Landres est une commune lorraine située au nord du département de Meurthe-et-Moselle, au cœur du Pays Haut lorrain.
Le village de Landres est situé dans une légère cuvette, à un peu plus de 300 mètres d'altitude. Il est entouré de collines, à l'ouest, au sud et à l'est qui le dominent d'une quarantaine de mètres (altitude maximum : 346 mètres).
Le sous-sol du bassin de Landres est calcaire, comme la presque totalité du sous-sol en Lorraine, exception faite du massif vosgien. Landres est située sur le rebord occidental des côtes de Moselle (dernière cuesta à l'est du Bassin parisien).
Ce sous-sol calcaire du Pays Haut date du jurassique moyen, dit Dogger. Il est le résultat d'une série d'immersions et d'émersions d'une vaste pénéplaine sableuse par des mers plus ou moins chaudes et profondes, déposant des couches alternativement dures (calcaire et grès) et souples (argile et marne). Ce phénomène a donné naissance à l'entité géologique dite « Bassin parisien ».
Au cours des ères tertiaires et quaternaire, les changements climatiques, l'érosion et l'influence des mouvements tectoniques du Massif des Vosges voisin, poursuivent le modelage des paysages du Pays Haut.
La géomorphologie du Pays Haut se caractérise par un plateau incliné d'est (sommet des côtes de Moselle, partie la plus élevée, dépassant en plusieurs points les 450 m d'altitude) en ouest (vers la plaine de la Woëvre, marneuse, au pied des côtes de Meuse). Les reliefs sont peu marqués, mais certaines vallées sont relativement encaissées, sous l'action de cours d'eau ayant acquis la puissance suffisante pour « inciser » le plateau. C'est le cas des affluents de la Moselle ou de la Meuse, comme l'Orne à partir de Hatrize, la Chiers au nord, et la Fensch entre les deux, et même des sous-affluents tels que le Woigot dès en amont de Briey ou la Crusnes à partir de Serrouville.
Pour Landres plus précisément, la commune étant située à la source du Woigot, à proximité de la limite de partage des eaux, le relief est plus doux et les vallées peu marquées.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 878 mm, avec 13,1 jours de précipitations en janvier et 9,3 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Rouvres-en-woevre », sur la commune de Rouvres-en-Woëvre à 14 km à vol d'oiseau[5], est de 10,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 668,3 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 40,2 °C, atteinte le ; la température minimale est de −15,4 °C, atteinte le [Note 2],[6],[7].
Au , Landres est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10].
Elle appartient à l'unité urbaine de Piennes[Note 3], une agglomération intra-départementale regroupant trois communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 4],[11],[12]. La commune est en outre hors attraction des villes[13],[14].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (82,8 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (84,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (71,5 %), prairies (10,8 %), zones urbanisées (9,5 %), forêts (7,8 %), zones agricoles hétérogènes (0,4 %)[15]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Aux Ve et VIe siècles, dès le début de l’époque franque, de nombreux villages qui existaient déjà à l’époque gauloise sont débaptisés. Le conquérant impose souvent son nom à son domaine, parfois sa langue. Le nom gaulois, mais aussi le nom germain sont très vite latinisés dans les régions romanes où les Gallo-romains restent majoritaires.
Deux étymologies du nom de Landres ont été trouvées[réf. nécessaire] : l'une donne une origine gauloise, l'autre une origine franque :
de « landa », nom celtique désignant une terre aride et inculte ;
terre de Landérich (à rapprocher de Landremont près de Dieulouard), ce qui aurait pu aussi donner Landérici villa et Landreville s’il y avait eu une ferme.
Dans les cartulaires des cathédrales ou des monastères, dans les nombreuses archives et les dénombrements existants, on retrouve souvent le nom de Landres mais parfois avec d’étranges orthographes. Il faut préciser qu’avant le XVIIe siècle, les règles n’étaient pas bien fixées, peu de gens savaient lire et écrire, et chacun orthographiait comme il pouvait. Le chapitre de la cathédrale de Metz possédait à Landres une très ancienne seigneurie foncière connue sous le nom ban de St Pierre et St Paul. Les archives départementales[Lesquelles ?] nous indiquent les orthographes et déformations successives du nom :
Landes en 1128 (Chap. cath. S. l’an) ;
Lende en 1137 (- id -) ;
Lendes en 1411 (- id -) ;
Landrez en 1413 (arch. H. de V. A. A. 42) ;
Landre en 1605 (inv. des titres de Lorraine III p. 305) ;
Lendres en 1618 (Hus. Lesc. cr. de Lorr.) ;
Landres et Mont en 1749 (de Maill. Barr.).
Landre ou Landres ?
Le nom ancien de la commune est Landre ou Landres, ce nom s’écrit soit au singulier, soit au pluriel. Ces deux orthographes sont en rapport avec les données anciennes. D’après les archives de Briey[réf. nécessaire], dès le IXe siècle et avant les croisades, les sires de Landres occupent leur castellum ad Landria, le château vers Landres, au pluriel parce que Landria précédé de la préposition ad, indique que c’est un accusatif pluriel neutre : on écrit donc Landres.
Cependant au milieu du XVIIe siècle, on trouve dans les archives de l’archevêché de Trèves[réf. nécessaire]auquel Landres est rattaché jusqu’en 1793, une mention d’une capella in Landria : chapelle à Landre. Landria est à l’ablatif singulier féminin à cause de la préposition in ; par conséquent, ici Landre s’écrit au singulier.
Quoi qu’il en soit, le nom du village doit s’écrire au pluriel : un monument de 1523 et un arpentage de Landres en 1714 indiquent ce nom au pluriel[16]. Le « s » ne sera acquis définitivement qu’à la fin du XIXe siècle[réf. souhaitée].
Avant la Première Guerre mondiale, Landres ne vivait que de l'agriculture. Landres et Piennes ne faisaient qu'une seule commune ; la mairie était à Landres car Piennes était, jusqu'en 1912, moins importante. Des mines s'ouvrent dans les deux villes et prennent de plus en plus d'importance. La gare la plus proche se trouvait alors à 10 kilomètres. Pour que les mines puissent fonctionner, une voie ferrée a été construite à Baroncourt, à Audun-le-Roman et à Landres. C'est à partir de cette date que Landres et Piennes se séparèrent et donnèrent deux communes[réf. souhaitée]. La guerre éclate en 1914 ; les mines sont fermées. Le 22 août 1914, le village est incendié par les Allemands. L'incendie du village commence par l'église. Il n'en restera que le clocher. L'armée impériale allemande exécute 10 civils et détruit 67 maisons, lors des atrocités allemandes commises au début de l'invasion. Les unités mises en cause sont les 33e DI -Division d'infanterie- et 3e DC -Division de Cavalerie-[17]. Après l'armistice de 1918, l'activité du village reprend, les mines rouvrent en 1919[réf. souhaitée].
Marc Ceccato[18],[19] Réélu pour le mandat 2020-2026
Ancien cadre
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[21].
En 2022, la commune comptait 979 habitants[Note 5], en évolution de +0,2 % par rapport à 2016 (Meurthe-et-Moselle : −0,26 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
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Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Édifices civils
ancienne demeure des comtes de Mercy, située 4 rue de Mercy construite au XVIIe siècle, repercée aux XVIIIe, XIXe et XXe siècles ;
trois châteaux tous détruits.
Édifices religieux
Les principaux édifices dédiés aux cultes sont :
l'église paroissiale Saint-Privat, ancienne église détruite en 1622, reconstruite puis brûlée en 1743 avec tout le village et reconstruite ; église actuelle reconstruite en 1863 ;
une ancienne chapelle, située rue de la Chapelle, construite en 1763 (date portée par le linteau de la porte) ;
D'azur à la croix d'argent, à l'écusson d'or à trois pals alésés et fichés de gueules, brochant en abîme.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
Le blason de la commune de Landres est composé en 1983, sur demande du conseil municipal, par Jean-Jacques Jouve, historien, et agréé par la direction des archives départementales de Nancy. Il reprend les armes de Catherine de Choiseul, dite d’Aigremont — épouse de Didier de Landres, écuyer, seigneur d’Avillers et de Landres — décédée le et inhumée dans l’église de Landres où sa pierre tombale est encore conservée : d’azur à la croix d’or cantonnée de vingt billettes du même, cinq dans chaque canton, et chargée en cœur d’une croix ancrée de gueules. et les armes de la famille de Mercy qui acquiert au XVIIIe siècle la terre de Landres : d’azur à la croix d’or.. Les armes des deux familles sont brisées d’azur à la croix d’argent pour faciliter la lecture du blason de Landres. Enfin, ce blason est chargé en abîme des armes de la famille de Briey de Landres qui a toujours possédé la seigneurie de Landres et en porte encore le nom : d’or à trois pals alésés et fichés de gueules.
Voir aussi
Bibliographie
Jean Costantini, Landres, histoire d'un petit village du Pays-Haut, 149 p[24].
« Landres », Monographies communales de Meurthe-et-Moselle réalisées pour l'exposition universelle de 1889 et conservées par les Bibliothèques de Nancy, sur galeries.limedia.fr
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l’agglomération ou de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Piennes comprend une ville-centre et deux communes de banlieue.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑« Fiche communale de Landres », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines Rhin-Meuse (consulté le ).
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )