Créé au IIIe siècle, le diocèse de Soissons a été défini dans sa forme actuelle le [2] selon des limites qui sont approximativement celles du département français de l'Aisne.
Le territoire s'étale sur le Laonnois et le Soissonnais au centre et au nord, de la Thiérache au nord-est, du Brie au sud, du Tardenois au sud-est, de l'Orxois au sud-ouest ainsi qu'une partie du Valois et du Vermandois au nord-ouest. Plusieurs cours d'eau traversent ses terres, la Oise, la Serre au nord, l'Aisne au centre, la Marne et l'Ourcq au sud.
Si on reprend les limites du département de l'Aisne, celui-ci serait sur 3 diocèses. Le premier diocèse est Soissons au sud, le second diocèse est Laon au nord, et le troisième diocèse est celui de Noyon au Nord-Ouest qui comprenait le Vermandois.
Diocèse de Soissons
L'évêché de Soissons est fondé suivant une tradition consignée par la Société des Bollandistes par les saints Sixte et Sinice. Ils ont fait eux-mêmes l'invention des corps des premiers martyrs soissonnais en 314 : les saints Crépin et Crépinien. L'endroit où se situe l'évêché a joué un grand rôle dans l'histoire de la France mérovingienne. Un royaume de Soissons fut créé au VIe siècle à la suite de la mort de Clovis mais il fut réuni au royaume réunifié de Clotaire Ier. Le diocèse de Soissons recouvrait le sud du département de l'Aisne sauf quelques paroisses appartenant soit au diocèse de Meaux soit à l'archidiocèse de Reims. Elle comprenait aussi une partie dans le département de l'Oise avec la région de Compiègne. Le diocèse de Soissons fut le lieu de plusieurs concile de Soissons. Ainsi, Pépin le Bref réunit un synode de vingt-trois évêques de Neustrie. Il décide d'adopter les 10 canons précédemment adoptés par un synode en Austrasie. En 851, un concile se réunit à Soissons pour déposer Pépin II d'Aquitaine. En cas de vacance du siège de l'archevêque de Reims, l'évêque de Soissons reprend les charges de l'archevêque de Reims à la cérémonie du sacre des rois de France en tant que premier suffragant du siège métropolitain de l'archidiocèse de Reims.
L'évêché de Laon a été fondé au IVe siècle. C'est l'un des diocèses les plus prestigieux jusqu'à la Révolution française. Il englobe le nord du département sauf le Vermandois qui appartient au diocèse de Noyon. Avant sa fondation, le diocèse de Laon a été évangélisé par saint Bienheuré envoyé en tant que missionnaire à une date inconnue. Le diocèse a été créé à partir d'une partie de l'archidiocèse de Reims en 487 par saint Rémi qui confie le diocèse à l'un de ces neveux, saint Génebaud. L'évêque de Laon est un pair de France en l'an 1300 et il est à la tête d'un duché-pairie. Lors des sacres des rois de France, il a une fonction importante car c'est lui qui porte la Sainte Ampoule.
Il recouvrait le Vermandois dans le département de l'Aisne. Le diocèse de Noyon était auparavant l’ancien évêché du Vermandois dont le siège était à Vermand. Or au VIe siècle, le siège est déplacé à Noyon par saint Médard et le restera jusqu’à la Révolution, en 1790.
La Révolution française
La Révolution française vient changer radicalement les choses. D'abord, l'Assemblée constituante décide de réorganiser la carte administrative complexe de l'Ancien Régime. Les départements sont créés le dont le nombre et les limites sont fixés au . Le département de l'Aisne est ainsi en fonction le dont le siège est fixé quelques mois après à Laon par une assemblée réunie à Chauny. Cette réorganisation administrative entraîne aussi une réorganisation de la carte religieuse avec la constitution civile du clergé qui est adoptée le . Ainsi, le diocèse de l'Aisne est créé et celui-ci remplace les 3 évêchés présents auparavant. Son siège est fixé à Soissons. Claude Marolles est élu évêque de l'Aisne à la suite de cette constitution mais il sera le seul évêque du département jusqu'au Concordat de 1801. La volonté de déchristianisation empêche la nomination d'un nouvel évêque de l'Aisne.
