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La consonne fricative alvéolo-palatale sourde est un son consonantique assez peu fréquent dans les langues parlées. Son symbole dans l’alphabet phonétique international est [ɕ]. Ce symbole représente la lettre latine C minuscule, dont le bras inférieur se termine par une boucle interne recroisant ce bras.
Voici les caractéristiques de la consonne fricative alvéolo-palatale sourde.
Le français ne possède pas le [ɕ].
Dans certains dialectes de l'allemand, particulièrement ceux de la Rhénanie, le ich-Laut est prononcé comme un allophone de /ç/ (une consonne fricative palatale sourde). Dans ces dialectes le [ʑ] et le [ɕ] sont aussi allophones.
En polonais, la chuintante mouillée ś [ɕ] (s devant i, si devant une autre voyelle) s'oppose à la chuintante dure sz [ʂ].
En russe, la chuintante щ [ɕ:] s'oppose à la chuintante rétroflexe ш [ʂ].
En japonais, le phonème /s/, s'il est suivi des phonèmes /i/ ou /j/, s'assimile en [ɕ] : /s/ + /i/ → [ɕi] et /s/ + /j/ → [ɕ]. し (ou シ) est prononcé [ɕi], et donc romanisé en shi au lieu de si.
En coréen, la fricative alvéolo-palatale sourde intervient sous forme simple [ɕ], aspirée [ɕʰ] et durcie [ɕ͈], au travers des jamos ㅅ et ㅆ lorsqu'ils précèdent les phonèmes /i/ ou /j/, comme dans les mots 시 [ɕ~ɕʰi] "poème" et 씨 [ɕ͈i] "graine".
En mandarin, la consonne fricative alvéolo-palatale sourde existe et est notée par x en hanyu pinyin. Cette consonne peut se trouver au sein d'un affriquée alvéolo-palatale sourde aspirée ou non et est alors écrite respectivement q [tɕʰ] ou j [tɕ]. Ces trois consonnes alvéolo-palatales [tɕ tɕʰ ɕ] sont en distribution complémentaire avec les consonnes alvéolaires [ts tsʰ s], rétroflexes [tʂ tʂʰ ʂ] et vélaires [k kʰ x]. En effet les alvéolo-palatales se trouvent qu'à l'initiale de syllabes dont la finale commence par [i] ou [y], alors que les alvéolaires, les rétroflexes et les vélaires ne se trouvent qu'à l'initiale de syllabes dont la finale ne commence pas par ces voyelles. On peut donc considérer [tɕ tɕʰ ɕ] comme des allophones soit de [ts tsʰ s], soit de [tʂ tʂʰ ʂ], soit de [k kʰ x].
En suédois, /ɕ/ est un phonème contrastif et prononcé [ɕ] dans presque tous les dialectes, excepté en suédois de Finlande, où il est affriqué et prononcé [t͡ɕ] et [ɕ], et utilisé comme un allophone de /ɧ/.
Les parties grisées indiquent une articulation jugée impossible. Les cases blanches vides indiquent des articulations théoriques possibles mais non encore attestées. Les cases marquées d’un astérisque (*) indiquent des sons attestés non encore représentés officiellement dans l’API. Lorsque deux symboles apparaissent dans une case, celui de gauche représente une consonne sourde, celui de droite une consonne voisée (ne s’applique pas aux clics, présentés au centre des cases en bas du tableau). Les cases séparées par des pointillés emploient normalement les mêmes symboles API de base, et ne diffèrent éventuellement que par les diacritiques appliqués pour déplacer leur articulation, par exemple la nasale n represente une dentale ou une alvéolaire. Les affriquées t͡s, d͡z, t͡ʃ, d͡ʒ, t͡ɕ, d͡ʑ sont parfois notées à l’aide des ligatures ʦ, ʣ, ʧ, ʤ, ʨ, ʥ ne faisant plus partie de l’API (il est recommandé de les remplacer par les deux articulations, liées avec une ligature tirant – suscrite ou souscrite). Les occlusives injectives sourdes, sont parfois notées à l’aide des symboles ƥ, ƭ, ƈ, ʠ (formés sur la base de la consonne pulmonique correspondante avec une crosse ajoutée), qui ne font plus partie de l’API (il est recommandé de les remplacer par le symbole de la consonne voisée avec l'anneau diacritique de dévoisement).