Le plateau est formé d'une mince couche de terre végétale : sable, craie ou marne[6].
La vallée de la Maye est marécageuse : on y exploite encore la tourbe à la fin du XIXe siècle[6].
Hydrographie
Réseau hydrographique
La commune est située dans le bassin Artois-Picardie. Elle est drainée par la Maye, le canal de la Maye, le Tirancourt[7] et un autre petit cours d'eau[Carte 1].
La Maye limite le nord du territoire communal. D'une longueur de 38 km, elle prend sa source dans la commune de Fontaine-sur-Maye, à l'altitude de 40 mètres, et se jette dans la baie de Somme en limite des communes de Saint-Quentin-en-Tourmont et du Crotoy, après avoir traversé dix communes[8]. Les caractéristiques hydrologiques de la Maye sont données par la station hydrologique située sur la commune. Le débit moyen mensuel est de 1,01 m3/s[Note 1]. Le débit moyen journalier maximum est de 5,17 m3/s, atteint lors de la crue du . Le débit instantané maximal est quant à lui de 7,3 m3/s, atteint le [9].
Le canal de la Maye, d'une longueur de 11 km, prend sa source dans la commune et se jette dans la baie de Somme au niveau du port de plaisance du Crotoy, après avoir traversé quatre communes[10].
La Maye.
Marais de la Maye.
L'étang.
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Somme aval et Cours d'eau côtiers ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 835 km2 de superficie, délimité par le bassin versant de la Somme canalisée. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte d'aménagement hydraulique du bassin versant de la Somme (AMEVA)[11].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 12,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 766 mm, avec 12,5 jours de précipitations en janvier et 8,4 jours en juillet[12]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Abbeville à 19 km à vol d'oiseau[14], est de 11,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 806,2 mm[15],[16]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[17].
Paysages
Bernay est situé en rive gauche de la vallée de la Maye, près de la Forêt de Crécy.
Urbanisme
Typologie
Au , Bernay-en-Ponthieu est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[18].
Elle est située hors unité urbaine[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Abbeville, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[I 1]. Cette aire, qui regroupe 73 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[19],[20].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (66,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (66,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (64,1 %), forêts (20,8 %), zones humides intérieures (5,4 %), zones urbanisées (4 %), eaux continentales[Note 4] (3,1 %), prairies (2,6 %)[21]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Lieux-dits, hameaux et écarts
La commune comportait quatre hameaux à la fin du XIXe siècle : la Bucaille, Retz-à-Coulons, Genville et le Marais[6]. Elle n'en compte plus qu'un, la Bucaille, plus développé que le chef-lieu.
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Bernay-en-Ponthieu en 2018 en comparaison avec celle de la Somme et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (18,5 %), très supérieure à celle du département (8,3 %) et à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 89,4 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (80,4 % en 2013), contre 60,3 % pour la Somme et 57,5 % pour la France entière[I 3].
Résidences secondaires et logements occasionnels (en %)
18,5
8,3
9,7
Logements vacants (en %)
19,2
8,4
8,2
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Berniacum (en 84.) ; Berneia (en 1144) ; Brenay (en 1200) ; Bronay (en 1387) ; Bernay (en 1507) ; Bernai (en 1710) ; Bernay-Beauregard (en 1720)[23].
En picard, le nom du village se dit « Bèrna »[24].
Histoire
Antiquité
Les prospections aériennes de Roger Agache ont mis en évidence des établissements protohistoriques datant de la Tène avec sépultures à incinération[25].
Plus de 60 haches en cuivre ont été trouvées dans le marais et dans la plaine, attestant d'une occupation très ancienne des lieux. Le village était traversé par la voie romaine reliant Lyon aux Flandres[6].
Le chemin des morts témoigne d'une époque où les morts de Bernay étaient conduits à Forest-Montiers.
Temps modernes
En 1636, alors que le gouverneur de Rue, Charles de Halloye veut relier Abbeville à Montreuil par Bernay, Maupin, ingénieur du cardinal de Richelieu impose le maintien du passage par la ville de Rue, à cause du risque d'embuscades à Bernay[6].
Pendant la guerre franco-allemande de 1870, sur les trois enrôlés que compte le village, l'un d'entre eux trouvera la mort au combat[6].
L'école date de 1890 ; elle est bâtie, suivant des plans de M. Ratier, par la municipalité dirigée par M. Decrept[6]. La commune vend alors une partie des marais pour financer les travaux.
Elle faisait partie depuis 1801 du canton de Rue[27]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[35]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[36].
En 2022, la commune comptait 240 habitants[Note 5], en évolution de +3,9 % par rapport à 2016 (Somme : −1,26 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Le maximum de la population a été atteint en 1836 avec 595 habitants.