Après la Révolution française
Le concordat de 1801
Le concordat de 1801 met fin à l’instabilité religieuse. Le concordat restaure les anciens diocèses d’avant la révolution mais ceux-ci sont limités au nombre de 83. Le diocèse de Soissons est recréé tandis que celui de Laon est supprimé définitivement. Le nouveau diocèse de Soissons est délimité définitivement le en reprenant les limites du département de l’Aisne uniquement.
Après le concordat de 1801
Le prestige religieux de l'ancien évêché de Laon entraîne une demande de l'évêque de Soissons qui veut ajouter le titre d'évêque de Laon à celui d'évêque de Soissons. Le pape Léon XIII accepte et promulgue une bulle pontificale où l'évêque de Soissons devient évêque de Soissons et Laon, ainsi que le nom de l'évêché. Une autre demande des évêques de Soissons qui veulent aussi recevoir le titre d'évêque de Saint-Quentin en souvenir de l'évêché du Vermandois est acceptée le . Ainsi, l'évêché change de nom pour celui d'évêché de Soissons, Laon et Saint-Quentin qui est le nom actuel du diocèse. L'évêque porte lui aussi ce nouveau titre. En 1999, face à la baisse du nombre de prêtres dans le diocèse, il est décidé de regrouper les 816 paroisses pour créer 43 paroisses.
Par décret épiscopal du , le nombre de paroisses est réduit à 41 paroisses avec la création des paroisses Saint François en Vermandois et Notre-Dame des Rives de l'Ourcq qui se substituent aux paroisses Saint Martin en Vermandois et Notre-Dame des Sources pour la première et Notre-Dame de l'Ourcq et Saint Jean Eudes pour la seconde. Avec les créations de communes nouvelles entre 2014 et 2021 dans le département de l'Aisne, les limites paroissiales sont également réorganisées. L'ancienne commune de Gernicourt, ayant quitté le département de l'Aisne, pour intégrer la commune nouvelle de Cormicy dans la Marne en 2017, est rattachée de facto à l'archidiocèse de Reims[4].
Saints du diocèse
Six saints ou bienheureux sont natifs du territoire actuellement délimité dans le diocèse[5] :
Autour de l'évêque s'organisent divers conseils. On retrouve les conseils de l'évêque dont le conseil épiscopal, le conseil économique et le conseil presbytéral font partie de cette catégories. On a aussi des commissions diocésaines et l'association diocésaine[6]. Le diocèse compte cent-dix prêtres, soixante-et-onze prêtres en "activité", trente-neuf prêtres retraités, quatre prêtres séminaristes, et vingt diacres permanents. S'ajoutent trente-six personnes laïques au service de l'Église. En 2011, étaient répartis sur le diocèse soixante-et-onze prêtres, vingt diacres permanents sur quarante-trois paroisses[7].
Communautés
Diverses communautés religieuses et sacerdotales sont présentes dans le diocèse:
En 2011, les frais de fonctionnement du diocèse ont engendré des dépenses[Combien ?], principalement consacrées aux services pastoraux et subventions, salaires et cotisations sociales, aux amortissements et à l'achat et aux charges externes[19].
Enseignement
La direction diocésaine de l'enseignement catholique de l'Aisne est implantée à Soissons. Le réseau gère des établissements scolaires répartis sur le territoire :
Les établissements sont régulièrement classés parmi les meilleurs du département comme le lycée de La Providence de Laon, 1er départemental[21], le lycée Saint-Jean-de-la-Croix de Saint-Quentin, 2e départemental[22], le lycée Saint-Joseph de Fontaine-lès-Vervins, 3e départemental[23], le lycée Saint-Joseph de Château-Thierry, 6e départemental[24] et le lycée Saint-Rémy de Soissons, 7e départemental[25].
Médias
Les annonces officielles du diocèse sont publiées sur son site Internet. De plus Radio Notre-Dame est diffusée dans l'Aisne avec une fréquence à Laon.
Nicolas Le Long, Histoire ecclésiastique et civile du diocèse de Laon, et de tout le pays contenu entre l'Oise et la Meuse, l'Aisne et la Sambre, Châlons : Seneuze, 1783 [1]
Abbé Joseph Ledouble, État religieux ancien & moderne des pays qui forment aujourd'hui le diocèse de Soissons, 1880.