Étudiant, Marcel Broodthaers abandonne ses études de chimie pour se consacrer entièrement à la poésie.
Grand admirateur de Mallarmé et de Magritte, il s'intéresse aux rapports entre l'artiste et la société.
En 1957, il publie le premier recueil de poèmes de ses quatre volumes Mon livre d'Ogre[1].
En 1964, il noie son dernier recueil de poèmes, Pense-Bête dans du plâtre et l'expose comme sculpture à la galerie Saint-Laurent à Bruxelles[2].
De 1964 à 1970, ses œuvres se composent d'objets, d'assemblages, d'accumulations (coquilles d'œufs, briques, moules, etc.) où se mêlent humour et absurde.
En 1968, il se nomme lui-même « conservateur du Musée d'Art moderne département des aigles » qu'il a créé. Il propose des environnements, des sortes de ready-made en référence à des écrivains et des poètes. Il développe la relation contradictoire entre le langage et l'image.
Plus tard, il élargit son champ d'action avec des gravures, des films, des montages de diapositives et transforme ses expositions en véritables œuvres d'art ayant pour thème la critique du voir et du montrer, du sens et du contexte, de la mise en scène de l'exposition, du décor et du musée.
1965 : Triomphe des moules I : casserole noire, moules.
1966 :
La Tour visuelle : pots en verre avec illustration de revues, bois. Dans cette œuvre, Marcel Broodthaers représente les individus et la société.
Bureau de moules : bureau, moules.
L'erreur : coquilles d'œufs sur toile et le mot Moules peint.
Étal de moules : assemblage de coquilles de moules reposant sur un étal, 110 × 110 × 80 cm, musée d'art de Toulon.
Petit chariot avec œufs, collection Dr Reiner Speck, à Cologne.
1967 :
Maître Corbeau : encre sur feuilles
Les Pattes : couleur de pression, huile sur toile
1969 : Un coup de dés, peinture et manuscrit sur toile, collection Dr Reiner Speck, à Cologne.
1974 :
Les Animaux de la ferme : lithographie sur papier, 819 × 603 mm. Broodthaers joue sur les mots comme l'a fait René Magritte. Sous chaque représentation de vache se trouve le nom d'un constructeur automobile.
Montage de diapositives : ABC ABC, Image d'Épinal, etc.
En 1968, il s’inspire de la fable Le Corbeau et le Renard de Jean de La Fontaine en une œuvre en couleur de pression et encre sur papier. En 1969, il publie Un coup de dés jamais n'abolira le hasard d'après le poème homonyme de Mallarmé en caviardant les mots du poète, élevant ainsi la structure typographique de l’œuvre poétique au rang de chef d’œuvre en soi[non neutre].
La place Marcel Broodthaers est située dans la commune de Saint-Gilles dans la Region de Bruxelles-Capitale[5].
Anecdotes
Les premiers centres d'intérêt connu pour la création sont l'image et le texte.
Dans l'hebdomadaire bruxellois Germinal du , Marcel Broodthaers présente un article titré Le ballon, ce n'est pas fait pour se tuer.
Cet article est présenté en première page de l'édition Steidl Verlag, Marcel Broodthaers, texte et photos. En feuilletant ce livre on comprend que l'objet regardé, cadré par l'artiste, est à sa juste place pour le rendre praticable.
(en) Christophe Cherix, Benjamin Buchloh, Cathleen Chaffee et Jean-François Chévrier, Marcel Broodthaers : a retrospective, New York, Museum of Modern Art, , 351 p. (ISBN978-0-87070-962-3).