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Roi constitutionnel et populaire, il fut épris d'architecture, des femmes, et ouvert au progrès industriel, mais il échoua, comme beaucoup de souverains européens, à conserver son trône au moment du printemps des peuples.
Louis naît à Strasbourg le , jour de la Saint Louis. Il a pour parrain le roi de FranceLouis XVI dont il porte le prénom. Très jeune, il acquiert un goût pour les arts et effectue de nombreux voyages en Italie. En 1796, sa mère décède et son père se remarie avec la princesse Caroline de Bade, jeune femme d'une grande beauté et d'une grande dignité.
Conformément aux accords passés avec les alliés, le congrès de Vienne conserve au souverain bavarois son titre royal mais celui-ci doit rendre à l'Autriche le Tyrol et le Vorarlberg. En outre, afin de réconcilier les deux monarchies, il est convenu que l'archiducFrançois-Charles, héritier putatif de l'empire d'Autriche, épouse la duchesse Sophie de Bavière, sœur cadette de Louis. La Bavière intègre la nouvelle Confédération germanique.
Alexandra (1826 – 1875), morte célibataire et sans enfants ;
Adalbert (1828 – 1875), prince héritier de Grèce, marié en 1856 à Amélie d'Espagne.
Le règne (1825-1848)
Louis Ier accède au pouvoir, conformément à la constitution bavaroise(de), à la mort de son père en 1825 et poursuit la politique de mécénat commencée alors qu'il n'était que prince héritier. Ambitionnant de faire de sa capitale l’« Athènes du Nord », le règne de Louis Ier de Bavière s’inscrit dans le cadre d’un « néoclassicisme munichois »[1], politique de défense et d’illustration du sentiment patriotique bavarois, puisant ses racines dans deux périodes idéalisées, l’Antiquité grecque et latine, et le Moyen-Âge.
Admirateur de Goethe, il acquiert les œuvres que celui-ci a particulièrement appréciées au palais Bevilacqua de Vérone, ainsi que la Tête de Méduse du marquis Rondanini, décrite avec enthousiasme par Goethe dans Voyage en Italie. Il achète aussi les sculptures du temple d'Aphaïa à Égine, découvertes peu de temps auparavant. Il réussit également à acheter le Faune Barberini lors de la dispersion des collections Barberini.
Pour abriter ses collections, notamment de sculptures antiques grecques et romaines, il fait bâtir à Munich la Glyptothèque, le Staatliche Antikensammlungen ainsi que l'Alte et la Neue Pinakothek. Il passe commande de l’église Saint Louis à Munich, qui abrite les fresques les plus grandes du monde et s’inscrivant dans un registre de peinture historique « catholico-romantique »[2].
Il transfère également à Munich l'université de Bavière, alors située à Landshut. Munich devient ainsi le plus brillant et le plus important centre artistique et universitaire allemand.
Dès 1825, il commande la construction du mémorial du Walhalla, qui sera inauguré en 1842[3].
Avec le Moyen-Âge en tête, il entreprend d’initier la restauration de cathédrales, en l’occurrence celle de Bamberg (travaux entre 1828 et 1844) et de manière encore plus manifeste celle de Ratisbonne (entre 1835 et 1839), se concentrant plutôt sur les intérieurs et visant à retrouver un état d’origine empreint « de simplicité, de dignité et de majesté »[4],[5].
Gérant sa maison, il se sépare d'un fidèle conseiller, le comte Maximilian von Montgelas, ancien ministre-président, francophile, passionné, et confie l'éducation de ses enfants au professeur Friedrich Thiersch et soutient l'indépendance de la Grèce. Son second fils, Othon, devient roi des Hellènes en 1832. Pour le soutenir, un conseil de régence, composé essentiellement de Bavarois, est constitué. Cependant, le jeune roi refusera d'abandonner le catholicisme pour l'orthodoxie. Il épousera en 1836 une princesse allemande mais son mariage restera stérile.
À la suite de la révolution de Juillet 1830 en France, il est favorable à des mesures répressives, mais elles coûteront à Armansperg son départ.
Louis Ier parvient à faire aboutir un projet initialement attribué à Charlemagne[7], à savoir un canal reliant le Rhin au Danube : le Ludwigskanal, ou canal (du roi) Ludwig, mesurant 170 kilomètres, est ouvert à la navigation en 1846. De trop petit gabarit et en partie détruit après la seconde guerre mondiale, il est abandonné à l’exception de quelques parties à titre patrimonial.
Un souverain devenu impopulaire
Louis Ier est accorde toute sa confiance à la reine Thérèse sur le plan politique mais la maintient dans une étroite dépendance financière. La reine, bien qu'elle ait conservé la religion protestante, est appréciée pour sa charité et la dignité dont elle fait preuve face à ses déboires conjugaux. En effet, le roi affiche ses maîtresses, comme la comtesse Marianna Bacinetti en 1831, ou en 1847, vieillissant, la danseuse hispano-irlandaise Lola Montez qu'il anoblit en lui conférant le titre de « comtesse de Landsfeld », provoquant un scandale retentissant.
Son impopularité s'accroît avec cette dernière et tapageuse liaison.
L'année 1846-1847 voit se succéder à partir de juin, trois ministres-président : Otto de Bray-Steinburg, Georg Ludwig von Maurer puis Ludwig von Oettingen-Wallerstein, lequel démissionne le 11 mars 1848, au moment où l'Europe connaît le printemps des peuples. Remplacé par Klemens von Waldkirch, celui-ci négocie le départ du roi. Le 20 mars 1848, Louis est contraint d'abdiquer en faveur de son fils aîné, Maximilien.
