De passage dans son fief de Bresse, il a une relation avec Françoise Arnaud, de Bourg-en-Bresse[5]. Deux enfants naîtront de cette relation adultère, Humbert et Jeanne (ou Jeannette)[5],[6].
Amateur de joute et grand chef de guerre, on dit que le sang ennemi constellait souvent son armure d'où son surnom[9]. En réalité, ce surnom était dû au fait qu'il était le seul à toujours porter des vêtements rouges[2], comme son père, Amédée VI, portait des vêtements verts[3]. Selon les chroniqueurs, à partir de Perrinet Dupin (v. 1476-78) qui consacre les chapitres XXVII à XXXV de sa Chronique du comte Rouge[Note 1], cette couleur lui aurait été attribuée par le jeune Charles VI, en raison de sa bravoure lors de la campagne de Flandre, signifiant le « feu de son courage »[Note 2],[13]. La chronique de Dupin avait pour titre à l'origine de « Comte noir » avant d'être transformée en « Comte rouge »[11]. Le surnom chromatique proviendrait, selon une autre version, d'un banquet en l'honneur de la naissance de son fils, en compagnie des Grands de la Cour de France, au cours duquel le duc de Berry aurait invité le comte à quitter ses habits de deuil[11]. Cette version est en partie amorcée dans la Chronique de Savoye de Jehan d'Orieville, dit Cabaret[14].
Comte de Savoie (1383-1391)
Il fut appelé par le roi de France au secours de Louis II de Flandre, se trouva à la bataille de Roosebeke, prit part à la deuxième expédition de Flandre avec « sept cents lances de purs savoisiens ». Ce fut vers la fin de son règne que le comté de Nice fut réuni à ses États.
Le comte utilise dans sa titulature, en plus du titre de comte de Savoie, ceux de « duc de Chablais et d'Aoste, marquis en Italie et vicaire général d'Empire »[15].
En 1385, a lieu une transaction entre Amédée VII, comte de Savoie, marquis en Italie, et Humbert, seigneur de Thoire et Villars, qui renonce aux droits revendiqués par lui sur le péage de Chambéry en échange de l'inféodation du mandement de Corcelles.
En effet, après la mort de la Reine Jeanne (1382), dans le cadre des conflits de succession et de la défaite de l'Union d'Aix, il négocie la dédition de Nice à la Savoie avec le baron Jean Grimaldi de Beuil en 1388. Nice et les autres communautés de la Provence orientale (en rive gauche du Var), sous le nom de « terres neuves de Provence », forment alors une nouvelle division administrative des États de la Maison de Savoie. Nouvelle division administrative qui prendra en 1526 le nom de « comté de Nice ».
Fin de règne et succession
Le comte Amédée meurt du tétanos le à la suite d'une grave blessure de chasse, à cheval, dans les environs de Ripaille[3],[4]. Mal soigné, le bruit court qu'il aurait été empoisonné[16]. Son médecin, Jean de Granville, et son apothicaire, Pierre de Lompnes, sont accusés[17]. Ce dernier fut exécuté à Chambéry au mois de . Granville, mis à la torture, accusa Bonne de Bourbon de l'avoir poussé au crime et lui donna comme complice le seigneur de Cossonay et Othon III de Grandson, seigneur d'Aubonne, qui jusqu'alors avaient été ses protecteurs. Cette accusation qui, selon toutes probabilités, était une calomnie, obligea Grandson à quitter les États de Savoie. Mais quand il revint, un de ses ennemis les plus ardents, Gérard, seigneur d'Estavayer, se porta en champion des accusateurs. Deux partis se formèrent et l'on put même craindre une guerre civile.
Pour mettre un terme à l'agitation populaire, le conseil de régence qui gouvernait au nom du comte Amédée VIII, mineur, ordonna le jugement de Dieu. Ce duel judiciaire, le dernier en Savoie, eut lieu à Bourg-en-Bresse le , en présence du petit comte et de toute sa noblesse. Grandson, vaincu, eut les mains coupées par son adversaire et périt. Il fut réhabilité ultérieurement[18].
