André Darrigade

André Darrigade
André Darrigade lors du Tour de France 1960.
Informations
Surnoms
Le Lévrier des Landes, le Landais bondissant, DédéVoir et modifier les données sur Wikidata
Naissance
Nationalité
Spécialité
Distinction
Équipes amateurs
1947-1949Union sportive dacquoise
1949-1950VC Courbevoie-Asnières
Équipes professionnelles
Principales victoires
2 championnats
Champion du monde sur route 1959
Champion de France sur route 1955
23 étapes sur les grands tours
Tour de France (22 étapes)
Tour d'Italie (1 étape)
3 classements annexes de grands tours
Leader du classement par points Classement par points du Tour de France 1959 et 1961
Leader du classement de la combativité Prix de la combativité du Tour de France 1956
Classiques
Tour de Lombardie 1956
Courses par étapes
Critérium national 1959

André Darrigade, né le à Narrosse près de Dax dans les Landes, est un coureur cycliste français. Surnommé « Le Lévrier des Landes », il est considéré comme l'un des plus grands routiers-sprinteurs de tous les temps.

Professionnel de 1951 à 1966, il est notamment champion de France sur route en 1955 et champion du monde sur route en 1959. Il construit sa légende sur les routes du Tour de France en remportant 22 étapes dont cinq lors des premières étapes, en portant le maillot jaune pendant 19 étapes, et en s'adjugeant le classement par points du Tour de France en 1959 et 1961 ainsi que le premier Prix de la combativité en 1956. Il remporte également une étape du Tour d'Italie et le Tour de Lombardie en 1956.

Biographie

André Darrigade en 1962.
André Darrigade chez Margnat sur le Tour de France 1963.

Darrigade, surnommé le « Lévrier des Landes », gagne ses premiers galons au Vélodrome d’Hiver à Paris en battant, dans la Grande Finale de la Médaille, la veille des 6 Jours, le futur champion du monde de sprint, Antonio Maspes[1]. Il participe à 14 tours de France, avec 22 étapes gagnées, en portant très souvent le maillot jaune, et en gagnant 2 fois le maillot vert à Paris. Darrigade est champion de France sur route en 1955, vainqueur du Tour de Lombardie en 1956, vainqueur des Six jours de Paris en 1957 et 1958 avec Jacques Anquetil et Ferdinando Terruzzi.

Il est champion du monde sur route à Zandvoort en 1959 : dérogeant à ses habitudes, il se lance, le , à 222 kilomètres de l’arrivée dans une échappée matinale, qui ne sera jamais reprise. Il devance au sprint l'Italien Michele Gismondi et le Belge Noël Foré et revêt le maillot arc-en-ciel.

Il est devenu l’un des piliers de l’équipe de France sur le Tour de 1951, et deviendra l’un des lieutenants préférés de Jacques Anquetil. Dans le Tour de France 1956, lors de l'étape Luchon-Toulouse, une crevaison suivie d'une mésentente avec le directeur technique de l'équipe de France, Marcel Bidot, l’a privé d’une victoire dans cette épreuve.

Un drame le marquera toute sa vie : le 19 juillet 1958 au Parc des Princes après 5 jours en jaune et deux victoires d’étape, André Darrigade fonce vers la victoire dans les 200 derniers mètres quand il heurte à pleine vitesse l’intendant du Parc des Princes, Constant Wouters âgé de 69 ans, cherchant à repousser des photographes massés trop près des coureurs et qui avait lui-même posé le pied sur la piste. Darrigade le percute plein fouet et leurs crânes s’entrechoquent. Wouters décède quelques jours plus tard. Darrigade souffre d’une fracture du crâne et de côtes brisées. L’Italien Pierino Baffi remporte cette dernière étape tragique[2],[3].

Dix-neuf étapes en jaune, une victoire finale qui lui échappe à cause d’une crevaison en 1956 lors de l’étape Luchon-Toulouse, un titre de champion de France en 1955, un Tour de Lombardie en 1956 et un titre de champion du Monde en 1959 : André Darrigade est un cycliste complet, à la fois équipier modèle et caractère bien trempé quand il joue sa carte personnelle.

Le directeur technique de l'équipe de France Marcel Bidot dira : « André n'était pas un routier-sprinter courant à l'économie. Il a pour mission de gagner des étapes, de viser le maillot vert et il le remporte deux fois, mais quand il se présentait sous la flamme rouge du dernier kilomètre, il accomplissait un gros travail au service du leader et il était parfois émoussé. S'il avait couru pour son propre compte et si la malchance l'avait épargné, il aurait gagné dix étapes de plus. J'ai souvent pensé à son dramatique accident du Parc des Princes en 1958. C'est une image qui ne s'effacera jamais de ma mémoire. Ce garçon attachant parlait le langage de l'équipe de France. C'est tout le contraire d'un individualiste. J'ai pour lui la plus haute estime. »[4] De par son palmarès et ses performances, il est considéré comme le plus grand sprinteur français de l'histoire[5],[6].

Ses différentes équipes

Darrigade porte successivement les couleurs de « La Perle-Hutchinson » (1951-1955), « Bianchi-Pirelli» (1955-1957), « Helyett-Potin » (1956-1957), « Helyett-Leroux » (1958-1960), « Alcyon-Leroux » (1961), « Gitane-Leroux-Dunlop » (1962), « Margnat-Paloma-Dunlop » (1963-1965), « Kamomé-Dilecta-Dunlop » (1966).

