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Louis Jacques Marie Collin du Bocage naît à Paris en 1893. Son père, Louis Georges Collin, fils d'Auguste Collin (1827-1862) et de Noémi Barbié du Bocage (1829-1904), avait modifié son patronyme, en 1888, pour s'appeler Collin du Bocage, en souvenir de son bisaïeul, le fameux géographeJean-Denis Barbié du Bocage (1760-1825)[2], membre de l'Institut, et de son aïeul, Jean-Guillaume Barbié du Bocage (1793-1843), lui-même géographe réputé[3].
Il signe soixante-trois pièces en trois ou quatre actes, dont trente-huit seul, les vingt-cinq autres en collaboration avec Georges Berr (1867-1942). S'y ajoutent seize pièces en un acte, cinq revues et vingt-six films. Plus des trois-quarts de cette centaine d'œuvres, écrites et produites en vingt-cinq ans, sont des succès.
Parmi les plus connues, on trouve : Pour avoir Adrienne, Le Fauteuil 47, Azaïs, Maître Bolbec et son mari, toutes pièces devenues des films, de même que Ma cousine de Varsovie, L'Amant de madame Vidal, Une femme ravie avec la volcanique Elvire Popesco. La Banque Némo, autre film tiré d'une autre de ses pièces et réalisé par Marguerite Viel, est victime de la censure en 1934. Monsieur Lamberthier, jouée dans dix-neuf pays, manque d'être portée à l'écran par Carl Theodor Dreyer ; Alfred Hitchcock lui doit l'idée de I confess (La Loi du silence), et René Clair l'une des trouvailles de It happened tomorrow (C'est arrivé demain). Henri-Georges Clouzot réalise également, parmi ses premiers films, des adaptations de pièces de Louis Verneuil (Tout pour l'amour, Caprice de princesse, 1933).
Estimant que « jusqu'en 1930, la collaboration avec l'Allemagne était souhaitable. Depuis 1933, elle était insensée. En 1940, elle est devenue criminelle », Louis Verneuil se réfugie, sous l'Occupation, aux États-Unis où son succès ne se dément pas, dont une adaptation en anglais de La Vie parisienne d'Offenbach (1941, 1942, 1945). En 1942, ses droits d'auteur sont confisqués par les autorités allemandes, qui bannissent ses œuvres l'année suivante.
Louis Verneuil avait établi l'édition de son théâtre complet en douze volumes ; quatre seulement sont parus, accompagnés de précieuses préfaces.
Il épouse, le à Paris 17e, Lysiane Bernhardt (1896-1977), la petite-fille de Sarah Bernhardt (1844-1923) pour laquelle il écrit deux pièces : Régine Armand qu'elle joue le au théâtre Sarah-Bernhardt, ainsi que Daniel (créée le au théâtre Sarah-Bernhardt) qui voit la dernière dernière apparition en public de la grande tragédienne, à Turin, à l'automne 1922, avant sa disparition en . Louis et Lysiane divorcent dès l'été 1923.
Il entretient ensuite une longue liaison de à avec Elvire Popesco (1896-1993), devenue son égérie et son interprète-partenaire fétiche dans une dizaine de pièces, de Ma cousine de Varsovie (théâtre Michel, 1923) à Pile ou face (théâtre de l'Odéon, 1934), en passant par L'Amant de Madame Vidal (théâtre de Paris, 1928) ou Une femme ravie (théâtre de Paris, 1932), et sept films (Dora Nelson, Sa meilleure cliente, Le Roi, L'Habit vert, Ma cousine de Varsovie, Une femme chipée et L'Amant de Madame Vidal).
Enfin le il épouse à Paris 16e, Germaine Feydeau (1890-1940), la fille de Georges Feydeau (1862-1921), dont Louis Verneuil avait été le jeune ami et un fervent admirateur.
