Elle est connue pour le ski : 36 pistes de ski alpin, 100 kilomètres de pistes. La station est principalement séparée en trois parties : « Les Orres 1550 » (Pramouton), « Les Orres 1650 » (Centre Station) et « Les Orres 1800 » (Bois Méan).
Géographie
Les Orres est une commune du département des Hautes-Alpes, en Provence-Alpes-Côte d'Azur, située à 38 km de Gap. La commune occupe la haute vallée du torrent de Vachères (affluent de la Durance au niveau d'Embrun), et de son affluent principal, l'Eyssalette. La commune est limitée à l'est et au sud par la ligne de crête principale séparant les vallées de la Durance et de l'Ubaye (2 884 mètres à la Grande Epervière, 2 916 mètres à l'Aupillon) ; au nord par le Méale (2 518 mètres au Pic Haut), qui la sépare de la vallée de Crévoux) ; à l'ouest, par l'arête de la Mazelière (2 898 mètres au Pouzenc), qui la sépare des communes de Crots et de Baratier.
La vallée de Vachères, orientée est-ouest, sépare très nettement un ubac et un adret. Au sud, les ubacs sont pour l'essentiel couverts de forêts, jusqu'à une altitude de 2 100 mètres. Au nord, les adrets, autrefois très cultivés, en sont dépourvus, sauf au-dessus de 1 750 mètres et sur tout le versant non rocheux du Méale, dans la forêt domaniale.
Les Orres, ce sont huit hameaux ou villages : sur le versant Adret du Méale (2 450 m) face à la station, on trouve : le hameau des Sagnettes (1 250 m), le village du chef-lieu (1 450-1 520 m), les hameaux de Darenne et des Ribes (1 440 m), les hameaux du Forest (1 540 m) et du Haut-Forest (1 590 m) et le hameau du Château (1 600 m). Sur le versant ubac, le village du Mélézet (1 450 m). La commune se situe dans l'arrondissement de Gap et dans le canton d'Embrun.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 7,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 864 mm, avec 7,1 jours de précipitations en janvier et 6,6 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 7,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 879,9 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 34,2 °C, atteinte le ; la température minimale est de −23 °C, atteinte le [Note 1],[3],[4].
Statistiques 1991-2020 et records LES ORRES (05) - alt : 1446m, lat : 44°30'04"N, lon : 6°33'08"E Records établis sur la période du 01-12-1935 au 04-01-2024
Au , Les Orres est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[7].
Elle est située hors unité urbaine[8] et hors attraction des villes[9],[10].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (93,4 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (93,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (43,4 %), forêts (27,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (22,5 %), prairies (3,9 %), zones agricoles hétérogènes (1,5 %), zones urbanisées (1,2 %)[11].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes de Orreis en 1105, Oree Locus en 1127, Horrei en 1238[12], les Heuerys en 1564[13].
Ce nom vient du latin horreum qui désigne un grenier à blé. En effet, la vallée des Orres représentait auparavant des réserves de blé considérables pour la ville d'Embrun.
Jean Ferdinand Petrucci lui[14] affirme seulement un lien sémantique avec « Hort » : « Jardin » (dans un sens large). Exemple origine du nom des « Hortensias » et encore du « vallon-des-Houerts » proche à Saint-Paul-sur-Ubaye. Étymologiquement lié au latin hortushort, ortus qui ont donné des dérivés dans toutes les langues et idiomes latins.
La première mention des Orres est faite dans le testament d'Abbon () ; la vallée faisait partie des domaines légués à l'abbaye de la Novalaise. Le testament signale qu'Abbon, patrice resté fidèle au roi mérovingien Thierry IV et au maire du palais Charles Martel, avait conquis ces terres des nobles Riculfe et Rotbald, alliés des Sarrasins[16].
Le , le comte de Forcalquier, Guillaume Ier de Forcalquier, au pouvoir encore incertain, donne la moitié de ses terres des Orres aux chanoines de la cathédrale d'Embrun[17]. L'autre moitié avait été donnée en fief (sans doute aux consuls et à la ville d'Embrun) par un de ses prédécesseurs[18]. À la demande de l'archevêque, sans doute à cause d'incertitudes politiques persistantes, la donation à l'église d'Embrun est confirmée par le pape Eugène III lui-même le . Les Orres a été la résidence de campagne des évêques d'Embrun et de Gap.
