Des alluvions se sont déposées dans les Salines. En plaine, le sol est composé de silice mêlée à plus ou moins d'argile. Du côté de Sailly-Bray, il est plutôt marécageux. Dans les bas-champs, il est soumis au dessèchement[5].
Relief, paysage, végétation
Côté sud, vers la baie, l'altitude n'excède pas trois mètres. En allant vers l'est, les terres s'élèvent jusqu'à 12 mètres. Un point de vue intéressant se dévoile alors vers Saint-Valery-sur-Somme, Le Hourdel et Le Crotoy[5].
Hydrographie
Réseau hydrographique
La commune est située dans le bassin Artois-Picardie. Elle est drainée par la rivière du Dien, la rivière des Iles, le Noyelles-sur-Mer[6] et divers autres petits cours d'eau[Carte 1].
Le Dien, d'une longueur de 18 km, prend sa source dans la commune de Nouvion et se jette dans la Somme canalisée à Le Crotoy, après avoir traversé trois communes[7].
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Somme aval et Cours d'eau côtiers ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 835 km2 de superficie, délimité par le bassin versant de la Somme canalisée. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte d'aménagement hydraulique du bassin versant de la Somme (AMEVA)[8].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 12,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 790 mm, avec 12,4 jours de précipitations en janvier et 8,4 jours en juillet[9]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Abbeville à 12 km à vol d'oiseau[11], est de 11,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 806,2 mm[12],[13]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[14].
Urbanisme
Typologie
Au , Noyelles-sur-Mer est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[15].
Elle est située hors unité urbaine[16]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Abbeville, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[16]. Cette aire, qui regroupe 73 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[17],[18].
La commune, bordée par la Manche, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[19]. Des dispositions spécifiques d'urbanisme s'y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l'équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d'urbanisme le prévoit[20].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (71,2 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (68,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (50,6 %), zones humides intérieures (21,9 %), prairies (20,6 %), zones urbanisées (4,1 %), zones humides côtières (2,8 %)[21]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Habitat
Vers 1890, la commune comprend six dépendances ou hameaux[5] :
la Comterie,
Nolette,
les Salines et les Carrières,
le Pont à brebis,
Sailly-Bray,
Bonnelle dont une partie, au-delà du Dien, relève de Ponthoile et une autre partie de Nouvion.
Une digue protège la commune du danger présenté par les hautes marées pouvant provenir de la baie.
Voies de communication et transports
La localité est desservie par les lignes d'autocars du réseau Trans'80, Hauts-de-France, chaque jour de la semaine sauf le dimanche et les jours fériés[22].
Toponymie
Du IVe au XIVe siècle, on trouve Nigella[5] (845), Noella supra summum[5] (1215-1257)[23].
Latinisé en Nigella au IXe siècle, sur la base de l'homonyme nielle. Toponyme gaulois composé de *novio, latinisé en Nigella aux IXe et Xe siècles (« neuf, nouveau » → voir Noyon) et *ialo- (« clairière, lieu défriché, essart » → voir Neuilly et Noailles). Le toponyme se rencontre principalement dans la France du Nord (Nord-Pas-de-Calais et Picardie, Normandie, Bretagne) et dérive du celtique Nigella, qui désigne une « dépression humide entre les dunes », un « lieu marécageux »[24]
La succession des digues et la voie de chemin de fer sur un remblai ont supprimé le phénomène de « chasse d'eau » qui existait auparavant. Lorsque la Somme était bien plus large qu'à ce jour, Noyelles était alors vraiment « sur Mer »[25].
Histoire
Antiquité
Nigella est d'origine ancienne. À Sailly-Bray, on a trouvé des haches celtiques, des tuiles plates à rebords et des tessons de poterie rouge et noire, des figurines égyptiennes qui peuvent faire présumer que les Phéniciens, vinrent sur ses bords[5].
Moyen Âge
Lorsque les comtes du Ponthieu eurent fortifié Abbeville et que celle-ci prit de l'importance comme havre maritime[Note 3], ils élevèrent une forteresse à Noyelles à l'embouchure de la Somme. C'était une citadelle avancée contre les incursions et les invasions des pirates.