Famille et descendance
Amédée, comte de Bresse, épouse en 1377, à Paris, le , Bonne de Berry, fille de Jean de France, duc de Berry et duc d'Auvergne, et de Jeanne d'Armagnac, fille du comte Jean Ier. Elle est également petite-fille du roi de France Jean II le Bon. De cette union sont connus trois enfants[2] :
Dans son comté de Bresse, en 1377, il a une relation avec Françoise Arnaud, originaire de Bourg-en-Bresse[6],[20]. Cette union illégitime donne naissance à :
Jeanne de Savoie qui épouse, en premières noces, le noble bugiste André de Clarens[21] (ou de Glérens), fils de Béraud de Lyarens, seigneur de Glérens, de Berchier, de L'Isle et de Surpierre. En secondes noces, elle épouse Pierre L’Anglois, seigneur du Moncel, gouverneur d’Estavayer, issu d'une famille de gentilshommes bressans originaires de Saint-Trivier-de-Courtes[22].
Armoiries
Les armes du comte Amédée VII se blasonnent ainsi : De gueules à la croix d’argent et porte pour cimier : un mufle de lion dans un vol[23].
Notes et références
Notes
↑Perrinet Dupin ou Perrinet du Pin, originaire de La Rochelle[10] (alors que Samuel Guichenon avait naître par erreur à Belley), était le chroniqueur officiel à la Cour de Savoie, nommé par la duchesse Yolande de France[11]. Il auteur d'une chronique connue sous le nom de Chronique du comte Rouge, vers 1476-1478.
↑Le jeune Charles se serait adressé au duc de Berry, beau-père d'Amédée : « Bel oncle, je veux que votre gendre, qu’on appelle Comte Noir depuis qu’il porte le deuil de son père, soit désormais connu sous le nom de Comte Rouge. Pendant toute la guerre, un noble feu a excité son courage ; la couleur de feu doit être la sienne. »[12].
↑ ab et c[PDF]Isabelle Cottet, « La chronique du comte rouge: une œuvre au service de la duchesse Yolande », Recherches régionales, no 157, , p. 59-66 (lire en ligne).
↑Bernard Andenmatten, Agostino Paravicini Bagliani, avec la collaboration de Nadia Pollini, Amédée VIII : Félix V, premier duc de Savoie et pape (1383-1451). Actes du colloque international, Ripaille-Lausanne, 23-26 octobre 1990, vol. 103, Bibliothèque historique vaudoise, Lausanne, Fondation Humbert II et Marie José de Savoie, , 523 p., p. 92
↑Juliusz A. Chrościcki, Mark Hengerer, Gérard Sabatier, Les Funérailles princières en Europe, XVIe – XVIIIe siècle, vol. I : Le grand théâtre de la mort, Versailles/Paris, Les Editions de la MSH, coll. « Aulica », , 412 p. (ISBN978-2-7351-1426-9, lire en ligne), p. 220.
↑Claudius Blanchard (Académie de Savoie), Histoire de l'abbaye d'Hautecombe en Savoie avec pièces justificatives inédites, Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, Tome 11 (1867), 744 pages, p. 254 (Lire en ligne)
↑Paolo Cozzo, « Stratégie dynastique chez les Savoie: une ambition royale, XVI-XVIIIe siècle », dans Juliusz A. Chrościcki, Mark Hengerer, Gérard Sabatier, Les funérailles princières en Europe, XVIe – XVIIIe siècle : Volume I : Le grand théâtre de la mort, Les Editions de la MSH, , 412 p. (ISBN978-2-73511-686-7, lire en ligne), p. 228-229 (Carte).
↑Adrien de Riedmatten, Humbert le Bâtard. Un prince aux marches de la Savoie (1377-1443), t. 35, Lausanne, Cahiers lausannois d'histoire médiévale, , 595 p. (ISBN2-940110-48-4).
↑Guido Castelnuovo, « Humbert le Bâtard : un seigneur itinérant au service de son prince », dans Agostino Paravicini Bagliani, Eva Pibiri, Denis Reynard, L'itinérance des seigneurs, actes du Colloque international, vol. 34, Lausanne, Université de Lausanne, Faculté des lettres, Section d'histoire, coll. « Cahiers Lausannois d'Histoire Médiévale », , 413 p. (ISBN978-2-94011-047-6, lire en ligne), p. 15.
↑La famille Angleis d'Estavayer-le-Lac, in Annales Fribourgeoises, 1950
↑Laurent Hablot, « Rouge. La couleur rouge », sur le site de la Base DEVISE - base-devise.edel.univ-poitiers.fr (consulté le ).