Cette liste recense les élections organisées durant l'année 1946. Elle inclut les élections législatives et présidentielles nationales dans les États souverains, ainsi que les principaux référendums[1].
En Europe de l'Est, les communistes arrivent au pouvoir en Bulgarie (qui devient une « république populaire », septembre) et en Tchécoslovaquie (mai).
Sous la direction de Hô Chi Minh, le pays a déclaré son indépendance en . L'indépendance n'est pas reconnue par la France. L'élection ne se déroule pas à bulletin secret.
Seuls les candidats membres du Parti communiste, ou approuvés par le parti, sont autorisés à se présenter. Les autorités présentent un unique candidat pour chaque siège ; les citoyens sont invités à approuver ou rejeter le candidat sélectionné.
Tous les candidats sont élus, avec un taux d'approbation général de 99,2 %. Le Parti communiste (parti unique) obtient 81 % des sièges, le reste revenant à des élus sans étiquette mais approuvés par le parti.
Le Parti travailliste (gauche) remporte la majorité absolue des sièges à la Chambre des députés. Juan Perón (travailliste) est élu président de la République avec 52,8 % des voix, devant José Tamborini, candidat soutenu par une alliance allant des conservateurs aux communistes.
Les Libéraux remportent la majorité relative des sièges à la Chambre des représentants, tandis que le Parti nationaliste (droite) conserve sa majorité absolue au Sénat. Manuel Roxas (libéral) est élu président de la République avec 53,9 % des suffrages.
Une proposition de Constitution est soumise aux citoyens pour la Quatrième République. Elle abolit le Sénat et renforce la nature parlementaire plutôt que présidentielle des institutions. Soutenue par les socialistes et les communistes, elle suscite l'opposition des gaullistes, qui souhaitent un modèle présidentiel fort.
La proposition est rejetée par 52,8 % des votants. En conséquence, l'assemblée constituante est dissoute, et de nouvelles élections législatives ont lieu en juin.
Élections anticipées, dues au rejet par référendum de la proposition de nouvelle Constitution. Ces élections doivent produire une nouvelle assemblée constituante.
Alternance. Parlement sans majorité. Le Mouvement républicain populaire (centriste, chrétien-démocrate) dépasse le Parti communiste et obtient une majorité relative des sièges. Les communistes et les socialistes ne disposent plus, ensemble, d'une majorité absolue. Georges Bidault (MRP) devient président du gouvernement provisoire, mais maintient un gouvernement d'union nationale avec les communistes et les socialistes.
Les citoyens sont invités à choisir entre le maintien de la monarchie ou son abolition en faveur d'une république. Le roi Victor-Emmanuel III, entaché par son soutien au fascisme, a abdiqué le mois précédent, cédant le trône à son fils Humbert II.
Les Italiens se prononcent à 54,3 % pour l'instauration d'une république. Celle-ci est proclamée le même jour. Humbert II quitte le pays sans abdiquer, et est banni par la nouvelle Constitution. (Pour plus d'informations, voir l'article : Naissance de la République italienne.)
Plusieurs propositions sont soumises aux citoyens : l'abolition du Sénat ; une réforme agraire et la nationalisation des industries essentielles ; la « consolidation de la frontière occidentale » sur la ligne Oder-Neiße.
Officiellement, toutes les propositions sont approuvées par plus des deux tiers des votants. En réalité, les autorités publient des résultats falsifiés ; seule la proposition portant sur la frontière occidentale a réellement été approuvée par les citoyens.
Le référendum porte sur l'abolition de la monarchie et l'instauration d'une république.
La proposition est approuvée par 95,6 % des votants. La république populaire de Bulgarie est proclamée le . Des élections législatives ont lieu en octobre.
Le référendum porte sur l'indépendance du pays vis-à-vis du Danemark.
La proposition est approuvée par 50,7 % des votants. Les autorités danoises ne reconnaissent pas le résultat, car le taux d'abstention ayant été de 32,5 %, la majorité des Féroïens n'ont pas voté pour l'indépendance. Le Danemark accorde néanmoins l'autonomie aux îles Féroé en 1948.
Une proposition de Constitution est soumise aux citoyens pour la Quatrième République. Elle vise à instaurer une république parlementaire. La Constitution est soutenue par les partis du gouvernement (centristes, communistes et socialistes), mais Charles de Gaulle, partisan d'un modèle exécutif fort, fait campagne pour le « non ».
La proposition est approuvée par 53,2 % des votants. La Quatrième République est proclamée le lendemain.
Les élections font suite à l'abolition de la monarchie, et la proclamation de la république populaire de Bulgarie en septembre. L'Assemblée nationale élue par ce scrutin sera également une assemblée constituante.
Élection d'une assemblée constituante. Elle fait suite au coup d'État orchestré par le mouvement Action démocratique en pour introduire la démocratie au Venezuela. Premières élections démocratiques de l'histoire du pays.
Le parti Action démocratique (gauche) remporte une très large majorité des sièges.
Alternance. Le Parti républicain (conservateur) obtient une majorité absolue des sièges aux deux chambres du Congrès. Le président Harry S. Truman (Parti démocrate) perd ainsi le soutien du corps législatif.
Élection de la première Assemblée nationale de la Quatrième République, proclamée le .
Parlement sans majorité. Le gouvernement d'union nationale (centristes, communistes et socialistes) conserve une large majorité absolue des sièges. Le Parti communiste remporte la majorité relative, dépassant le Mouvement républicain populaire (centriste, chrétien-démocrate). Maurice Thorez (communiste) brigue la direction du gouvernement, qui lui est refusée par ses alliées. En décembre, Léon Blum (SFIO, socialiste) forme brièvement un gouvernement minoritaire uniquement constitué de socialistes. En , Paul Ramadier (SFIO) prend la tête d'un gouvernement tripartite (centristes, communistes, socialistes).
Premières élections nationales roumaines où les femmes aient le droit de vote. Se déroulant sous occupation soviétique, les élections sont marquées par la fraude et les intimidations.
Le « Bloc des partis démocratiques », alliance de partis de gauche ou libéraux, remporte la majorité absolue des sièges. Au sein de l'alliance, le Parti social-démocrate dispose du plus grand nombre de sièges, le Parti communiste n'étant qu'en quatrième place (avec 16 % des sièges au Parlement). Petru Groza (Front des laboureurs, parti agrariste membre du « Bloc ») est Premier ministre.