Pyramide des âges
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 28,4 %, soit en dessous de la moyenne départementale (36,4 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 32,7 % la même année, alors qu'il est de 26,0 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 112 hommes pour 120 femmes, soit un taux de 51,72 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,49 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[38]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,0
90 ou +
3,3
8,9
75-89 ans
13,3
23,2
60-74 ans
16,7
18,8
45-59 ans
19,2
21,4
30-44 ans
18,3
8,9
15-29 ans
11,7
18,8
0-14 ans
17,5
Pyramide des âges du département de la Somme en 2021 en pourcentage[39]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,6
90 ou +
1,8
6,7
75-89 ans
9,4
17,2
60-74 ans
18,1
19,8
45-59 ans
19,1
18,2
30-44 ans
17,5
19,4
15-29 ans
18
18,2
0-14 ans
16,2
Manifestations culturelles et festivités
La Route du Poisson, une manifestation sportive et populaire d'attelage équestre créée en 1991 grâce à l'aide du haras de Compiègne, est une course d'endurance de 24 heures reliant Boulogne-sur-Mer à Paris. Elle est ouverte aux chevaux de trait qui, traditionnellement, transportaient ainsi le poisson frais jusqu'aux marchés parisiens avant l'ouverture des voies de chemin de fer.
Bernay-en-Ponthieu est une ville-étape de l'édition 2022[40].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Église Saint-Martin, en bordure de l'ancienne route nationale 1. À l'origine, la chapelle donnée par Éloy Lamirand, seigneur de Genville, était dédiée à saint Gengoult dont la statue a été conservée. Son agrandissement lui procure le statut d'église en 1773, grâce à Ignace de Roussent, maître de poste[41]. Victor Hugo n'a guère apprécié sa forme, lors de son passage, le [6].
L'ancien relais de poste de 1570, avec ses colombages et ses blochets d'époque, converti en grande ferme. L'écurie de M. Decrept a compté jusqu'à 180 chevaux. La suppression des voitures de poste et des diligences au profit du chemin de fer a porté grand tort à la localité qui pouvait accueillir 120 personnes du samedi au lundi[6]. Victor Hugo le décrit dans « En voyage, France et Belgique »[6].
Oratoire en brique à la Bucaille (bois de broussailles). Il est fermé par une porte à barreaux de fer[42].
Le château Blanc, en réhabilitation en 2012. Situé tout près de Bernay, il est cependant sur le territoire de la commune d'Arry.
La ferme des Célestins, à la Bucaille, bâtie en pierre de taille, fait référence aux moines qui ont possédé le bois des Célestins, intégré à la forêt domaniale de Crécy depuis la Révolution.
↑Les moyennes interannuelles (écoulements mensuels) ont été calculées le 28/07/2024 à 02:04 TU à partir des 352 QmM (débits moyens mensuels) les plus valides du 01/07/1993 au 01/06/2024.
↑Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Réélu pour le mandat 2014-2020 : Le Courrier picard, édition d'Abbeville, 8 avril 2014, p. 11.
↑Johann Rauch, « Bernay-en-Ponthieu : Serge Mako maire de la nouvelle municipalité : Le nouveau conseil municipal est arrivé à Bernay-en-Ponthieu. Serge Mako et son équipe incarnent la mandature 2020-2026 », Le Journal d'Abbeville, (lire en ligne, consulté le )« Seul candidat au poste de premier magistrat pour prendre la relève de Jean Boulanger, maire sortant et non candidat à sa succession, Serge Mako est élu au poste de maire avec sept voix et quatre blancs ».
↑Jacques Dulphy, « Vers une association des communes de la forêt de Crécy-en-Ponthieu : Les communes riveraines de la forêt envisagent de s'associer. Objectif : la réouverture de la route du Chevreuil et la promotion culturelle et touristique », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Grégory Dufour est le nouveau maire de Bernay-en-Ponthieu : Grégory Dufour succède à Serge Mako qui a présenté sa démission tout en restant conseiller municipal à Bernay-en-Ponthieu », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑Auguste Cannier, « Quel avenir pour les classes vides ? : Dans le cadre de la sectorisation scolaire et du regroupement des écoles à Vron et à Gueschart, plusieurs établissements ne rouvriront pas à la rentrée », Courrier picard, édition Picardie maritime, , p. 8.
↑Vincent Héry, « À Bernay-en-Ponthieu, ville relais, plongez dans l'adrénaline de la Route du poisson : La course d'endurance mythique, qui relie Boulogne-sur-Mer à Paris, est passée par la Somme ce samedi 17 septembre 2022. Reportage », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).