Les cercueils de pierre découverts à Sailly-Bray appartiennent à l'époque gallo-romaine et aux premiers siècles de la monarchie française[26].
En 1217, naissance d'une collégiale dédiée à Notre-Dame : Guillaume III, comte de Ponthieu, établit dans l'église un chapitre composé de douze chanoines et d'un doyen[27].
Jacques d'Harcourt, seigneur de Noyelles et gouverneur du Crotoy attaque les villes et les châteaux occupés par les Anglo-bourguignons et ramène à Noyelles un butin important.
Pendant la Première Guerre mondiale, Noyelles abritera une importante base arrière britannique dont un grand camp de travailleurs immigrés chinois. Près de 12 000 coolies furent recrutés par l'armée britannique entre 1917 et 1919 dans le cadre du Corps de travailleurs chinois, pour des tâches civiles à l'arrière du front mais certains connaitront les zones de combat. À ce titre, ils représentent l'une des premières immigrations chinoises en France. Ils avaient l'interdiction de se mêler à la population civile du lieu et étaient affectés à des tâches ingrates et rudes. Beaucoup sont morts d'une épidémie de choléra qui a sévi dans le camp, de tuberculose et surtout de la grippe espagnole en 1918-1919, certains furent tués au combat. Le cimetière chinois de Nolette regroupe 849 stèles de marbre blanc ornées d'inscriptions en anglais ("Faithful unto Death" ou " Though death he still liveth" ou encore "A good reputation endures for ever") ainsi que d'idéogrammes en chinois et sur quelques-unes, très rares, le nom du défunt. La Commonwealth War Graves Commission entretient ici le plus grand cimetière chinois d'Europe.
Dans la nuit du 28 au 29 août 1944, Marguerite Duflos, résistante domiciliée à Nolette, est massacrée par les Allemands. Son corps sera retrouvé dans le bois de Gentelles[29].
Tungkang (Taïwan) depuis le . Noyelles-sur-Mer a conclu un accord de jumelage avec la commune de Tungkang (Taiwan).
Un calendrier perpétuel a été remis à cette occasion par le maire de Tungkang, M. Chu-i Hsu, au conseil municipal de Noyelles-sur-Mer.
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[38]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[39].
En 2022, la commune comptait 641 habitants[Note 4], en évolution de −11,83 % par rapport à 2016 (Somme : −1,26 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Le cimetière chinois de Nolette[46], où sont inhumés 849 des travailleurs chinois, est le plus grand cimetière chinois de France. La plupart travaillait au camp chinois de l'armée britannique situé sur la commune entre 1917 et 1919[47].
Le gué de Blanquetaque (« Blanche tache »), un passage historique de l'embouchure de la Somme. Il n'est plus utilisé depuis la construction du canal de Saint-Valery-sur-Somme à Abbeville en 1786.
Dans le marais de Sailly-Bray, la commune possède la « Hutte des 400 coups », construite en 1905 pour le vicomte. Son nom serait dû aux 400 coups de fusil tirés par les garde-chasse, lors de l'inauguration.
Église de l'Assomption-de-la-Sainte-Vierge.
Salle communale.
Monument aux morts pour la patrie.
Château à Noyelles.
Château de Nolette.
L'entrée du cimetière chinois de Nolette.
Tombe de Yang Shiyue 楊十月 originaire du Shandong au cimetière chinois de Noyelles-sur-Mer[48].
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑François-César Louandre, Histoire d'Abbeville et du comté de Ponthieu jusqu'en 1789, vol. reprise de 1883, t. Tome 1, 67, rue Saint-Jacques - 75005 Paris, Lorisse éditeur-diffuseur, , 14e éd., 439 p. (ISBN2-84435-013-5), p. 13.
↑François-César Louandre, Histoire d'Abbeville et du comté du Ponthieu jusqu'en 1789, Le Livre d'histoire, Paris, réédit., 1988
↑Jacques-Benoist Méchin, 60 jours qui ébranlèrent l'Occident, t. 1, (ISBN978-2221132111).
