation des collections dans les salles du rez-de-chaussée. En 1957, les salles de peintures et d'archéologie du musée, devenu "Musée d'Art et d'Histoire", sont inaugurées. A partir de 1965, une salle d'exposition permanente de peinture contemporaine est ouverte.
Au début des années 80, le musée oriente sa muséographie vers l'Art contemporain postérieur à 1960. La municipalité réalise des achats d'œuvres d'artistes contemporains renommés. Cette nouvelle réflexion s'accompagne d'un projet de rénovation des locaux. La grande salle à l'Ouest du rez-de-chaussée est désormais réservée aux expositions temporaires. Des réserves dotées de matériels modernes et fonctionnels sont créées dans la salle centrale du rez-de-chaussée.
En 1984, une campagne de restauration et d'étude scientifique des œuvres d'art ancien est entreprise. L'important fonds de peinture provençale est restauré et mis en valeur : un catalogue scientifique est réalisé en 1985 à l'occasion de l'exposition La peinture en Provence. En 1988, le musée célèbre ses 100 ans d'existence, et depuis les années 1990, le musée d'Art alterne entre expositions temporaires thématiques des collections de peinture ancienne et plus particulièrement de l'Ecole provençale, et exposition d'art contemporain.
Le musée d'Art est labellisé Musée de France en 2002. Il figure dans le paysage culturel de la ville et de l'agglomération comme un des principaux établissements culturels du Var. Son identité est à la fois caractérisée par l'importance de sa collection d'œuvre d'art ancien mais aussi par le large éventail des œuvres d'art contemporain. Au total plus de 4500 œuvres se répartissent entre peinture, sculpture, arts graphiques, photographie, objets ethnographiques et archéologiques ainsi que du mobilier. Une cohérence thématique et une rotation régulière des collections sont assurées, malgré l'absence de salle d'exposition permanente. En même temps, une campagne de restauration et de mise en valeur des collections est menée par la direction du musée sous forme notamment de publication de guides.
Les travaux de réhabilitation conduits à partir de 2018 par le cabinet d'architectes Duchier et associés avec l'assistance de Philippe Maffre pour la conception scénographique, permettent de doter la ville de Toulon d'un musée à la hauteur de la capitale culturelle du Var. Les salles d'exposition totalement rénovées et agrandies (plus de 500 m2 supplémentaires) permettent de mettre en valeur de façon permanente une partie de ses collections d'art ancien et contemporain sous la forme de thématiques fortes et représentatives du fonds. Une salle d'exposition est dédiée à la peinture de paysage, allant du paysage classique de la fin du XVIIIe siècle au paysage fauve, en passant par le paysage en Provence. Une autre salle est consacrée à la peinture orientaliste représentée par des artistes nationaux et provençaux. L'art contemporain bénéficie aussi d'une exposition sur deux salles qui présentent autant des œuvres d'artistes nationaux (césar, Arman) qu'internationaux (Klein, Saint-Phalle, Sol Lewitt) ainsi que les principaux mouvements artistiques depuis les années 1960. Enfin, deux cabinets sont spécialement consacrés l'un aux arts graphiques et aux photographies, l'autre aux objets ethnographiques. Le Cabinet de curiosités, installé dans la bibliothèque historique (elle aussi rénovée), permet ainsi de montrer une partie de la collection d'objets auparavant jamais exposés au public. (source site internet Ville de Toulon) ==
Le musée d’Art de Toulon bénéficie d’un fonds particulièrement riche et varié.
Les œuvres anciennes abondent, sous la forme de nombreuses peintures allant du XVe au début du XXe siècle. Les peintres provençaux, majoritairement des paysagistes, y sont à l’honneur comme Paul Guigou, Auguste Aiguier, Félix Ziem, Adolphe Monticelli. Ils accompagnent le plus célèbre d’entre eux : le toulonnais Vincent Courdouan (1810-1893). Les fauves de Provence y occupent aussi une place de choix : Auguste Chabaud, René Seyssaud, Louis-Mathieu Verdilhan, Pierre Ambrogiani…
À ces œuvres s'ajoute une importante collection d’art contemporain constituée à la fin des années 1980. Elle compte de nombreuses et prestigieuses signatures du Nouveau Réalisme (Arman, César, Christo, Yves Klein, Martial Raysse), du minimalisme (Donald Judd, Sol LeWitt), de Supports/Surfaces (Louis Cane, Daniel Dezeuze, Claude Viallat), ou d’autres courants (François Arnal, Louis Chacaliss, Hervé Télémaque, Daniel Buren, Ben Vautier…)
Les collections sont également riches d’un fonds photographique de près de 400 œuvres, signées Edward Steichen, Man Ray, Henri Cartier-Bresson, Willy Ronis…
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