1 : carte dynamique ; 2 : carte OpenStreetMap ; 3 : carte topographique ; 4 : avec les communes environnantes
Située à 5 km de la sortie 24 (côte picarde) de l'autoroute A16, Ponthoile compte cinq hameaux : Bonnelle, le Hamel, Morlay, Romaine, Romiotte.
Le village est notamment accessible par l'axe routier allant de Noyelles à Rue via Forest-Montiers (D235), ou encore par la route de Sailly à Le Crotoy via Favières.
Au point de vue ferroviaire, une ancienne gare subsiste sur la ligne SNCF Amiens – Boulogne. Le Chemin de fer de la Baie de Somme (CFBS) gère une desserte touristique sur l'axe Noyelles – Le Crotoy, avec un arrêt à la gare de Morlay.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 12,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 795 mm, avec 12,2 jours de précipitations en janvier et 8,1 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Abbeville à 15 km à vol d'oiseau[3], est de 11,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 806,2 mm[4],[5]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[6].
Urbanisme
Typologie
Au , Ponthoile est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[7].
Elle est située hors unité urbaine[8]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Abbeville, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[8]. Cette aire, qui regroupe 73 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[9],[10].
La commune, bordée par la Manche, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[11]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[12].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (76,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (76,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (45 %), prairies (28,1 %), zones humides intérieures (12,8 %), zones humides côtières (9,1 %), zones agricoles hétérogènes (3,5 %), forêts (1,6 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Voies de communication et transports
La localité est desservie par une ligne d'autocars du réseau Trans'80 (ligne 11, Saint-Quentin-en-Tourmont - Abbeville), chaque jour de la semaine (sauf le dimanche et durant les vacances scolaires)[14].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Ponticuli (855) ; Pontevallis (1147) ; Pontavallis (1163) ; Ponsvalli (1177) ; Panthevallis (1178) ; Pontoyles (1201) ; Pontoilæ (1210) ; Puntoeles (1230) ; Pontoiles (1234) ; Pontoile (1238) ; Pontoliæ (1257) ; Ponthoilles (1347) ; Ponthoille (1347) ; Pontoille (1492) ; Ponthoile (1684) ; Ponthoiles (1737) ; Ponthoi (1761) ; Ponthoelte (1776)[15].
Histoire
Monument aux morts, à l'entrée du cimetière.
L'époque gallo-romaine fournit un habitat aujourd'hui disparu à Romaine et Romiotte, aux lieux-dits Camp Saint-Pierre et Terres noires[16].
Le Platon, motte circulaire à l'emplacement du cimetière contemporain, correspond à un site mérovingien habité du Ve siècle au VIIIe siècle et d'un camp viking datant du VIIIe siècle au XIe siècle[16].
1346 : pendant la Guerre de Cent Ans, les troupes anglaises, qui pillent et brûlent les villages du Ponthieu sur leur passage, mettent à sac Ponthoile le 24 août, le jour de la Saint-Barthélémy, à peine deux jours avant la bataille de Crécy, brûlant l'église, dont l'existence était avérée depuis le XIIe siècle.
1849 : comme dans toutes les communes de France, la population masculine majeure put, pour la première fois, aller voter grâce à l'instauration du suffrage universel.
Voici la répartition (en nombre) de quelques patronymes des électeurs :
Crepin, 18 Lefevre, 1
(saisie non exhaustive !)
Les frères Caudron effectuent leur premier vol sur un avion de leur création à Romiotte en 1909[16].
Agriculteur Député de la Somme de 1892 à 1895. Sénateur de la Somme de 1895 à 1909 Président de la Société des Agriculteurs de la Somme de 1898 à 1909.
1909
1919
Fernand Evrard
1919
1929
Eugène Bizet
Vice-président de la Société des Agriculteurs de la Somme. Président de la Chambre d'Agriculture de la Somme. Président du Syndicat Agricole du Marquenterre
Au XIIIe siècle, on comptait à Ponthoile 180 feux, selon dom Grenier. Un siècle plus tard, après les ravages de la guerre de Cent Ans, on n'en comptait plus, selon les statistiques anglaises, citées par dom Grenier, que 48.