Famille

Son frère cadet Roger Darrigade est aussi un cycliste professionnel. Ils ont couru dans la même équipe pendant quelques années. Avant cela, les deux frères ont été champions de France la même année en 1955, André en professionnel et Roger en amateur.

Le , il épouse Françoise avec qui il aura deux enfants, Éric et Patrick, puis deux petits-enfants, Pierre et Alexandre.

Palmarès

Palmarès amateur

  • 1949
    • Course de la Médaille
    • Champion de Paris militaire de vitesse
    • Grand Prix d'automne de vitesse
    • 2e du championnat de France militaire de vitesse
    • 2e aux Jeux interalliés à Bordeaux
  • 1950
    • Grand Prix de Boulogne-sur-Mer
    • Paris-Beauvais
    • Prix des œuvres sociales à Daumesnil
    • Critérium des Vainqueurs
    • 2e étape de Paris-Dolhain (contre-la-montre par équipes)
    • 2e de Paris-Briare
    • 3e de Paris-Dolhain
    • 3e de Paris-Pacy

Palmarès professionnel

Résultats sur les grands tours

Tour de France

André Darrigade avec le maillot jaune en 1956.

André Darrigade fait partie des coureurs ayant remporté au moins 10 étapes individuelles ainsi que des coureurs ayant remporté au moins deux étapes du Tour de France sur plus de dix années.
Il cumule 22 victoires d'étapes durant les tours des années 1953, 1955, 1956, 1957, 1958, 1959, 1960, 1961, 1962, 1963 et 1964. Ce qui signifie qu'il est celui qui a remporté des étapes sur le plus grand nombre de tours différents. Soit en tout 11 Tours de France dont 10 consécutifs de 1955 à 1964, record qui a survécu malgré les supers champions qui ont suivi.

Il a porté le maillot jaune pendant 19 étapes tout au long de sa carrière.

14 participations

  • 1953 : 37e, vainqueur de la 12e étape
  • 1954 : 49e
  • 1955 : 49e, vainqueur de la 6e étape
  • 1956 : 16e, vainqueur de la 1re étape, Leader du classement de la combativité vainqueur du prix de la combativité, maillot jaune pendant 6 étapes
  • 1957 : 27e, vainqueur des 1re, 3e (contre-la-montre par équipes), 21e et 22e étapes, maillot jaune pendant 1 étape
  • 1958 : 21e, vainqueur des 1re, 9e, 15e, 17e et 22e étapes, maillot jaune pendant 5 étapes
  • 1959 : 16e, Leader du classement par points vainqueur du classement par points, vainqueur des 1re et 11e étapes, maillot jaune pendant 2 étapes
  • 1960 : 16e, vainqueur de la 5e étape
  • 1961 : 32e, Leader du classement par points vainqueur du classement par points, vainqueur des 1rea, 2e, 13e et 20e étapes, maillot jaune pendant 1 étape
  • 1962 : 21e, vainqueur de la 2ea étape, maillot jaune pendant 4 étapes
  • 1963 : abandon (16e étape), vainqueur de la 12e étape
  • 1964 : 67e, vainqueur des 2e et 18e étapes
  • 1965 : 93e
  • 1966 : 62e

Tour d'Italie

2 participations

  • 1959 : 42e
  • 1960 : 64e, vainqueur de la 15e étape

Résultats sur les classiques « Monuments »

1956 : 13e
1957 : 9e
1958 : 3e
1959 : 25e
1961 : 8e
1963 : 45e
1964 : 50e
1966 : 40e
1962 : 25e
1963 : 16e
1951 : 93e
1952 : 28e
1955 : 50e
1957 : 4e
1958 : 41e
1959 : 19e
1960 : 46e
1961 : 51e
1962 : 16e
1963 : 18e
1964 : 40e
1965 : 41e
1962 : 5e
1963 : 22e
1956 : 1er
1957 : 6e
1958 : 20e
1959 : 6e
1960 : 44e

Résultats aux Championnats du monde

Lugano 1953 : 17e
Frascati 1955 : abandon
Copenhague 1956 : 13e
Waregem 1957 : 3e Médaille de bronze, monde
Reims 1958 : 3e Médaille de bronze, monde
Zandvoort 1959 : vainqueur Médaille d'or, monde
Sachsenring 1960 : 2e Médaille d'argent, monde
Berne 1961 : abandon
Salò 1962 : 16e
Renaix 1963 : 4e
Sallanches 1964 : abandon

Distinctions

Hommages

  • Le , la ville de Granville appose une plaque commémorative, 32, rue Aristide-Briand en honneur de sa victoire d'étape lors du Tour de France 1957[12].
  • Le , une statue monumentale de 6,70 mètres de hauteur à son effigie est inaugurée dans sa ville natale de Narrosse en honneur de sa victoire au Championnat du monde 1959[13].
  • La ville de Narrosse rebaptise la route longeant la ferme où il a grandi avec son frère Roger, route des frères Darrigade.
  • Lors du Tour de France 2018, il est le parrain de la 20e étape du Tour de France 2018 entre Saint-Pée-sur-Nivelle et Espelette[14].
  • André Darrigade est le parrain de l’exposition « Tour de France en Pays Basque 1906-2018 » présentée par le Musée Basque de juillet à [15],[16].
  • Le dimanche , une randonnée cyclotouriste « La Darrigade » est organisée à Narrosse pour fêter les 90 ans du champion[17].

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Notes et références

Liens externes

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