Dès le XIIe siècle, les communautés villageoises et leurs activités économiques apparaissent dans les textes. Dès avant 1178, la communauté d'Embrun faisait paître ses troupeaux dans la vallée des Orres[19]. En 1193, le premier texte apparaît, selon lequel la forêt de Baratier est indivise entre les trois communautés d'Embrun, de Saint-André et de Saint-Sauveur (qui formeront plus tard la « terre commune » ou l'« université ») et celles de Baratier et des Orres[20]. En 1263, c'est le Dauphin qui confirme les droits d'usage des mêmes trois communautés sur la forêt de la Mazelière[réf. nécessaire] ; les conflits seront nombreux avec la communauté des Orres, comme en 1716[21]. Plus disputée encore est la montagne de Vachères ; possédée par les chanoines d'Embrun et par le Dauphin, elle est « albergée » en 1293 à la communauté des Orres[22]. En 1848 et 1852, il y a encore des conflits et des procès sur la nature des droits d'usage en cette montagne, entre la communauté des Orres et les trois communautés d'Embrun, de Saint-André et de Saint-Sauveur[23]. S'ajoutent à ces différentes communautés les transhumants provençaux, présents dans la vallée depuis le XIIIe siècle[réf. nécessaire].
Jusqu'au traité d'Utrecht (1713), Les Orres se situent à une frontière, la vallée de Barcelonnette dépendant selon les cas des comtes de Provence ou des ducs de Savoie. Le col des Orres est une voie de passage possible entre Embrun et Barcelonnette. Les armées y passent souvent. En 1388, le duc de Savoie Amédée VII a pris Barcelonnette ; les Embrunais s'alarment, ils construisent un fort au chef-lieu des Orres[24]. En 1552, avec les guerres d'Italie, il y a des escarmouches, les deux châteaux des Orres sont renforcés[25]. Pendant les guerres de Religion, la misère est grande. François de Bonne de Lesdiguières, chef protestant fidèle au roi de Navarre, organise la défense du Dauphiné. En , le duc de Savoie vient d'investir Barcelonnette. Lesdiguières monte péniblement les canons sur le col des Orres et ouvre le feu, entraînant la reddition de la ville[26]. En 1692, lors de la guerre de la Ligue d'Augsbourg, le duc de Savoie Victor-Amédée II envahit le Dauphiné. Guillestre et Embrun tombent, de nombreux villages et châteaux sont brûlés, Les Orres sont pillées[27]. Mais la Savoie est finalement battue.
Mais plus que les événements politiques, c'est l'augmentation de la pression démographique qui devient la grande affaire de la vallée, et ce jusqu'à la fin du XIXe siècle. Une conséquence pratique est la création de la paroisse du Mélezet en 1848[28]. Mais la très forte pression sur les terres exploitables explique aussi la poursuite des conflits sur les pâturages pendant toute la période. On estime au début du XXe siècle que 8 000 moutons et caprins estivent dans la commune[29]. Une grave conséquence est le déboisement. Dès 1728, « la forêt de la Mazelière, autrefois plantée de mélèzes, est aujourd'hui réduite en broussailles par les usages et les essarts[30] ». En 1821, l'État veut prendre la main, en déclarant domaniales les forêts et montagnes de treize communes ; mais celles-ci réussissent à prouver qu'elles en étaient propriétaires avant même la prise de pouvoir par les Dauphins (voir l'année 1193), dont les rois de France ont hérité[31]. Autre méthode : le , l'État prend un décret de reboisement de dix communes, dont Les Orres[32]. Malgré cette pression démographique, Les Orres est une commune pionnière, ses pâturages sont très réputés[33]. Le XIXe siècle, dès 1806, voit la construction de nombreux canaux d'arrosage[34]. Et les communes voisines se mettent ensemble pour construire dès 1807 un pont sur le torrent de Vachères (pont de Baratier ?)[35].