Par la suite, la population de Ponthoile a progressé doucement jusqu'au milieu du XIXe siècle, pour décliner par la suite, et amorcer un léger redressement depuis une décennie :
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[22].
En 2021, la commune comptait 604 habitants[Note 2], en diminution de 3,21 % par rapport à 2015 (Somme : −0,98 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
L'école à deux classes permettait à une quarantaine d'enfants d'être scolarisés dans leur village, de bénéficier du transport scolaire et d'un service de cantine.
L'unique établissement scolaire local ferme en 2018. Les enfants se rendent dans les écoles de Nouvion et du Crotoy[25]. Cette école et sa fermeture se sont fait connaître grâce à la chanson de Gauvain Sers, Les Oubliés.
La bibliothèque communale est ouverte une fois par semaine.
Santé
En , la commune inaugure un cabinet médical pour lutter contre la désertification en cours dans le milieu rural. Deux médecins généralistes à temps complet, un kinésithérapeute, une infirmière, une sophrologue, une diététicienne ainsi qu'une psychologue à temps partiel se partageront les locaux financés par la commune et, dans une moindre mesure, le département[26].
Économie
La commune propose différents types d'hébergement : camping, gîtes, chambres d'hôtes et ferme-relais[27].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Monument des frères Caudron, dressé en 1938, commémorant le vol d'un aéronef « Romiotte I » tiré par la jument « Luciole »[16].
Église Saint Pierre[28]. Fortement détériorée par deux incendies, il est décidé le 2 février 1836 de la démolir et de construire un nouvel édifice un peu plus grand, en brique et en ardoise, à quelques dizaines de mètres de là. Les quatorze vitraux (dont un est muré) proviennent des ateliers Charlemagne de Toulouse.
Le circuit du Geai, celui du Héron, les chemins de grande randonnée ainsi que des parcours balisés permettent de découvrir, à pied, à cheval ou à vélo, le Ponthieu-Marquenterre et les abords de la baie de Somme.
Chapelle à Romaine. Oratoire Saint-Sauveur, édifié à la fin des années 1870, à la suite d'un vœu pour le retour d'un soldat (Victor Fromentin) parti au Tonkin.
Patrimoine naturel
La commune possède des marais tourbeux, des prairies humides, des roselières et des mares de petite taille, favorisant la bio-diversité.
Les rivières du Dien et des Îles, le ruisseau des Caserettes sont autant de lieux favorables à la conservation des espèces locales.
La Grenouille des champs est découverte en 2014. En France, c'est l'une des cinq seules populations relevées[16].
La base de données « Clicnat » de l'association Picardie Nature recense 480 espèces ou taxons d'animaux sauvages à Ponthoile, à la date du [30].
Personnalités liées à la commune
Les pionniers de l'aviation, les frères Caudron (Gaston ( - ) et René ( - )) ont habité la ferme de Romiotte où ils ont réalisé leurs premiers essais.
Louis Marie Théodore Froment (1838-1909), député de la Somme de 1892 à 1895, sénateur de la Somme de 1895 à 1909, président de la Société des agriculteurs de la Somme de 1898 à 1909, maire de Ponthoile.
Gauvain Sers (1989-), auteur-compositeur-interprète. Dans sa chanson Les Oubliés, il s'inspire des souvenirs et des regrets d'un instituteur de l'école qui a fermé en 2018, dénonçant notamment les campagnes « laissées pour compte » dans la société française actuelle qui marche « à deux vitesses ».
Héraldique
Blason
D'or au sautoir engrêlé de sable, cantonné en chef d'une étoile du même.
Le blason est inspiré de celui de Saint-Blimont. Une alliance des seigneurs locaux des XIIIe et XIVe siècles avec ceux du Vimeu a engendré une postérité qui a duré pendant six générations[31].
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )