Le village de Bicqueley, de type village-rue (zonage cadastral AB), est situé à quelques kilomètres au sud-est de Toul dans la basse vallée de la Bouvade (qui prend sa source à Crézilles), juste en amont du confluent de cette rivière avec la Moselle.
Le ban communal, d'une superficie de 1 682 hectares, est globalement de la forme d'un triangle dont l'un des côtés (ouest) est limité par la route départementale 674 (Toul - Colombey-les-Belles), le sud s'étendant jusqu'à l'affluence du ruisseau Le Poisson[2] avec la Bouvade. L'Est de la commune est bordé de massifs forestiers (zonage cadastral OD, OF) partagés avec les communes d'Ochey et Pierre-la-Treiche, ce dernier village délimite le nord de Bicqueley.
Ce massif boisé est traversé (du sud au nord) par le ruisseau de l'Arot[3] (parfois orthographié Larot et Arrot[4]) qui se jette dans la Moselle.
L'altitude moyenne du territoire communal est de 220 mètres environ.
La commune est dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Bouvade, la Moselle, le ruisseau de Chaudeau, le ruisseau de la Queue, le ruisseau de l'Arot, le ruisseau de Poisson, le ruisseau des Étangs et le ruisseau des Ormes[5],[Carte 1].
La Bouvade, d'une longueur de 20 km, prend sa source dans la commune de Bagneux et se jette dans la Moselle sur la commune, après avoir traversé sept communes[6].
L'Arot, d'une longueur de 17 km, prend sa source dans la commune de Thélod et se jette dans la Moselle à Pierre-la-Treiche, après avoir traversé sept communes[9].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 838 mm, avec 12,5 jours de précipitations en janvier et 9,3 jours en juillet[10]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Nancy-Ochey », sur la commune d'Ochey à 5 km à vol d'oiseau[12], est de 10,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 810,4 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 39,6 °C, atteinte le ; la température minimale est de −19,1 °C, atteinte le [Note 3],[13],[14].
Au , Bicqueley est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[17].
Elle est située hors unité urbaine[18]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nancy, dont elle est une commune de la couronne[Note 4],[18]. Cette aire, qui regroupe 353 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[19],[20].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (55,2 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (56,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (40,7 %), terres arables (29 %), prairies (15,3 %), zones agricoles hétérogènes (10,8 %), zones urbanisées (3,6 %), eaux continentales[Note 5] (0,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,2 %)[21]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Toponymie
Anciennes mentions : Buculiaco en 922-962[22], Bucculiacum au Xe siècle (Hist. épiscopale de Toul), Buchuliacum (sans date), Bucheleium en 1127-1168, Buchaillei en 1184 (charte de l'abbaye de Clairlieu), Bicquilley en 1607[23].
Le toponyme est formé de l'anthroponyme latin Bucculius et du suffixe gallo-romain -acum, formation typique de l'Antiquité tardive et de l'époque mérovingienne[22].
Histoire
Origines
Au lieu-dit « Trait de la Meix », la carte archéologique de la Gaule[24] indique la découverte de vestiges d'habitations et tuiles à rebords trahissant une possible présence gallo-romaine. Vers 1860, découverte d'un vase antique, dans une propriété dépendant du château.
Jules Beaupré indique dans son répertoire archéologique :
[25] Le chemin de grande communication de Toul à Colombey s'appelle encore La voie romaine. Elle reliait Langres à Toul par Neufchâteau. Il existe un vieux chemin, pavé en pierres debout, dit Vieille route, séparant le ban de Bicqueley de celui de Pierre-la-treiche, suivant une direction parallèle à la route n° 3, et à 1,500 mètres au Nord. Un chemin Charlemagne relie Bicqueley à la vieille route, dans la direction de Toul. Une ancienne voie dite Chemin de Charmes-la-Côte semble prolonger le Chemin Brabant.
La toponymie des cartes modernes mentionne encore une rue de la voie romaine48° 37′ 49″ N, 5° 54′ 20″ E, mais les chemins ruraux dits chemin de Charlemagne[26] et chemin Brabant[27], n’apparaissent que sur d'anciennes feuilles cadastrales.