Jean des Cars, dans la biographie de son célèbre petit-fils Louis II, indique que jusqu'à cette crise, Louis Ier était « le souverain un peu original mais très attachant que les Bavarois aimaient bien. »[8].
Tandis que l'aventureuse comtesse fuit aux États-Unis, le roi survit vingt ans à sa déchéance.
Le survivant
En 1854, la reine Thérèse meurt à Munich, pleurée par l'ex-roi qui ne tarit pas d'éloges sur la défunte, la décrivant comme l'exemple des épouses. La nièce des ex-souverains, Élisabeth dite "Sissi", épouse l'empereur d'AutricheFrançois-Joseph (qui est aussi un de leurs neveux).
En 1866, Louis II prend le parti de l'Autriche contre la Prusse mais est vaincu. La Confédération germanique est dissoute ; la Prusse prend la tête d'une confédération d'Allemagne du Nord mais signe des traités de défense mutuelle avec les États du sud dont la Bavière. L'Autriche est exclue du monde germanique.
1867 est une année maudite pour les Maisons de Wittelsbach et de Habsbourg-Lorraine, au regard de laquelle la mort avant son père de l'ex-roi des Hellènes apparaît comme un simple fait divers : commencée sous d'heureux auspices par les fiançailles du roi Louis II avec sa cousine Sophie-Charlotte en Bavière, l'année se termine lamentablement par la rupture de cette idylle de conte de fées. Entre-temps, les épreuves frapperont durement les deux Maisons souveraines catholiques : l'empereur du Mexique, vaincu par ses opposants, est exécuté sommairement. L'impératrice Charlotte devient folle. Maximilien de Tour et Taxis prince héritier de Tour et Taxis, neveu par alliance de l'ex-roi, meurt de maladie à trente-cinq ans, laissant la gestion de son immense fortune à la princesse née Hélène en Bavière, sa veuve éplorée qui vient de donner le jour à leur quatrième enfant. La princesse Sophie de Saxe, jeune épouse du duc Charles-Théodore en Bavière, meurt de maladie à vingt-et-un ans. Le jeune veuf renonce à sa carrière dans l'armée bavaroise et, au grand dam de sa famille, entame des études de médecine.
↑Le Rider Jacques, Roksandic Drago, « L'Europe et le monde germanique. », École pratique des hautes études. Section des sciences historiques et philologiques. Livret-Annuaire 19., , p. 344-352 (lire en ligne)
↑Jurion – de Waha, Françoise., « L’école en beauté, un exemple d’architecture pour l’enfant », Cahiers Bruxellois – Brusselse Cahiers, vol. lvii, no. 1, , p. 194-243 (lire en ligne)
↑Fritsch Julia. Nicolas Borger-Keweloh, « Die mittelalterlichen Dome im 19. Jahrhundert », Bulletin Monumental, tome 149, no 1, , p. 126-127 (lire en ligne)
↑Ernest Förster, Monuments d'architecture, de sculpture et de peinture depuis l'établissement du Christianisme jusqu'aux temps modernes (Architecture, tome 2e), Paris, Morel, (lire en ligne), p. 39-40
↑"Politics and the Stages of Growth", par Walt Whitman Rostow, 1971 p. 86 [1]
↑Baumont Maurice. Held-Brüschwien, « Rhein-Main-Donau. Die Geschichte einer Wassersirasse. Mr Hermann Freymark, Die Wasserwirschaft des Odergebiets, Ziele und Wege », Annales d'histoire économique et sociale. 2e année, N. 5, , p. 147-148 (lire en ligne)
↑Jean des Cars, Louis II de Bavière ou le Roi foudroyé, Paris, Perrin, (ISBN978-2-262-03205-0), p. 26
Pierre Gaxotte, Histoire de l'Allemagne, tome II, en particulier chapitre « L'unité », Paris, Flammarion, 1963, pages 205 à 212 (notamment)
Jean des Cars, Louis II de Bavière ou Le roi foudroyé, Paris, Perrin, 1975, pages 17–26 (notamment)
Heinz Gollwitzer, Ludwig I. von Bayern. Königtum im Vormärz. Eine politische Biographie. Süddeutscher Verlag, Munich, 1986, (ISBN3-7991-6287-9).
Hubert Glaser(de), Ludwig I. von Bayern: Lebensgang und Leitbilder. In: Die Sehnsucht eines Königs. Ludwig I. von Bayern (1786–1868), die Romantik und Schloss Runkelstein. Hrsg. von der Stadt Bozen. Bozen, 2003, p. 119–140.
Winfried Nerdinger(de) (dir.), Romantik und Restauration, Architektur in Bayern zur Zeit Ludwigs I. 1825–1848. Hugendubel, Munich, 1987, (ISBN3-88034-309-8).
Hermann Thiersch, Ludwig I. von Bayern und die Georgia Augusta. Berlin, 1927 (Abhandlungen der Gesellschaft der Wissenschaften N.F. 21,1), online beim Göttinger Digitalisierungszentrum.
Herbert Eulenberg, Die letzten Wittelsbacher. Phaidon, Vienne, 1929, p. 56–102.
Gottfried von Böhm(de), Ludwig II. König von Bayern, Sein Leben und seine Zeit. Berlin, 1924, p. 460 ff.