Bernard Fuchs (Wilwisheim, - Paris 15e, [1]) est un militaire français, Compagnon de la Libération. Commençant sa carrière militaire dans la cavalerie, il passe ensuite à l'aviation et décide en 1940 de se rallier à la France libre. Il s'illustre pendant toute la Seconde Guerre mondiale au sein de la Royal Air Force puis, à l'issue du conflit, occupe de nombreuses fonctions de commandement, d'état-major et diplomatiques avant de prendre sa retraite en tant que général de brigade aérienne.
En janvier 1940, il est détaché à l'école d'observateur en avion de Dinard et est promu sous-lieutenant en mars[3]. L'école s'étant repliée devant l'avancée des troupes allemandes, il se trouve à Pau lorsqu'il apprend l'armistice à venir et entend l'appel du général de Gaulle[2]. Le 21 juin, il embarque à Saint-Jean-de-Luz à destination de l'Angleterre[3]. Engagé dans les forces françaises libres, il passe de la cavalerie à l'aviation et suit des cours de pilotage au sein de la Royal Air Force (RAF)[2]. Promu lieutenant, il est affecté le 11 novembre 1941 au Squadron RAF no 154 puis aux Squadron RAF no 610 et no 19[4]. À la fin de l'année 1942, muté au Squadron RAF no 501, il comptabilise 80 heures de vol et 60 missions de guerre[4]. Il s'est particulièrement illustré lors du raid de Dieppe au cours duquel il a participé à la dispersion des formations de Fw 190[3].
En juin 1943, il est promu capitaine et se distingue à nouveau deux mois plus tard en abattant un Bf 109 dans le ciel d'Abbeville[3]. Réalisant des missions d'attaque au sol, il détruit au cours du mois de septembre plusieurs locomotives, un navire et un véhicule de transport de troupes allemand[4]. Il reçoit le commandement du Flight B (escadrille B) de son Squadron le même mois puis, en octobre, s'illustre lors de nouveaux vols au-dessus de la France pendant lesquels il échappe à six Fw 190 et endommage trois cargos malgré les tirs de DCA[2]. Le 20 décembre 1943, il parvient à photographier à basse altitude une base de lancement de V1[2]. En mars 1944, il devient instructeur à la Fighter leader school de la RAF puis en juillet à la 9th Air Force américaine[2].
Après avoir été nommé chef de cabinet du général Valin, il participe à la libération de Paris le 25 août 1944 et hisse le drapeau français sur le toit du ministère de l'air[3]. Le 11 novembre suivant, sur la place de l'étoile, il reçoit la Croix de la Libération des mains du général de Gaulle en présence de Winston Churchill[3]. En décembre, il est nommé commandant du centre d'instruction de chasse et de bombardement de la base de Francazal[4]. Il termine la guerre avec le grade de commandant avec à son actif plus de 280 heures de vol de guerre et 261 missions[2].
Après-guerre
Commandant en second de l'école de moniteurs de Tours de juillet 1945 à mars 1946, il est ensuite à la tête du bureau des opérations du commandement de l'air en Indochine d'avril à octobre 1946[3]. Il entre ensuite à l'école de guerre aérienne anglaise au Royal Air Force Staff College à Andover d'où il sort diplômé un an plus tard[4]. Il est affecté à partir de 1948 à l'état-major des forces aériennes de l'union occidentale à Fontainebleau puis, promu lieutenant-colonel, prend le commandement du secteur de défense aérienne de Provence[2]. En 1954, il est commandant du centre d'instruction des contrôleurs d'opérations aériennes à Dijon puis en 1956, devient chef de la section "armes de défense" à la division de défense aérienne du grand Quartier général des puissances alliées en Europe[2]. Il reste à ce poste jusqu'en 1959, étant entre-temps promu colonel en octobre 1957[3].
De 1959 à 1962, il est affecté aux ambassades de France en Suède et en Finlande en tant qu'attaché militaire[3]. De retour en France, il est auditeur à l'institut des hautes études de Défense nationale et suit les cours du centre des hautes études militaires[4]. Affecté ensuite au quartier-général des forces aériennes alliées à Fontainebleau, il y occupe le poste de sous-chef d'état-major opérations-instruction de 1963 à 1966[2]. Promu général de brigade aérienne le 1er juin 1964, il est mis en congé définitif du personnel navigant en 1966[3]. Passé dans le civil, il devient président du marketing de défense chez ITT Europe à Bruxelles[2].
François Marcot, Dictionnaire historique de la résistance : Résistance intérieure et France libre, Paris, Robert Laffont, , 1187 p. (ISBN2-221-09997-4).
François Broche, L'épopée de la France libre : 1940-1946, Paris, Pygmalion, , 649 p. (ISBN2-85704-633-2).
Henry Lafont, Aviateurs de la liberté : Mémorial des Forces Aériennes Françaises Libres, Vincennes, SHAA, , 320 p. (ISBN2-904521-46-1).
Yves Morieult, « Les French Flight des escadrilles françaises au sein de la RAF », Aéro Journal, no 33, .
Dominique Breffort, « Les Forces Aériennes Françaises Libres et la reconstitution de l'armée de l'air (1940-1945) », Wing Masters, no HS n°3, .
Bertrand Merle, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (préf. Victor Convert, intro. Marie-Claire Vitoux), « Les militaires hors d'Alsace : Quelques parcours », dans 50 mots pour comprendre la Résistance alsacienne, Strasbourg, Éditions du Signe, , 196 p. (ISBN978-2-7468-4334-9), p. 53-54