D'autres acteurs importants apparaissent durant les XIIe et XIIIe siècles. Parmi eux, la commanderie d'Embrun (puis de Gap) des Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem possédait des biens aux Orres (un domaine au Mélézet et une forêt), avant 1247[38]. Un ruisseau, la Fontaine de Jérusalem, rappelle encore sa présence. Les seigneurs de Baratier sont attestés à partir de 1285, puis d'autres seigneurs dès 1336. Ces pouvoirs sont imbriqués dans la seigneurie des Orres. Sans doute dès le XIVe siècle, celle-ci est divisée en 24 parts ; 8 parts reviennent au Dauphin, 13 au chapitre d'Embrun, 2,5 parts à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. La dernière demi-part est partagée entre la ville d'Embrun, les seigneurs de Baratier et un seigneur particulier[39]. Ce partage de la seigneurie évolue quelque peu durant l'Ancien Régime. En 1566, le chapitre d'Embrun vend ses 13 parts à Melchior de Girard ; mais la vente est résiliée et la communauté des Orres s'en rend acquéreur en 1569[40]. Jusqu'à la Révolution, le partage se fait donc entre le Roi (héritier des droits du Dauphin, 8 parts), la communauté des Orres (13 parts), l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem (2,5 parts), la dernière demi-part restant partagée entre ses trois détenteurs initiaux[41].
1991 : Mise en place du système SKIDATA sur l'ensemble de la station.
1999 : Ouverture du musée rural au chef-lieu.
2004 : Inauguration du Bike Park des Orres, le tout premier de France[Note 3].
2006 : Début des travaux de la partie haute de la station Les Orres 1800[N 2].
2007 : Inauguration de la nouvelle galerie marchande, nouvelle webcam au point culminant de la station et mise en place de 115 bornesWi-Fi gratuit et illimité sur la totalité de la station.
2008 : Inauguration de l'Espace Rencontre et Culture, de la patinoire panoramique et de la toute nouvelle partie haute de la station : Les Orres 1800.
2018 : Démontage d'un télésiège à pinces fixes deux places Bois Long ainsi que d'un téléski Pic Vert et création d'un nouveau télésiège débrayable six places dénommé Pic Vert, ce dernier ayant pris le nom de l'ancien téléski dont le départ se trouvait au même endroit que le nouveau télésiège[44].
2019 : Création d'une zone d'hébergement insolite : Alpin Cocoon[45].
↑La station de sports d'hiver des Orres a été réalisée à partir de 1970 à une altitude de 1 650 m. Elle a emprunté son nom au village ancien situé sur le versant opposé. Les façades des résidences de la station sont entièrement en bois ce qui apporte un certain charme au lieu. Juste devant la barre d'immeubles principale, sur la place Émile Hodoul, on trouve une grande terrasse avec des bars et des restaurants et surtout la Bulle qui est un grand bâtiment en forme de ballon de football où est installée l'École du ski français ainsi qu'un restaurant. Il y a deux restaurants d'altitude, et un troisième en construction : un au début et un autre à la fin du télésiège débrayable nommé Pousterle. On trouve plusieurs hôtels au sein même de la station.
↑Sur la période 2006-2009 a été créée la partie haute de la station : Les Orres 1800. Cette opération visait à créer de nouveaux logements hors du centre station pour accueillir de nouveaux arrivants. Une garderie et un jardin d'enfants en 2008 puis une station météo et un centre de recherche en climatologie en 2009 ont notamment été construits pour répondre aux besoins des nouveaux habitants. La station offre au total 15 000 lits touristiques.
En hiver
Le domaine skiable s'étend sur 1 170 m de dénivelé, de 1 550 m jusqu'à 2 720 m d'altitude. Il y 35 pistes de ski balisées neuf vertes, quatre bleues, 18 rouges et quatre noires) représentant une longueur d'approximativement 100 km accessibles par 17 remontées mécaniques (huit télésièges et neuf téléskis). Son exposition Nord-Ouest permet de conserver une neige remarquable durant toute la saison hivernale. La station dispose aussi d'un snowpark tout neuf, de deux jardins des neiges (aire dédiée aux tout-petits qui peuvent apprendre le ski grâce à des téléskis à câble bas et autres remontées mécaniques pour les enfants), d'une patinoire depuis et d'une piste de luge quatre saisons depuis [46].
En plus d'avoir une neige excellente et de magnifiques pistes, le domaine vous permet de skier dans la gigantesque forêt de mélèzes située sur la totalité du bas de la station. En haut, de petits et beaux vallons offrent une vue magnifique sur la ville d'Embrun et le lac de Serre-Ponçon.
La station des Orres vous propose aussi, en hiver, d'aller patiner, d'aller au cinéma, de faire du ski de fond, des raquettes à neige ou encore de dévaler la piste de luge sur rail.
Courant 2017, à l'initiative de l'Agence de Développement des Hautes-Alpes et en partenariat avec Google, les pistes et les paysages des principales stations du département sont numérisées grâce au Google Street View Trekker, une motoneige spéciale mise au point par Google comportant plusieurs objectifs photographiques permettant le développement de Google Street View, en l'occurrence dans les domaines enneigés de haute montagne[47]. Dans la station des Orres, la motoneige a numérisé le haut du télésiège Pousterle ainsi que quelques autres pistes de ski de la station.
En été
Durant la saison d'été, généralement de mi-juin à mi-septembre, trois des huit télésièges sont disponibles pour monter des VTT et descendre la quinzaine de pistes dédiée au Downhill, à l'Enduro, ou encore au Slopestyle.
Ces trois télésièges peuvent également être empruntés par les piétons (avec forfait) pour profiter des sentiers de randonnée de tous niveaux ou encore se servir de ces derniers pour aller au sommet de la station et faire du parapente. La patinoire, le cinéma, la luge et la piscine sont aussi ouverts en été. Bien d'autres activités sont disponibles, telles que le tennis, les randonnées en quad, et les promenades à cheval, entre autres.
Certains points de vue du domaine offre un panorama exceptionnel sur le lac de Serre-Ponçon et sur la ville d'Embrun.
Typologie
Économie
La commune des Orres tire la grande majorité de ses bénéfices de sa station de sports d'hiver homonyme qui propose de nombreuses activités d'hiver comme d'été : ski, snowboard, VTT…
L'économie pastorale déclinante a ainsi été relancée par le tourisme. Ainsi les agriculteurs de la vallée fertile en blé des Orres ont laissé place aujourd'hui aux moniteurs de ski, restaurateurs... Tous conservent toutefois une forme de pluri-activité afin de subvenir à leurs besoins tout au long de l'année.
Le premier dénombrement de la population eut lieu en 1404. Il fut réalisé pour le compte du roi pour estimer « la valeur du Dauphiné ». Il donna 60 feux (c'est-à-dire des « feux fiscaux », soit entre 240 et 300 habitants) pour la chastellenie des Orres. Celle-ci était alors beaucoup plus peuplée que celles des Crots et de Baratier[51].
Autre dénombrement, en 1783, la communauté compte 173 familles et 865 habitants. Le hameau le plus peuplé est celui du Mélezet[52].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[53]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[54].
En 2021, la commune comptait 519 habitants[Note 4], en évolution de −8,79 % par rapport à 2015 (Hautes-Alpes : +0,04 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
↑La piste La Pousterle est aujourd'hui la seule piste des Alpes du Sud capable d'accueillir des courses officielles. Elle avait été sélectionnée pour recevoir les compétitions olympiques de descente, slalom géant et combiné dans le cadre du dossier de candidature des Jeux olympiques d'hiver de 2018 (Alpes du Sud Pelvoux Écrins) mais c'est finalement Annecy qui fut désignée comme ville candidate française en mars 2009. Depuis ces deux homologations, la station a alors reçu et organisé plusieurs compétitions officielles de ski alpin.
↑Le Bike Park des Orres comporte une quinzaine de pistes et est ouvert généralement de mi-juin à mi-septembre. L'ambassadrice officielle du Bike Park des Orres est Anne-Caroline Chausson, multiple championne du monde dans ce qui est du domaine du vélo (BMX, descente, Four-cross...).
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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