L'armée bavaroise dans le Saint-Empire (jusqu'en 1805)
Prise de Buda en 1686, peinture anonyme, vers 1700
Le duché de Bavière, devenu en 1623 l'électorat de Bavière, est une des principautés composant le Saint-Empire, aussi appelé Saint-Empire romain germanique. Ses obligations sont fixées en 1681 par la Constitution militaire impériale(de) (en allemand : Reichsheeresverfassung ou Reichskriegsverfassung). Il constitue un des 10 cercles impériaux, circonscriptions de financement et de recrutement de l'armée du Saint-Empire. Le cercle de Bavière doit fournir à l'empereur un contingent de troupes pour les guerres votées par la Diète d'Empire. Le prince-électeur entretient en outre ses propres forces armées et peut mener la guerre pour son compte en dehors du cadre impérial.
Au début de la guerre de Sept Ans (1756-1763), l'armée bavaroise compte 8 régiments d'infanterie, 2 de dragons, 3 de cuirassiers, plus une brigade d'artillerie. En 1757, un régiment de cuirassiers est dissous et ses hommes répartis dans les autres unités. Les dragons n'ont qu'une seule compagnie montée par régiment. Les régiments d'infanterie se composent de 4 compagnies de fusiliers de 130 hommes et une de grenadiers de 100 hommes, plus deux canons de 4 livres : l'effectif théorique du régiment (1 800 hommes) n'est pratiquement jamais atteint en fait. Le régiment d'infanterie de la Garde (Leibgarde-Infanterieregiment) compte en principe 3 bataillons dont seulement 2 peuvent être levés. Un corps de hussards, très réduit, tient lieu de gendarmerie militaire. La Bavière fournit 10 bataillons d'infanterie à l'armée des cercles contre Frédéric II de Prusse. Son contingent participe, sans grand succès, aux batailles de Schweidnitz, Breslau et Leuthen en 1757, Troppau, Olmütz et Neisse en 1758.
Escorte de déserteurs pendant la campagne d'Allemagne (1813) par Richard Knötel (1857-1914)
En 1777, l'extinction de la branche bavaroise des Wittelsbach entraîne la réunion de la Bavière et du Palatinat du Rhin sous la couronne de Charles Théodore, de la branche rhénane. L'armée bavaro-palatine est portée à 10 régiments d'infanterie et adopte l'uniforme bleu clair des troupes palatines.
L'armée bavaroise ne joue qu'un rôle effacé pendant la guerre de Succession de Bavière (1778-1779) qui oppose la Prusse à l'Empire.
Uniforme de lieutenant des grenadiers de la Garde (1814)Napoléon haranguant les troupes bavaroises et wurtembergeoises à la bataille d'Abensberg (1809) par Jean-Baptiste Debret (1810)
Pendant la campagne d'Allemagne (1813), la Bavière se retourne contre Napoléon et rejoint la Sixième Coalition. Lors de la bataille de Hanau (30-), une armée austro-bavaroise commandée par von Wrede tente, sans succès, d'arrêter la retraite de Napoléon vers la France. Puis une armée bavaroise commandée par Friedrich von Zoller assiège la forteresse de Huningue qui finit par se rendre en apprenant l'abdication de Napoléon ( - ). En 1815, la Bavière se joint à la Septième Coalition et lève de nouveau une armée contre la France mais n'a pas le temps de l'engager.
Vers l'unité allemande
Bataille de Beaumont (30 aout 1870) avec le corps bavarois au sud-ouest
Pendant la guerre austro-prussienne de 1866, la Bavière est alliée de l'Autriche. Son armée, commandée par le prince Charles-Théodore, livre une bataille à Uettingen (25-) suivie d'un armistice qui met fin au conflit, l'Autriche ayant abandonné le combat.
Elle conserve les uniformes bleu clair et le casque à panache (Raupenhelm) comme tenues de parade mais s'aligne sur l'organisation, l'entraînement et la tenue de campagne de l'armée prussienne, avec la cocarde et les insignes de col blanc et bleu de la Bavière.
À la veille de la Première Guerre mondiale, l'armée bavaroise compte 4 089 officiers, médecins, vétérinaires et cadres administratifs, 83 125 sous-officiers et soldats, 16 918 chevaux.
Première Guerre mondiale
Le 1er bataillon de Landwehr bavaroise au combat de Lunéville, image et poème en dialecte bavarois, carte postale allemande, 1914« Les forteresses et leurs vainqueurs - Przemysl - Général von Kneussel », image de propagande allemande, 1915Le prince Rupprecht de Bavière passant les troupes en revue, 1914Soldats de l'armée bavaroise dont le caporal Adolf Hitler (à droite), 1915