↑L'écho du canton, communauté de communes du canton de Nouvion, 4e trim. 2000, édit. Norsud S.A. Saleux - 80480.
↑Johann Rauch, « Noyelles-sur-Mer : Michel Létocart maire honoraire prépare une liste aux municipales : Le maire honoraire noyellois, Michel Létocart perdant aux municipales de 2014, est sur les rangs pour les prochaines municipales », Le Journal d'Abbeville, (lire en ligne, consulté le )« Pour mémoire, Michel Létocart fut élu maire pour la première fois en 1989. Lors des municipales de 2014 la liste d'opposition alors menée par Jean-Michel Gay fait une véritable razzia sur le conseil, et la liste conduite par le maire sortant pour un quatrième mandat est totalement balayée ».
↑Le Courrier picard, édition d'Abbeville, 9 avril 2014, p. 13.
↑Johann Rauch, « Pourquoi la démission du maire et pourquoi les Noyellois devront revoter... : Jean-Michel Gay livre les raisons qui ont motivé sa démission du poste de maire et du conseil municipal... Les Noyellois seront rappelés aux urnes », Le Journal d'Abbeville, (lire en ligne, consulté le ).
↑« NOYELLES-SUR-MER Le maire mis en minorité sur le compte administratif : Le dernier conseil municipal a été marqué par le rejet du compte administratif, marquant un nouveau désaveu du maire Jean-Michel Gay par son équipe », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le )« Pour Jean-Michel Gay, cette prise de position s'inscrit dans la continuité du camouflet subi en septembre, quand ses adjoints lui avaient retiré plusieurs de ses délégations (voir notre édition du 25 septembre). « Ils remettent ça, ils veulent que je parte » , constate-t-il ».
↑« Noyelles-sur-Mer - Un nouveau maire élu ce vendredi soir : Jean-Louis Demarest, premier adjoint jusqu'alors, a été élu nouveau maire de Noyelles, ce vendredi soir, en remplacement de Jean-Michel Gay. Il était le seule candidat. Noyelles passe de quatre à trois adjoints », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le )« Jean-Louis Demarest, 62 ans, retraité de la fonction publique, a été élu nouveau maire de Noyelles-sur-Mer, ce vendredi soir 7 octobre (...) Celui qui était jusqu'alors premier adjoint succède à Jean-Michel Gay, qui a démissionné cet été, à la suite de divergences de vue avec une partie de son conseil municipal, notamment trois de ses adjoint ».
↑Catherine Ducrocq, « L'ancien maire de Noyelles-sur-Mer est mort à 68 an : Il avait démissionné de ses fonctions au mois de juillet 2022 en raison de problèmes de santé. Jean-Louis Demarest est mort à l'âge de 68 ans », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le )« Il était engagé dans la vie municipale depuis 2014 en étant d'abord l'adjoint de Jean-Michel Gay ».
↑Vincent Beny, « Noyelles-sur-Mer : pour Martial Balsamo, être maire, c'est un vrai métier : Élu maire en juillet, à la place de Jean-Louis Demarest, démissionnaire pour des raisons personnelles, Martial Balsamo assure vouloir suivre la voie tracée par son prédécesseur », Le Journal d'Abbeville, (lire en ligne, consulté le )« En 2016, le maire en place (Jean-Michel Gay, N.D.L.R.) a démissionné. J'étais inscrit dans des associations. Il manquait des élus et on m'a proposé le poste de 3e adjoint. En 2020, lors de la dernière élection municipale, je suis devenu 1er adjoint ».
↑Benoît Hopquin, « 14-18 Noyelles n'oublie pas ses coolies : A partir de 1916, alors que l'effort de guerre nécessitait toujours plus de bras, 40 000 hommes venus de l'empire du Milieu furent exploités derrière la ligne de front. La communauté chinoise leur rend hommage chaque année, en avril, dans la Somme. », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).