La base[1] est aménagée dans les locaux souterrains reconvertis de l'ancien ouvrage du Hochwald, le plus grand ouvrage de la ligne Maginot en Alsace, construit de 1929 à 1935. Cet ensemble fortifié supporte le centre de détection et de contrôle 05/901 dont la mission est d'assurer la surveillance aérienne dans l'Est de la France.
Transformation de l'ouvrage par l'Armée de l'air
L'Armée de l'air entreprend en 1946 des études pour la création d'une station radar sur les dessus de cet ancien ouvrage de la ligne Maginot.
La construction de la base démarre en 1952. En 1955, un grand chantier s'ouvre à nouveau dans l'ouvrage. C'est le creusement de la salle radar inaugurée le sous la dénomination de "station maître radar 50/921" (également connue comme ouvrage "H" de la défense aérienne du territoire)[2].
Dès son arrivée en 1957, l'Armée de l'air installe dans l'ouvrage du Hochwald un centre de détection et de contrôle. Les radars (dont le radar tridimensionnel ARES) sur la crête du massif du Hochwald dominent toute la plaine d'Alsace et la vallée du Rhin. Les informations sont traitées à l'abri dans les installations souterraines de l'ouvrage.
En 1960, la station radar prend le nom de base aérienne 901 (également l'appellation « centre de détection et de contrôle tactique 10/901 »)[3].
En 1964, une nouvelle salle ultramoderne est inaugurée.
Le musée Pierre-Jost est créé en 1972 dans l'enceinte du complexe. Il rend hommage aux hommes qui ont construit l'ouvrage[4].
En 1984, la station radar prend l'appellation « centre de détection et de contrôle 05/901 ». Le « centre opérationnel de zone nord-est » s'installe à Drachenbronn en 1985.
En 1991, la base prend son nom de tradition : « Commandant de Laubier », du nom d'un officier supérieur mort pour la France au-dessus de Sedan le lors de la percée de Sedan[5],[6].
Le « centre opérationnel de zone nord-est » est dissous en 1994. La même année, les unités air en Allemagne sont rattachées à la base de Drachenbronn[7].
En 2007, la salle d'opérations du centre de détection et de contrôle a été entièrement rénovée.
Elle assure jusqu'en 1999 la formation militaire initiale des appelés, chargés durant leur service national de la protection des bases aériennes et de leurs moyens.
Dissolution
La base employait près de 700 personnes en 2007. Sa fermeture est annoncée par le ministère de la Défense en octobre 2014. La base de Drachenbronn est alors le dernier site de l'Armée de l'air en Alsace à la suite de la fermeture des bases aériennes de Strasbourg-Entzheim en 1994 puis de Colmar-Meyenheim en 2010. En 2013, la base comptait encore 550 membres du personnel.
Entre le et le , le centre de détection et de contrôle de Drachenbronn a été réactivé l'équivalent de 52 semaines. À cette même date, le site ne compte plus que 120 membres du personnel dont 2 contrôleurs aériens. Le centre de détection et de contrôle est définitivement fermé le . Une quarantaine de membres du personnel restent sur place afin d'assurer le soutien technique des deux radars et du centre de radio et de démanteler la salle d’opération du centre de détection et de contrôle[9].
La cérémonie de fermeture du centre de détection et de contrôle se déroule le en présence du chef de l’état-major de l’Armée de l’air, le général d’armée aérienne André Lanata, du colonel Franck Berring, dernier commandant de la base aérienne 901, du général d’armée aérienne Philippe Adam, inspecteur général des armées de l’air et commandant de la BA 901 entre 2004 et 2007 et du lieutenant-colonel Marie-Paule Verdier, responsable de l'élément air depuis le . Deux Mirage 2000D en provenance de Nancy ont survolé le site au cours de la cérémonie[10].
Un « contrat de redynamisation du site de défense » d'un montant de 9,1 millions d'euros est signé le entre l’État, la Région, le Département et la communauté de communes du Pays de Wissembourg. Une sphère en bois, d'un diamètre de 40 mètres et rappelant la forme d'un radar, sera installée dans la forêt du Cleebourg. Cette sphère comportera 40 agrès et offrira une vue à 360° sur les environs depuis son sommet. Un « chemin des cimes » permettra aux promeneurs d'accéder à la sphère et une navette électrique reliera le site à l'ancienne base aérienne[11]. Le projet est finalement abandonné en raison d'un important surcoût[12].
La communauté de communes du Pays de Wissembourg souhaite reconvertir les 20 hectares de l'ancienne base comportant 50 bâtiments et 24 maisons individuelles en station touristique. Un appel à projets auprès d'investisseurs privés est lancé en juin 2019. Une réflexion est également en cours pour remplacer le projet abandonné de sphère en bois[15].
À l'automne 2019, le commandement de l'élément air rattaché (EAR) quitte le casernement de Drachenbronn pour s'installer dans l'ancienne centrale électrique située en contrebas du col du Pfaffenschlick. L'EAR compte environ 25 personnels assurant l'entretien et la maintenance des radars et de la radio. L'ouvrage enterré du Hochwald sera totalement démantelé au printemps 2020. À plus long terme, le démantèlement de l'un des deux radars a été envisagé mais aucune décision n'est encore prise[16].
Chemin des cimes
Passerelle d'accès, tour panoramique et toboggan.
Le chemin des cimes est ouvert le 22 mai 2021. Il comprend un sentier de 1050 m de long, une tour panoramique de 29 m de haut et un toboggan de 75 m[17].
Le radar ARES, construit entre 1970 et 1971, est définitivement arrêté le 18 juillet 2022. Il doit être remplacé par un GM 403. Le second radar, TRAC 2400, reste actif[18].