Époque moderne
Bicqueley subit régulièrement des inondations[28]. Dans la nuit du 3 au 4 mai 2013, une crue exceptionnelle[29] de la Bouvade a inondé le village[30]. Selon un rapport du BRGM, cette inondation hors normes s'explique par une hauteur importante de la nappe souterraine dans le réseau karstique cette année-là, cumulée à une pluviométrie élevée mais non exceptionnelle[29]. L'état de catastrophe naturelle a été reconnu par arrêté du ministère de l'Intérieur du 21 janvier 2014[31].
André Fontana[32],[33] Réélu pour le mandat 2020-2026
Ancien cadre
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[34]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[35].
En 2022, la commune comptait 927 habitants[Note 6], en évolution de +3,69 % par rapport à 2016 (Meurthe-et-Moselle : −0,13 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
E. Grosse indique, en 1836, dans son dictionnaire statistique, quelques chiffres économiques :
«Surface territ. 1 722 hect., dont 813 en terres labourables, 607 en forêts et 87 en vignes peu renommées»[38] (cf. carte historique du vignoble lorrain).
Secteur primaire ou Agriculture
Le secteur primaire comprend, outre les exploitations agricoles et les élevages, les établissements liés à l’exploitation de la forêt et les pêcheurs.
D'après le recensement agricole 2010 du Ministère de l'agriculture (Agreste[39]), la commune de Bicqueley était majoritairement orientée[Note 7] sur la polyculture et le poly-élevage (auparavant production de céréales et d'oléagineux) sur une surface agricole utilisée[Note 8] d'environ 224 hectares (inférieure à la surface cultivable communale) en baisse depuis 1988 - Le cheptel en unité de gros bétail s'est faiblement réduit de 169 à 155 entre 1988 et 2010. Il n'y avait plus que 4 exploitations agricoles ayant leur siège dans la commune employant 5 unités de travail[Note 9] (10 en 1988).
Nicolas François de Neufchâteau (1750-1828), homme politique, magistrat, poète et agronome, a tenu des réunions dites « illicites » à Bicqueley les 6 et avec 45 délégués du Toulois, pour faire adopter la création de milices communales et de « greniers d'abondance » (stocks de céréales pour éviter la spéculation et la disette)[42].
Héraldique
Blason
D'azur à la crosse épiscopale de l'évêque de Toul d'or, adextrée d'une grappe de raisin feuillée brochant sur un tonneau et senestrée d'une faucille brochant sur trois épis de blé rangés en fasce, le tout du même.
Détails
La crosse épiscopale rappelle que Bicqueley était terre de la principauté épiscopale de Toul. La grappe de raisin et la faucille évoquent les richesses du pays : la vigne et l'agriculture. Ce blason est adopté par la commune depuis 1979.
Voir aussi
Bibliographie
G. Hamm, Carte Archéologique de la Gaule. 54. La Meurthe-et-Moselle, Paris, 2005.
« Bicqueley », Monographies communales de Meurthe-et-Moselle réalisées pour l'exposition universelle de 1889 et conservées par les Bibliothèques de Nancy, sur galeries.limedia.fr
↑Les moyennes interannuelles (écoulements mensuels) ont été calculées le 21/05/2024 à 02:05 TU à partir des 766 QmM (débits moyens mensuels) les plus valides du 01/01/1960 au 01/04/2024.
↑Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Orientation technico-économique de la commune : production dominante de la commune, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel de l'ensemble des exploitations agricoles de la commune à la production brute standard.
↑Superficie agricole utilisée : superficies des terres labourables, superficies des cultures permanentes, superficies toujours en herbe, superficies de légumes, fleurs et autres superficies cultivées de l'exploitation agricole.
↑Unité de travail annuel : mesure en équivalent temps complet du volume de travail fourni par toutes les personnes intervenant sur l'exploitation. Cette notion est une estimation du volume de travail utilisé comme moyen de production et non une mesure de l'emploi sur les exploitations agricoles.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Jules (18-1921) Auteur du texte Beaupré, Répertoire archéologique pour le département de Meurthe-et-Moselle, époques préhistoriques, gallo-romaines, mérovingiennes, par le Cte J. Beaupré,..., (lire en ligne).
↑E. Grosse, Dictionnaire statistique du département de la Meurthe : contenant une introduction historique..., Nabu Press, (réimpr. 2012) (1re éd. 1836), 972 p. (ISBN978-1-278-24895-0 et 1-278-24895-1), p. 76.