La consonne fricative uvulaire voisée est un son consonantique fréquent dans de nombreuses langues. Son symbole dans l'alphabet phonétique international est [ʁ], un symbole qui représente un [ʀ] renversé. Ce dernier symbole représente habituellement le r roulé.
Ce son est une des consonnes collectivement appelées r uvulaire ou r guttural.
Caractéristiques
Voici les caractéristiques de la consonne fricative uvulaire voisée.
- Son mode d'articulation est fricatif, ce qui signifie qu’elle est produite en contractant l'air à travers une voie étroite au point d’articulation, causant de la turbulence.
- Son point d'articulation est uvulaire, ce qui signifie qu'elle est articulée avec le dos de la langue (la dorsal) contre ou près de la luette.
- Sa phonation est voisée, ce qui signifie que les cordes vocales vibrent lors de l’articulation.
- C'est une consonne orale, ce qui signifie que l'air ne s’échappe que par la bouche.
- C'est une consonne centrale, ce qui signifie qu’elle est produite en laissant l'air passer au-dessus du milieu de la langue, plutôt que par les côtés.
- Son mécanisme de courant d'air est égressif pulmonaire, ce qui signifie qu'elle est articulée en poussant l'air par les poumons et à travers le chenal vocatoire, plutôt que par la glotte ou la bouche.
En français
Ce son est la réalisation la plus répandue en français standard du phonème /r/, graphié <r> ou <rr>. Elle peut être voisée [ʁ] ou sourde [χ], selon le contexte phonologique. La réalisation sourde se produit généralement avant ou après une consonne sourde. Cette dernière provoque une disparition du trait « voisé » de la consonne fricative (comme dans « tarte » prononcé [taχt] ou « huître » prononcé [ɥitχ]).
D'autres réalisations du phonème /r/ en français sont considérées comme vieillies ou régionales. C'est le cas par exemple du r grasseyé » [ʀ] ou bien de réalisations alvéolaires, comme le r roulé [r] ou le r battu [ɾ].
Cette consonne peut être parfois affriquée : « gras » [ɢ͡ʁa].
Autres langues
Plusieurs langues possèdent ce son, surtout en Europe de l'Ouest : l'allemand, le danois, le néerlandais et le portugais. Le provençal (et d'autres parlers d'oc) le possède aussi, le r roulé n'est utilisé qu'entre deux voyelles, tout comme les autres dialectes de l'occitan près de la Mer méditerranée.[réf. nécessaire]
Ce son n'existe pas dans la plupart des dialectes anglais, la raison de la difficulté des anglophones à le prononcer en français. Ils utilisent souvent, comme approximation, la fricative voisée comme le [ʝ] palatal, qui n'existe pas en français. Cependant, certains locuteurs utilisent ce son au Northumberland (dans le nord-est de l'Angleterre), au pays de Galles et en Irlande.
Le tamazight, l'hébreu, l'arabe et certaines langues turques possèdent aussi ce son.
Voir aussi
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Les parties grisées indiquent une articulation jugée impossible. Les cases blanches vides indiquent des articulations théoriques possibles mais non encore attestées. Les cases marquées d’un astérisque (*) indiquent des sons attestés non encore représentés officiellement dans l’API.
Lorsque deux symboles apparaissent dans une case, celui de gauche représente une consonne sourde, celui de droite une consonne voisée (ne s’applique pas aux clics, présentés au centre des cases en bas du tableau).
Les cases séparées par des pointillés emploient normalement les mêmes symboles API de base, et ne diffèrent éventuellement que par les diacritiques appliqués pour déplacer leur articulation, par exemple la nasale n represente une dentale ou une alvéolaire.
Les affriquées t͡s, d͡z, t͡ʃ, d͡ʒ, t͡ɕ, d͡ʑ sont parfois notées à l’aide des ligatures ʦ, ʣ, ʧ, ʤ, ʨ, ʥ ne faisant plus partie de l’API (il est recommandé de les remplacer par les deux articulations, liées avec une ligature tirant – suscrite ou souscrite).
Les occlusives injectives sourdes, sont parfois notées à l’aide des symboles ƥ, ƭ, ƈ, ʠ (formés sur la base de la consonne pulmonique correspondante avec une crosse ajoutée), qui ne font plus partie de l’API (il est recommandé de les remplacer par le symbole de la consonne voisée avec l'anneau diacritique de dévoisement).
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