André Darrigade, né le à Narrosse près de Dax dans les Landes, est un coureur cyclistefrançais. Surnommé « Le Lévrier des Landes », il est considéré comme l'un des plus grands routiers-sprinteurs de tous les temps.
Il est champion du monde sur route à Zandvoort en 1959 : dérogeant à ses habitudes, il se lance, le , à 222 kilomètres de l’arrivée dans une échappée matinale, qui ne sera jamais reprise. Il devance au sprint l'Italien Michele Gismondi et le Belge Noël Foré et revêt le maillot arc-en-ciel.
Il est devenu l’un des piliers de l’équipe de France sur le Tour de 1951, et deviendra l’un des lieutenants préférés de Jacques Anquetil. Dans le Tour de France 1956, lors de l'étape Luchon-Toulouse, une crevaison suivie d'une mésentente avec le directeur technique de l'équipe de France, Marcel Bidot, l’a privé d’une victoire dans cette épreuve.
Un drame le marquera toute sa vie : le 19 juillet 1958 au Parc des Princes après 5 jours en jaune et deux victoires d’étape, André Darrigade fonce vers la victoire dans les 200 derniers mètres quand il heurte à pleine vitesse l’intendant du Parc des Princes, Constant Wouters âgé de 69 ans, cherchant à repousser des photographes massés trop près des coureurs et qui avait lui-même posé le pied sur la piste. Darrigade le percute plein fouet et leurs crânes s’entrechoquent. Wouters décède quelques jours plus tard. Darrigade souffre d’une fracture du crâne et de côtes brisées. L’Italien Pierino Baffi remporte cette dernière étape tragique[2],[3].
Dix-neuf étapes en jaune, une victoire finale qui lui échappe à cause d’une crevaison en 1956 lors de l’étape Luchon-Toulouse, un titre de champion de France en 1955, un Tour de Lombardie en 1956 et un titre de champion du Monde en 1959 : André Darrigade est un cycliste complet, à la fois équipier modèle et caractère bien trempé quand il joue sa carte personnelle.
Le directeur technique de l'équipe de France Marcel Bidot dira : « André n'était pas un routier-sprinter courant à l'économie. Il a pour mission de gagner des étapes, de viser le maillot vert et il le remporte deux fois, mais quand il se présentait sous la flamme rouge du dernier kilomètre, il accomplissait un gros travail au service du leader et il était parfois émoussé. S'il avait couru pour son propre compte et si la malchance l'avait épargné, il aurait gagné dix étapes de plus. J'ai souvent pensé à son dramatique accident du Parc des Princes en 1958. C'est une image qui ne s'effacera jamais de ma mémoire. Ce garçon attachant parlait le langage de l'équipe de France. C'est tout le contraire d'un individualiste. J'ai pour lui la plus haute estime. »[4] De par son palmarès et ses performances, il est considéré comme le plus grand sprinteur français de l'histoire[5],[6].
Son frère cadet Roger Darrigade est aussi un cycliste professionnel. Ils ont couru dans la même équipe pendant quelques années. Avant cela, les deux frères ont été champions de France la même année en 1955, André en professionnel et Roger en amateur.
Le , il épouse Françoise avec qui il aura deux enfants, Éric et Patrick, puis deux petits-enfants, Pierre et Alexandre.
Le , la ville de Granville appose une plaque commémorative, 32, rue Aristide-Briand en honneur de sa victoire d'étape lors du Tour de France 1957[12].
Le , une statue monumentale de 6,70 mètres de hauteur à son effigie est inaugurée dans sa ville natale de Narrosse en honneur de sa victoire au Championnat du monde 1959[13].
La ville de Narrosse rebaptise la route longeant la ferme où il a grandi avec son frère Roger, route des frères Darrigade.