La mission actuelle de l'école[2] est d'instruire tous les cadres (officiers et sous-officiers) des unités blindées de l'armée de terre, au combat blindé et de reconnaissance :
les capitaines sont instruits pour prendre le commandement d'un escadron ;
les lieutenants, sous-lieutenants et aspirants suivent la formation de chef de peloton blindé ;
les sous-officiers apprennent à être chef d’engin blindé ou adjoint de peloton ;
les moyens techniques de simulation permettent la préparation opérationnelle des personnels ;
l'école assure aussi la veille technologique et la réflexion prospective sur la fonction de l'arme blindée[2].
Histoire
En 1763, Louis XV réorganise la cavalerie française par l'intermédiaire du duc de Choiseul, lui-même piètre cavalier, qui veut créer cinq écoles à Douai, Metz, Besançon, Cambrai et une brigade du Royal Carabinier à Angers. L'évêque d'Angers voyant d'un mauvais œil l'arrivée de ces carabiniers coureurs de jupon, s'arrange pour les expédier à Saumur, pensant pénaliser ainsi cette ville longtemps protestante[3]. Cette école, gérée et encadrée par le « corps royal des carabiniers », y accueille les officiers de tous les régiments de cavalerie. Dès 1771, elle devient le seul centre d'instruction des cavaliers militaires, remplaçant les cinq écoles créées en 1763[4]. Elle fonctionnera jusqu'en 1788.
À la fin de l'an 1814, Louis XVIII crée à Saumur l'École d'instruction des troupes à cheval. Son activité allant décroissant à partir de 1822, cette école fut régénérée par Charles X sous le nom d'École royale de cavalerie renommée ultérieurement École impériale de cavalerie de Saumur. Un manège militaire et un manège d'académie composaient l'essentiel des structures.
À partir de 1830, avec la disparition de l'École de Versailles, Saumur devient la seule école dépositaire de la tradition équestre française.
L'école est hébergée depuis son origine dans le quartier du régiment des carabiniers, magnifique bâtiment du XVIIIe siècle.
Son savoir-faire est reconnu dans le monde entier, l'excellence de son art s'exprimant alors dans le Cadre noir, formation dédiée au dressage équestre. Saumur devient ainsi la capitale française de l'équitation.
Du 18 au , l'école de cavalerie de Saumur avec l'ensemble de ses cadres et de ses élèves, les cadets de Saumur, sous les ordres du colonel Michon assure sur le secteur la résistance à l'invasion allemande, « jusqu'à l'extrême limite de ses moyens de combat, éprouvant de lourdes pertes, et inscrivant dans les fastes de la cavalerie une page digne entre toutes de son glorieux passé »[5].
L'école se réorganise ensuite à Tarbes, puis se dissout lors de l'invasion de la zone libre (1942).
L'école a abrité le Musée des BlindésGénéral Estienne, qui a investi ses propres locaux sur les hauteurs de la ville. Seul le Musée de la cavalerie y est présent.
↑Historique selon Saumur, école des blindés de demain, Lavauzelle, 2000.
↑Maurice Durosoy, Saumur: historique de l'école d'application de l'arme blindée et de la cavalerie, Éditions GLD, 1964, p. 30 et 153.
↑« Chronique locale et régionale - Le nouveau commandant de l'École
de cavalerie », L'Écho saumurois, no 49 de la 58e année, , p. 2/4 (lire en ligne [PDF], consulté le )
Extrait de l’ordonnance de cavalerie pour sous-officiers et brigadiers ... par un capitaine instructeur de l’École de cavalerie de Saumur, Paris, 1860.
Victor Raoult Deslongchamps, Considérations sur la fièvre intermittente à l’École de cavalerie de Saumur, École de médecine, Paris, collection des thèses, tome X, 1839.
Maurice Durosoy, Saumur – Historique de l’École d’application de l’arme blindée et de la cavalerie, Paris, 1964, 150 p. (rééditions ultérieures).
Pierre Garrigou Grandchamp (dir.), Saumur, l'école de cavalerie – Histoire architecturale d'une cité du cheval militaire (coll. « Cahiers du patrimoine », 70), Monum, Éditions du Patrimoine, Paris, 2005, 325 p. (ISBN2858227950).
Robert Milliat, Le Dernier carrousel – Défense de Saumur 1940 (illustrations d’un EAR de l’École de cavalerie, ancien combattant de Saumur), B. Arthaud, Grenoble, Paris, 1945 (4e éd.), 19 p.
J. L. Tarneau, « Leçons élémentaires d'hygiène militaire, faites à l'École de cavalerie de Saumur, 1873 », Journal des Sciences militaires, 1874.
Charles de Vaux, Les Écoles de cavalerie, Versailles, l'École militaire, l'École de Saint-Germain, Saint-Cyr, Saumur – Étude des méthodes d'équitation des grands maîtres, J. Rothschild, 1896.
Saumur, école des blindés de demain, Lavauzelle, 2000.