Il écrit et publie également aux États-Unis, où nombre de ses pièces sont reprises entre 1919 et 1952, La vie merveilleuse de Sarah Bernhard, et le premier tome d'un extraordinaire livre de souvenirs professionnels Rideau à neuf heures. Pour Broadway, dans les dernières années de sa vie, il écrit encore et met en scène Love and let love (jouée du au , avec entre autres Ginger Rogers) et Affairs of State qui connaît un grand succès avec 610 représentations (jouée du au au Royale Theatre, puis reprise du au au Music Box Theatre).
De retour en France, riche mais déprimé, il met en scène de nouveau Elvire Popesco dans une reprise de L'Amant de Madame Vidal (créée le au théâtre Antoine), mais il se suicide le en se tranchant la gorge au Grand Hôtel Terminus, situé à proximité immédiate de la gare Saint-Lazare, où Feydeau avait lui-même vécu les dernières années de sa vie avant son internement à la clinique du docteur Fouquart. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise (division 84).
La famille Collin du Bocage, dont Olivier Collin du Bocage, commissaire priseur, descendant du frère de Louis Verneuil, est détentrice du droit d'auteur et des droits moraux de son œuvre.
1920 : L'Inconnu, 1er septembre (quatre actes), Théâtre Antoine
1920 : Daniel, avec Sarah Bernhardt, (quatre actes), Théâtre Sarah-Bernhardt
1921 : L'Amant de cœur, (trois actes), Théâtre de la Potinière
1921 : La Dame en rose (d'après Le Satyre (Georges Berr et Marcel Guillemaud), en col. avec Ivan Caryll (musique), (opérette en trois actes), Théâtre des Bouffes Parisiens
1921 : L'Enfant terrible
1921 : Un jeune ménage, (quatre actes), Galeries Saint-Hubert, Bruxelles, puis , Théâtre de la Potinière
1922 : Régine Armand, avec Sarah Bernhardt, (quatre actes), Galeries Saint-Hubert, Bruxelles, puis , Théâtre Sarah-Bernhardt
1928 : Ma sœur et moi, en col. avec Georges Berr, (trois actes), Théâtre Athénée
1928 : La Course à l'Étoile, avec Elvire Popesco et Louis Verneuil, (quatre actes), Théâtre de Paris
1929 : Boulard et ses filles, en col. avec Charles Cuvillier (musique), St-Granier et Jean Le Seyeux (couplets), avec Max Dearly, (Opérette en 3 actes), Théâtre Marigny
1934 : La Belle Isabelle (ou Une femme dans la nuit), en col. avec Georges Berr, avec Jane Marnac et Duvallès, (trois actes), Théâtre du Palais-Royal
1935 : Vive le Roi !…, avec Elvire Popesco, Louis Verneuil, Louis Seigner, etc., (trois actes), Théâtre de l'Odéon
1935 : Les Fontaines lumineuses, en col. avec Georges Berr, avec Louvigny, Saturnin Fabre, Jacques de Féraudy, Marcel Simon, etc. (trois actes), Théâtre des Variétés
↑Paul Armont et Louis Verneuil, La Maison du passeur, épisode de la Guerre de 1914; drame en un acte, Paris, Librairie Théâtrale, (OCLC57244184, lire en ligne)
Voir aussi
Bibliographie
Louis Verneuil, La Vie merveilleuse de Sarah Bernhardt, New York, Brentano's, 1942. (en ligne)
Louis Verneuil, Théâtre complet, tomes 1, 2, 3, 4, New York, Brentano's, 1941, 1942, 1944.
Louis Verneuil, Rideau à neuf heures, (souvenirs de théâtre), Paris, Éditions des deux rives, tome I, 1945.
Lysiane Bernhardt, Sarah Bernhardt, ma grand-mère, Éditions du Pavois, 1945.
Charles Ford, Elvire Popesco, reine du boulevard, , Paris, France-Empire, 1989.
Claude Gauteur, À propos de Louis Verneuil, Paris, Séguier, 2007.