Le sol de la commune est composé pour une large part d'argile blanche mêlée au sable. On rencontre la tourbe dans les marais. On ne rencontre nulle part de craie si fréquente dans la région.
Au XVe siècle, le territoire était encore constitué de parties submergées. Les dépôts maritimes exhaussèrent le sol et l'Authie se retira vers le nord, bien loin de son lit primitif. De nombreuses digues sont élevées qui permettent alors de lutter contre l'envahissement des marées. La craie n'est présente nulle part[3].
Seul émerge du pays entièrement plat un îlot de sable roux et galets ronds qui culmine à 10 m : c'est la foraine, de « foras », dehors.
Relief, paysage, végétation
Le relief de la commune est celui d'une plaine côtière dont l'altitude s'élève à une dizaine de mètres. Le littoral est composé de 15 km de plage de sable fin.
Le cordon dunaire a été planté d'oyat et de pin noir d'Autriche pour permettre aux dunes de résister aux assauts du vent.
Hydrographie
La commune est bordée au nord par l'Authie. Un réseau de canaux draine les terres agricoles.
Au XIXe siècle, des fièvres de type paludéen atteignent encore un dixième de la population, à cause de l'humidité ambiante. Le creusement de canaux de dessèchement a permis d'assainir le territoire communal[3].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 791 mm, avec 12 jours de précipitations en janvier et 8,1 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Cayeux-sur-Mer à 18 km à vol d'oiseau[6], est de 11,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 761,1 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
Risques naturels
La commune présente un risque de submersion marine[10].
Urbanisme
Typologie
Au , Quend est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[11].
Elle est située hors unité urbaine[12] et hors attraction des villes[13],[14].
La commune, bordée par la Manche, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[15]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[16].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (71,8 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (72 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (41,2 %), prairies (28,3 %), forêts (11,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (4,8 %), zones urbanisées (4,7 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (3,4 %), zones agricoles hétérogènes (2,3 %), zones humides intérieures (2,3 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (1 %), zones humides côtières (0,6 %)[17]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Habitat
Le territoire communal est très étendu et comporte de nombreux hameaux (situation en 1899)[3], notamment :
le Vieux-Quend : certainement le berceau de l'agglomération, emplacement probable de Quentovic,
le Marais, à 1 km du chef-lieu,
le Fort Mahon, près de la baie d'Authie,
le Royon : tire son nom des digues qui y aboutissent : les royons,
Routhiauville, sur l'ancien lit de l'Authie, la mer y battait encore au XVe siècle,
Monchaux (Monceaux) : sur le bord des dunes, siège d'un ancien échevinage,
le Mureau (autrefois Murel, muraille), bâti près de la foraine,
Froise, dont le nom viendrait de Phrudis, ancien nom du fleuve Somme[18],
le Bout des Crocs, à la limite des crocs (dunes), d'où son nom,
Pont-à-Cailloux, ainsi nommé à cause du gué qui s'y trouvait avant la construction du pont,
les Mollières, maisons éparses dans les dernières renclôtures (polders),
le Pontgerville, terre seigneuriale d'où l'académicien Sanson de Pongerville tire son nom,
le Donvoix, emplacement d'anciens établissements romains,
le Château Neuf, tire son nom de M. de Châteauneuf qui en était propriétaire en 1740,
Château de la Motte, sur les ruines d'un château féodal,
la Grande Retz, ancienne maison seigneuriale du fief de la Retz...
Voies de communication et transports
La commune est desservie par une entrée-sortie de l'autoroute A 16 Paris-Calais (sortie 24 à Forest-Montiers).
Transports en commun routiers : la localité est desservie par les lignes de bus du réseau Trans'80, chaque jour de la semaine, sauf le dimanche[19].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Quentovic (sans date), Quent en 1210, Quend en 1233[20].
Histoire
Antiquité
Poteries, médailles, pierres indiquent une présence romaine. Des travaux d'endiguement sont probablement réalisés, différenciant alors les baies de Somme et d'Authie[3].
Moyen Âge
En 858, les Vikings, venus par la baie d'Authie, ne laissèrent que des ruines[3].
La commune du Marquenterre est créée par une charte communale de 1190[21]. Cette charte est accordée par Guillaume III, comte de Ponthieu.
Marquenterre signifierait mares kienterre, la mer qui rentre dans la terre[22].
Époque moderne
En 1515, construction de nouvelles digues pour se protéger des assauts de la mer[3].
En 1640, Quend-le-Jeune est la résidence du maïeur du Marquenterre. On y compte huit échevins et neuf bourgeois[3].
Les renclôtures attirent les convoitises et cela entraîne des procès :
Procès (1699, 1717), avec le comte de Mailly, seigneur de la Motte et des dunes, qui réclame les mollières cédées à ses créateurs,
avec les religieux de Saint-Valery, propriétaires des mollières depuis 1190,
Le 23 germinal an IX (), deux compagnies sont créées pour lutter contre les vols et brigandages mais aussi se porter à la côte pour parer à un éventuel débarquement anglais. Deux batteries sont élevées en haut des dunes[3].
En 1815 et 1870, les Prussiens paraissent dans la commune mais seulement après les hostilités[3].
De 1872 à 1886, la commune perd plus de 200 habitants à la suite de la mise en herbages des fermes du Châteauneuf et du Trou-à-Mouches[3].
En 1923, une partie de la commune est soustraite pour créer la nouvelle commune de Fort-Mahon-Plage.
Quend-Plage a été aménagé en station balnéaire à la fin du XIXe siècle. D'importantes destructions sont subies pendant la Seconde Guerre mondiale. Une campagne de reconstruction est entreprise dans les années suivantes, en donnant la priorité à la construction de vastes campings[23].
Agriculteur Réélu pour le mandat 2020-2026[25],[26],[27]
Population et société
Démographie
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[28]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[29].
En 2021, la commune comptait 1 269 habitants[Note 1], en diminution de 8,77 % par rapport à 2015 (Somme : −0,98 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Le maximum de la population a été atteint en 1872 avec 1 858 habitants.
La population de la commune est relativement âgée.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 25,3 %, soit en dessous de la moyenne départementale (36,4 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 40,6 % la même année, alors qu'il est de 26,0 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 681 hommes pour 674 femmes, soit un taux de 50,26 % d'hommes, légèrement supérieur au taux départemental (48,51 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[32]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,8
90 ou +
1,9
11,3
75-89 ans
11,2
28,0
60-74 ans
28,0
19,9
45-59 ans
20,5
13,8
30-44 ans
14,1
12,1
15-29 ans
10,1
14,2
0-14 ans
14,2
Pyramide des âges du département de la Somme en 2021 en pourcentage[33]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,6
90 ou +
1,8
6,7
75-89 ans
9,4
17,2
60-74 ans
18,1
19,8
45-59 ans
19,1
18,2
30-44 ans
17,5
19,4
15-29 ans
18
18,2
0-14 ans
16,2
Enseignement
Monchaux et Quend-Plage ont possédé chacun leur école qui a fermé. La commune dispose d'une école primaire (maternelle et élémentaire)[34]. Le transport scolaire est assuré vers l'école de Quend-ville et le collège de Rue.
La compétence scolaire est gérée par la communauté de communes.
Manifestations locales
Le festival du film grolandais s'est tenu tous les ans de 2005 à 2009 à Quend-Plage-les-Pins[35], mais également à partir de 2007 le festival off, appelé le Off/Short, la face B du festival du film grolandais.
Économie
Activités économiques et de services
C'est le tourisme balnéaire qui constitue l'activité principale de la commune. Outre les activités de plage et de navigation, la randonnée, le char à voile, la pêche, la chasse participent au dynamisme économique avec les commerces de proximité, l'hôtellerie-restauration etc.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
La plage de cette commune, ainsi qu'une partie de celle de la commune voisine de Fort-Mahon-Plage, constituent la Réserve Authie-Somme (protection de la faune, la flore, l'environnement).
Le Pax : salle mythique du festival de Quend.
Église Saint-Vaast de Quend ; dans le vieux bourg de Quend, bâtie sur l'ancien îlot d'époque romaine. En 1797, elle servit de point de triangulation pour établir la carte de France. Son clocher, bien que limité à 35 mètres de haut, se voit de très loin.
Église Notre-Dame-des-Pins à Quend-Plage.
Chapelle Notre-Dame-du-Bon-Secours à Monchaux.
Oratoire à Routhiauville.
Oratoire Notre-Dame-de-Lourdes, en forme de guérite, à Quend-Ville.
Vieille chapelle sur la route de Rue à Berck, déclassée en remise pour matériel[36].
Église Saint-Vaast, Quend-Ville.
Notre-Dame-des-Pins à Quend-Plage.
Nef de la chapelle Notre-Dame-des-Pins à Quend-Plage.
Le monument aux morts a été réalisé par le sculpteur picard Albert Roze.
Héraldique
Les armes de la commune ont été adoptées le 25 septembre 1970. Elles s'inspirent du scel aux causes (sceau aux jugements) de la « commune de Marquenterre », à laquelle le comte de Ponthieu, Guillaume II, octroya une charte de libertés communales aux habitants[37].
Blasonnement :
Parti d'or et de sinople, à deux poissons nageant l'un au-dessus de l'autre, de l'un en l'autre.[38]
Ornement extérieur :
Croix de guerre 1939-1945 avec étoile de bronze. Citation à l'ordre du régiment du 11 novembre 1948 : « courageuse commune, presque entièrement détruite au cours de la guerre 1939-1945, s'est remise avec foi et ardeur au travail[38]. »
Roger Noyon (1934-2019), peintre aquarelliste, ancien instituteur de l'école de Monchaux-les-Quend ; une salle porte son nom au rez-de-chaussée du cinéma de Quend-Plage[39].
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Jade Desmaret, « 48 communes du Ponthieu et de la baie de Somme labellisées «Pays d’art et d’histoire» », Courrier picard, (lire en ligne)
↑ abcdefghij et kNotice historique et géographique réalisée par l'instituteur M. Dufételle, vers 1899, Archives départementales, Amiens.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Tableau affiché à la mairie: « Les maires de Quend », sur francegenweb.org (consulté le ).
↑Réélu pour le mandat 2014-2020 : Le Courrier picard, édition d'Abbeville, 14 avril 2014, p. 12.
↑« Quend : bilan, fin de mandat... et perspectives de campagne pour Marc Volant, maire sortant : Marc Volant candidat à un quatrième mandat afin notamment de finaliser les grands projets de Quend-Plage », Le Journal d'Abbeville, (lire en ligne, consulté le ).